La WBFSH et Longines vont récompenser les naisseurs de Legacy, JL Dublin et TSF Dalera

Legacy devance d’une courte tête Checker 47 et Dubaï du Cèdre

Née chez Romain Rotty, établi à Budingen en Belgique, sous le nom de Chavantele (Z, Chippendale Z x Bon Ami), Legacy évolue depuis six ans sous la selle de l’Irlandais Daniel Coyle. Grâce à ses belles performances, dont ses victoires en Coupe du monde Longines à Leipzig et à Amsterdam en janvier et son parcours remarquable aux Jeux olympiques de Paris 2024, marqué par trois sans-faute en quatre épreuves, sans oublier son double sans-faute en Ligue des nations Longines (LNL) en mars à Ocala, la jument Z domine le classement des meilleurs performeurs internationaux en saut d’obstacles sur la période courant du 1^er octobre 2023 au 30 septembre 2024. On notera que son double sans-faute en finale de la LNL, début octobre à Barcelone, ne comptera que dans le classement de 2025. Le prix du meilleur éleveur WBFSH Longines sera donc décerné à son naisseur, Romain Rotty. “Elle est au sommet de sa carrière. Tout ce qu’elle a déjà fait pour moi est incroyable, mais elle continue de nous surprendre par son éclat”, apprécie Daniel Coyle au sujet de la baie. 

Legacy devance d’une courte tête le Westphalien Checker 47 et la Selle Français Dubaï du Cèdre, les cracks du nouveau champion olympique, l’Allemand Christian Kukuk, et du meilleur cavalier français depuis cinq ans, le Normand Julien Épaillard, deuxième de la finale de la Coupe du monde en avril puis quatrième des JO, avant d’être vendue à l’ambitieuse écurie Iron Dames. La présence de Dubaï sur le podium est un honneur de plus pour Perrine Cateline et Sylvain Pitois, ses naisseurs. En tête de ce palmarès l’an passé, Donatello d’Auge, l’autre champion de Julien Épaillard, né pour le compte de son épouse, Susana Cereceda-García, n’est “que” trente-sixième cette année. En haut de tableau, le Selle Français est aussi représenté par Caracole de la Roque, autre pépite valorisée par Julien Épaillard et qui continue à époustoufler le monde sous la selle de l’Américain Karl Cook. Elle pointe au douzième rang, soit cinq devant Dynamix de Bélhème, médaillée de bronze à Versailles avec le Suisse Steve Guerdat. Dallas Vegas Batilly, hautement performante avec le Britannique Ben Maher, est dix-neuvième, suivie de Blood Diamond du Pont, vingt et unième, Fancy de Kergane, vingt-troisième, et Visconti du Telman, vingt-sixième.

JL Dublin, de Nicola Wilson à Tom McEwen

Champion de concours complet au palmarès toujours plus épais, JL Dublin est né il y a treize ans chez Volker Göttsche-Götze, établi à Gross Buchwald, en Allemagne. Monté depuis deux ans par le Britannique Tom McEwen, le hongre Holsteiner est un compétiteur fiable et polyvalent, excellant en dressage, au cross et en saut d’obstacles. Depuis octobre 2023, le couple n’a presque plus quitté les podiums, se classant troisième du CCI 5*-L de Pau, avant de gagner le CCI 4*-S de Kronenberg en mars puis d’obtenir deux deuxièmes places au CCI 5*-L de Lexington en avril et au CCI 4*-S de Luhmühlen en juin. Aux JO de Paris, il a fini quatrième à 2,7 points de la médaille de bronze, non sans contribuer à la médaille d’or de l’équipe britannique. Comme d’autres chevaux concourant en complet, le hongre de treize ans véhicule une histoire singulière. Avant de briller avec Tom McEwen, il fut sacré double champion d’Europe en 2021 à Avenches avec Nicola Wilson, victime avec lui d’un grave accident survenu en mai 2022 au CCI 5*-L de Badminton. La multi-médaillée Britannique, qui se consacre aujourd’hui au coaching, était restée plusieurs semaines en soins intensifs à l’hôpital de Bristol avant d’entamer une longue rééducation. Grâce à ses performances, Dublin domine très largement le classement établi par la WBFSH, devançant de plus de cent points (432 contre 325) le cheval de sport Britannique (SHBGB) Colorado Blue, vainqueur du CCI 5*-L d’Elkton l’an dernier avec l’Irlandais Austin O’Connor, et l’étalon KWPN Izilot DHI, vainqueur l’an passé à Pau et considéré comme deuxième cheval au sein de l’écurie de la Britannique Rosalind Canter, sacrée championne du monde de 2018 et d’Europe de 2023, derrière l’incroyable Lordships Graffalo, double médaillé d’or l’an passé au Pin, puis couronné championne olympique par équipes à Versailles. Présents en haut du classement, les Selle Français Dao de l’Océan et Valmy Biats, partenaires du Suisse Felix Vogg et de la Britannique Emily King, figurent aux six et onzième place, assez loin devant Banzaï du Loir, sacré champion du monde en 2022 avec la Britannique Yasmin Ingham, et Vinci de la Vigne*JRA, médaillé de bronze avec le Japon aux JO, qui pointent aux rangs vingt-sept et vingt-huit.

Dalera, encore et toujours

Pour la quatrième année consécutive, en dressage, le prix sera décerné à titre posthume à Silke Druckenmüller, décédée en septembre 2023 et naisseuse de la légende TSF Dalera BB (Trak, Easy Game x Handryk). Cette jument remarquable, qui a dominé les compétitions de 2016 à 2024 avec la cavalière allemande Jessica von Bredow-Werndl, a pris sa retraite sportive en août dernier, peu de temps après avoir décroché deux nouvelles médailles d’or aux JO de Paris. En tout, le couple a remporté pas moins de treize titres internationaux tout au long de sa carrière. Sur la période concernée, il a gagné tous les concours auquel il a participé. Ces résultats permettent à la Trakehner de dominer, et de loin, le classement des meilleurs performeurs internationaux en dressage, devançant la DWB Wendy de Fontaine et le Westphalien Emilio 107, partenaires de l’impératrice allemande Isabell Werth, en or par équipes et en argent en individuel à Versailles. En dressage, le stud-book Selle Français est bien plus discret. Dorian Grey de Hus, partenaire de Jessica Michel Botton, est son meilleur représentant. N’ayant participé qu’au CDI 3* d’Exloo en mai, il n’est que sept cent soixante-dix-neuvième. Si les prix WBFSH Longines seront remis début février à Bordeaux, Dalera entamera sa tournée d’adieux fin novembre à Neumünster, où le stud-book Trakehner approuvera ses jeunes mâles, et l’achèvera mi-janvier à Bâle, où Dalera avait brillé en Coupe du monde en 2023 et 2024.