Martin Fuchs kidnappe la reine et s’impose devant Kevin Staut à Barcelone
Martin Fuchs a soulevé la Coupe de la reine hier soir au Real Club de Polo de Barcelone, au terme de la seule épreuve du CSIO 5* au programme de la journée. Déclaré vainqueur pour avoir été le meilleur lors du Tour Gagnant qui a conclu cette confrontation à 1,50m, le Suisse, qui avait sellé Commissar Pezi, a devancé Kevin Staut, deuxième sur Dialou Blue PS, et le Brésilien Marlon Módolo Zanotelli, troisième avec Y-Zento.
Ce qui a été écrit et dit là (à El Jadida) au sujet des épreuves conclues par un Tour Gagnant, lors duquel les douze meilleurs couples du tour initial se disputent la victoire après remise à zéro des scores, vaut aussi ici (à Barcelone). De la même manière que programmer le vendredi à 21h un Grand Prix en deux manches, plutôt qu’avec barrage, se discute, vu que celui-ci s’est achevé à 23h45, on peut s’interroger sur l’utilité d’un Tour Gagnant pour une compétition aussi historique que la Coupe de la Reine, et la seule, qui plus est, au programme de la journée d’hier au CSIO 5* de Barcelone. On le peut, mais on peut aussi constater que le génial chef de piste espagnol Santiago Varela Ullastres, qui a formé un duo exceptionnel aux Jeux olympiques de Paris 2024 avec Grégory Bodo, s’est encore une fois approché du nombre idéal de sans-faute au regard du quota de douze finalistes imposé par le règlement. Ainsi, on a compté neuf parcours au score vierge et six couples sanctionnés seulement d’un point de temps dépassé, dont les trois moins lents ont été autorisés à revenir en piste.
Ce fameux Winning Round, qui s’est achevé peu avant minuit, un peu plus tard encore que la seconde manche du Grand Prix, a ravi un public bien plus chaleureux et bruyant que la veille, aussi bien dans les tribunes publiques que dans les espaces d’hospitalité. Ces derniers, disons-le, sont devenus immenses à la faveur de la rénovation de la tribune principale de ce stade équestre hérité des Jeux olympiques de 1992. À l’arrivée, c’est Martin Fuchs, auteur du plus rapide des quatre doubles sans-faute du soir avec le délicat mais très vif Commissar Pezi, qui a triomphé. Et il n’a pas boudé son plaisir: “C’est extraordinaire de gagner une épreuve aussi historique que celle-ci. C’est ma première victoire individuelle à Barcelone et je l’apprécie à sa juste valeur”, a déclaré le Suisse.
Martin Fuchs a pulvérisé de deux secondes le temps de référence établi quelques minutes plus tôt par le Brésilien Marlon Módolo Zanotelli, troisième avec Y-Zento. Deux secondes et demi à environ cinq secondes moins rapides, sans pour autant donner le sentiment de traîner en route, la Néerlandaise Kim Emmen, le Suédois Peder Fredricson et le Néerlandais Kevin Jochems se sont classés quatre, cinq et sixième avec Island VG, le Selle Français Alcapone des Carmille, qui se montre de plus en plus régulier, et Camilla van de Helle.
“La France aura ses chances demain”, Kevin Staut
Dernier à s’élancer avec Dialou Blue PS, sa partenaire des championnats d’Europe de Milan en 2023, déjà dixième du Grand Prix vendredi soir, Kevin Staut n’a pas réussi à faire mieux que le Zurichois, mais sa très belle performance, une seconde et demie moins rapide, lui a permis de prendre une belle deuxième place. “Je suis très satisfait des prestations de Dialou, qui avait déjà très bien sauté hier. Après les championnats d’Europe, elle avait été arrêtée six mois, et il lui a fallu du temps pour retrouver son meilleur niveau. Depuis quelques concours (le couple s’est classé sixième des Grands Prix Longines de Valkenswaard et Rolex du CSIO 5* de Belgique, ndlr), je la sens vraiment en forme. Ce soir, elle a montré qu’elle était capable de répéter ses efforts deux soirs de suite avec énergie, envie de bien faire et plaisir de sauter, sur un parcours à nouveau impeccablement dosé par Santiago Varela.”
Le Normand a été le seul Français qualifié pour le Tour Gagnant. Julien Épaillard a produit un beau parcours avec Dubaï de Soie, mais le couple a fauté sur l’oxer 5b, placé à la sortie du double. Olivier Robert a renversé le vertical 6 et concédé trois points de temps avec son Anglo-Arabe Espri du Figuier, de plus en plus performant. En revanche, la soirée fut plus difficile pour Olivier Perreau, parti en tout début d’épreuve et pénalisé de dix-huit points sur Channah, ainsi que pour Simon Delestre, éliminé avec Dexter Fontenis en raison d’une séparation de corps juste devant le dernier obstacle, après avoir fauté sur l’oxer 12.
La finale de la Ligue des nations Longines, point d’orgue du CSIO 5* de Barcelone, débute à 14h. Les Pays-Bas, les États-Unis, le Brésil, la France, la Suisse, l’Allemagne, la Suède, l’Irlande et l’Espagne, pays hôte, seront au départ. Hier, après qu’un début de coliques a été diagnostiqué dans l’organisme d’I Amelusina 51 R, Henk Nooren, sélectionneur national, a logiquement choisi, de concert avec Simon Delestre, de préserver l’étalon olympique, suppléé par Iglesias DV, qui relèvera le défi avec Olivier Robert. Cinquième à s’élancer en première manche, la France sera représentée, dans l’ordre, par Julien Épaillard sur Donatello d’Auge, les deux Olivier, Robert et Perreau, avec Iglesias et Dorai d’Aiguilly*GL events, et enfin par Kevin Staut et Beau de Laubry. “Je suis très content de monter cette épreuve. La France aura ses chances avec quatre couples performants. Chacun a suivi sa propre stratégie afin d’amener son cheval dans les meilleures conditions pour cette finale, et j’espère que cela nous sourira demain”, a conclu Kevin Staut.
Les résultats
La liste de départ de la finale de la Ligue des nations Longines