Père éclectique, l’élégant Contendro I s’est éteint à vingt-sept ans

Véritable gravure, Contendro I a marqué de son empreinte le monde de l’élevage par son chic et son énergie. Arrivé en France il y a onze ans à la suite de son acquisition par le Groupe France élevage (GFE), il est mort hier, laissant derrière lui une descendance de renom dans des domaines pourtant différents.



Né chez Manfred Birchler, à Bilten au Nord-Est de la Suisse, Contendro I est issu d’une des meilleures lignées du Holstein. Dès son plus jeune âge, il a attiré l’attention des éleveurs allemands. Ce beau bai foncé toisant 1,68m a ainsi été primé à la Körung de Neumu¨nster en 1999, avant d’obtenir les meilleures notes lors du test de performances d’Adelheidsdorf. Dès lors, son succès a été immédiat et n’a fait que s’amplifier lorsque ses premiers poulains sont apparus sur les terrains de concours. Cet intérêt ne s’est jamais démenti, même au-delà des frontières européennes, chaque génération ayant apporté son lot de vainqueurs à très haut niveau dans les trois disciplines. Une qualité qui se fait de plus en plus rare. Seul étalon à avoir figuré la même année dans le top cent des pères de gagnants en saut d’obstacles, concours complet et dressage, Contendro I compte aujourd’hui 1.638 produits enregistrés au SIRE, dont 1.409 nés en France. 

“À 27 ans, il était arrivé à l’âge où l’on savoure les jours de la fin du parcours... Derrière son palmarès époustouflant Contendro était un cheval extrêmement attachant, d’une gentillesse et d’une sensibilité rare, qui a marqué les personnes qui l’ont choyé chaque jour,” a déclaré le Groupe France Élevage dans un communiqué. “Il aura marqué de son empreinte l’Allemagne puis la France. Grâce au sperme congelé, il continuera à transmettre son chic, sa locomotion et son énergie à ses descendants et à marquer ainsi durablement l’histoire. L’élevage est un long cheminement et nous croyons que de très bons moments restent encore à venir avec sa production, tout en gardant dans un coin de notre tête la fierté d'avoir croisé et soigné leur champion de père. Entre deux bouchées d’herbe dans son paddock et suite à un arrêt cardiaque, il est parti le 7 octobre comme il avait vécu: avec élégance.”



Une lignée unique en saut d’obstacles

Le pedigree de Contendro (KWPN, mère par Reichsgraf)) lui a permis de produire une descendance nombreuse et de qualité, dont de grands champions comme Codex One (Han, mère par Glückspilz), présent aux Jeux olympiques de Londres, puis aux championnats d’Europe de Herning et aux JEM sous la selle de Christian Ahlmann, avec lequel il s’est imposé dans les Grands Prix CSI 5* de Hambourg, Valkenswaard et Aix-la-Chapelle; mais aussi Hereos Kervec (SF, mère par HH Conrad), récemment cinquième des championnats du Monde des sept ans à Lanaken, en Belgique, sous la selle du Brésilien João Victor Castro Aguiar Gomes de Lima. Grâce à ses produits, il a figuré plusieurs fois dans le top dix mondial des pères de gagnants en saut d’obstacles, mais aussi parmi les meilleurs pères de jeunes chevaux. 

En France, le bai foncé compte aujourd’hui cinq Selle Français, âgés de sept à vingt ans, dont l’indice ISO est ou a été supérieur à 150. Parmi ceux-ci, on retrouve Gjos de Beaufour (ISO 150, SF, mère par Diamant de Semilly), huit ans, qui a débuté sa carrière sous la selle de Pénélope Leprevost, championne olympique par équipes à Rio de Janeiro en 2016, et évolue désormais jusqu’à 1,45m 4* avec le Brésilien Yuri Mansur ; Herisson’Quill, sept ans, renommé Goliath (ISO 152, SF, mère par L'arc de Triomphe), qui évolue en CSI YH-1* avec l’Irlandais Cian O’Connor, mais aussi Firmament du Salbey (ISO 150, SF, mère par Vas Y Donc Longane), neuf ans, qui a évolué jusqu’en Grand Prix Pro Élite avec Félix Jarry et concours désormais avec le Colombien Mark Bluman. 

Concernant des produits un peu plus âgés, citons notamment deux chevaux nés en 2004 et 2009, Quid de Talma (ISO 154, SF, mère par Nidor Platiere Sfa), troisième du Grand Prix 1,45m du CSI 2* du Pin-au-Haras en 2012 avec le Français Rudy Cock, et Viti de Longa (ISO 152, SF, mère par Galoubet A), récemment deuxième d’une épreuve au CSI 2* de Miami Beach avec l’Américaine Lily Epstein. 

Contendro I a notamment donné Codex One, lauréat du Grand Prix du mythique CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2014.

Contendro I a notamment donné Codex One, lauréat du Grand Prix du mythique CHIO d’Aix-la-Chapelle en 2014.

© Scoopdyga



Un étalon éclectique

Bien que n’ayant pas tellement été utilisé dans une optique de dressage, Contendro I est pourtant le père de sept chevaux de Grand Prix, dont Kontestro DB (BWP, avec une mère par Cassini II), sixième des championnats d’Europe d’Hagen en 2021 et victorieux du CDI 5* de Doha l’année suivante, avec le Finlandais Henri Ruoste, actuel numéro trente-deux mondial. En concours complet, il compte bons nombres de produits d’exception, dont Fischer Chipmunk FRH (Han, mère par Heraldik), l’exceptionnel champion olympique individuel des Jeux de Paris 2024 avec l’Allemand Michael Jung, ou encore NZB Campino, médaillé d’argent par équipes aux Jeux olympiques de Londres avec le Néo-Zélandais Mark Todd. 

Contendros I est le père du champion olympique individuel de Paris 2024, FischerChipmunk.

Contendros I est le père du champion olympique individuel de Paris 2024, FischerChipmunk.

© Scoopdyga



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