“Trois centimètres, cela n’a l’air de rien, mais cela change beaucoup de choses”, Santiago Varela

Voici la réaction de Santiago Varela Ullastres, chef de piste de la première finale de la Ligue des nations Longines de saut d’obstacles dimanche à Barcelone.



“Je voudrais d’abord remercier le Real Club de Polo de Barcelone, Longines et la Fédération équestre internationale pour cette grande réussite en termes d’organisation, qui nous a permis de vivre du grand sport. Ce nouveau format de compétition fonctionne très bien, et il est très excitant, ce que personne ne peut contester. Je suis content de cette première saison, que j’ai suivie dès le début, vu que j’ai également officié lors de l’étape inaugurale de la série, en février à Abou Dabi. La première manche avec quatre couples permet à tout le monde de se mesurer au parcours, avec un stress limité, dans le sens où chaque équipe a le droit à un joker, puis la seconde met tous les acteurs sous la pression de devoir absolument obtenir un bon résultat.

Au milieu de la seconde manche, après le passage des deux premiers couples allemands (pénalisés de quatre et huit points, ndlr), les Pays-Bas se sont retrouvés en avance de douze points. Et deux minutes après (à l’issue du second parcours de Kim Emmen et Imagine, pénalisés de douze points, ndlr), les deux nations se sont retrouvées au coude-à-coude. Pour le public de notre sport, je trouve cela très clair et particulièrement captivant. Tout le monde avait pu s’en rendre compte aux Jeux olympiques de Tokyo (en 2021, où officiait déjà l‘Espagnol, ndlr), où la médaille d’or avait comme changé de main à la dernière minute (en raison de l’élimination de Pénélope Leprevost et Vancouver de Lanlore, ndlr). L’Allemagne avait d’ailleurs vécu une mauvaise journée (éliminée en raison de l’abandon de Daniel Deusser et Killer Queen VDM, ndlr). À Paris, cela a sans doute encore mieux fonctionné. Avec le format de la Ligue des nations, il nous faut simplement apprendre à garder notre calme et à ne pas accorder trop d’importance à la hiérarchie issue de la première manche, au nombre de sans-faute, etc.

C’était une très belle finale, grâce aux cavaliers et aux chevaux. Ils ont eu affaire à un gros parcours. Il y a eu beaucoup de fautes, notamment en seconde manche, après que nous avons rehaussé de trois centimètres trois verticaux: 7a, 7b et 11. Pour autant, ces fautes sont surtout survenues sur des verticaux et premiers plans d’oxers, et n’ont donné à voir aucune mauvaise image. Trois centimètres, cela n’a l’air de rien, mais cela change beaucoup de choses. Avec des obstacles hissés au-delà d’1,60m, la parabole de saut de la plupart des chevaux se modifie, ce qui peut alors transformer un double de verticaux tel que celui que nous avions aujourd’hui. En l’occurrence, même si ce n’était nécessairement l’effet escompté, en rehaussant les barres de trois centimètres entre la première et la seconde manche, c’est comme si nous avions raccourci de vingt centimètres la distance entre les deux éléments de cette combinaison. Bien entendu, nous en avons prévenu le jury et discuté avec le délégué technique (l’Italien Elio Travagliati, ndlr).

Avant le début de l’épreuve, nous avons décidé de ne pas trop serrer le temps accordé. Selon moi, avec ce format, si l’on pousse les chevaux à galoper aussi vite que dans un Grand Prix, on risque de constater trop de différences dans les lignes en seconde manche. C’est pourquoi nous avons préféré garder dans notre manche la possibilité d’ajuster la hauteur de certains obstacles si nous le jugions nécessaire, et je pense que notre approche était la bonne. Encore une fois, les chevaux n’ont pas été mis à la peine. Seuls les cavaliers ont souffert, et je m’en excuse, mais cela me semble juste s’agissant d’une telle épreuve.”

Notre analyse
Les résultats
Le parcours

“Notre performance doit beaucoup au travail de ma groom”, Richard Vogel
Christian Kukuk : “Je n’ai pas assez bien monté ma seconde manche”

André Thieme : “Mes quatre points étaient finalement un bon résultat”
“Je tire un grand coup de chapeau à mes cavaliers, à nos chevaux et à nos grooms”, Otto Becker

Toutes les épreuves du CSIO 5* de Barcelone sont à revoir sur ClipMyHorse.tv, dont la finale de la Ligue des nations Longines, commentée en direct par Kamel Boudra et Émeric George