Rik Hemeryck s’offre le Grand Prix au terme d’un scénario Inouï à Saint-Lô
Aux rênes d’Inouï du Seigneur, Rik Hemeryck a remporté le sérieux Grand Prix à 1,55m du CSI 4* de Saint-Lô au terme d’un scénario original, ce dimanche 27 octobre. En effet, aucun cavalier n’a réussi à signer un double sans-faute dans cette épreuve en deux manches, si bien que le Belge s’est imposé avec un point de pénalité récolté au premier tour, où quatre parcours parfaits avaient pourtant été enregistrés. Il a devancé Pénélope Leprévost et son tout bon Ehning Flamingo, qui avaient engrangé deux points, ainsi que Lorenzo De Luca et Violino Il Palazetto, qui en ont terminé avec une faute au compteur.
Inouï: c’est le nom du très puissant hongre qui a remporté le Grand Prix à 1,55m du CSI 4* de Saint-Lô ce dimanche en fin d’après-midi, avec Rik Hemeryck, mais aussi un adjectif que l’on pourrait utiliser pour décrire le scénario de cette épreuve exigeante! On y a dénombré quatre sans-faute en première manche, mais aucun double sans-faute, et le lauréat a fini par s’imposer avec un score d’un point. Le tout dans une ambiance de folie propre à ce concours de tradition! Cette année encore, un peu moins de trois mille personnes se sont massées dans le hall du Pôle hippique de la préfecture manchoise pour y assister à l’épreuve majeure du week-end. Des spectateurs très déterminés sont même arrivés bien avant le début de la compétition reine, avant 8h, le matin, pour tenter d’acheter quelques-uns des tickets non vendus via la billetterie en ligne! Les organisateurs l’avaient volontairement bloquée un peu avant d’atteindre la jauge maximale afin de faire le moins de déçus possible sur place. Dès le coup d’envoi du Grand Prix, peu après 15h, Valentin Besnard a signé un sans-faute avec Farfelue de Beaufour, pour le plus grand plaisir d’un public qui l’a chaleureusement félicité.
L’ancien cavalier de Bruno Rocuet aurait presque fait paraître le parcours dressé par Grégory Bodo facile, si bien que le maestro a légèrement raccourci son temps imparti, mais la suite de l’épreuve a prouvé qu’il était plutôt diablement délicat! La claire palanque rouge placée en numéro sept, trois foulées après un oxer, s’est notamment montrée assez fautive. Le co-concepteur des tracés des Jeux olympiques de Paris avait également quelque peu serré le temps accordé, mais aussi dressé un double plutôt original composé de barres de spa et d’un vertical - une conception à laquelle il avait eu recours pour la finale individuelle à Versailles - en numéro huit ainsi que quelques oxers d’une largeur conséquente. Faisant partie, sur le papier, des cavaliers les plus à même d’obtenir un bon classement dans cette épreuve avec son Médoc de Toxandria, Tim Gredley a concédé une faute sur l’oxer numéro trois, placé juste à côté de la porte d’accès au paddock. Mais dans cette compétition, le grand favori, des cœurs à tout le moins, était évidemment Julien Épaillard! Le numéro six mondial a été applaudi à tout rompre dès son apparition dans l’arène manchoise, et s’il n’a pu éviter une faute de Dubaï de Soie en milieu de triple, son chronomètre très rapide lui a permis de se qualifier pour la seconde manche, ouverte à douze couples.
Cinq autres cavaliers ayant déjà quatre points au compteur, deux n’ayant été pénalisés que pour avoir dépassé le temps imparti, et quatre ayant réussi le sacro-saint sans-faute, se sont retrouvés dans le second acte. Dès l’entame de celui-ci, les fautes ont plu sur la deuxième difficulté du parcours raccourci, un vertical assez sec arrivant au bout d’une courbe. C’est là que Julien Épaillard et son fils de Quaoukoura du Ty ont porté leur total à huit points, synonymes de neuvième place finale, mais aussi que Bel Canto de Boguin et Cancun Torel, les partenaires de Romain Duguet et Victor Bettendorf, ont fauté. Associé à Violino Il Palazetto, un hongre de quinze ans qu’il engage d’habitude plutôt dans des épreuves à 1,50m, Lorenzo De Luca a été le seul des concurrents ayant fait tomber une barre au premier tour à signer un parcours parfait lors de son second passage, provoquant l’euphorie du public. Pénélope Leprévost, qui avait misé sur le bon Ehning Flamingo, dont GRANDPRIX vient tout juste de dresser le portrait, a ensuite réussi à conserver ses deux points de pénalité et a à prendre la tête, mais a été tout de suite imitée par Rik Hemeryck et Inouï du Seigneur, qui n’avaient engrangé qu’un point en première manche. Le Belge a eu chaud, puisqu’il est passé à trente centièmes de seconde d’en ajouter un deuxième à son compteur, ce qui l’aurait fait passer derrière la Normande!
Or, tout à tour, les trois premiers concurrents ayant réalisé un premier parcours sans faute ont pêché: sur le trois pour Régis Bouguennec et Firefox GEM, puis sur le deux pour Valentin Besnard et Jérôme Guéry, avec Farfelue de Beaufour et Careca LS Elite. Dernier à s’élancer sur Illusion, qui lui avait déjà offert la deuxième place de l’épreuve majeure de vendredi, Titouan Schumacher n’avait “qu’à” signer un nouveau sans-faute pour s’imposer. Le Français y a cru, et le public, tout acquis à sa cause, aussi, mais l’avant-dernière difficulté est finalement tombée sur son passage. Il a ainsi été relégué à la sixième place, tandis que la victoire est revenue à Rik Hemeryck dans un scénario…inouï! Le Belge, dont le complice bai semble promis à un grand avenir tant ses moyens semblent sans limite, n’avait plus gagné de Grand Prix 4* depuis son succès à Bolesworth, en 2019, aux côtés du styliste Ulyss Morinda. Il n’avait plus non plus participé au Jumping international indoor de Saint-Lô depuis 2017. “Cette année-là, avec Bretling du Paradis, j’avais terminé deuxième du Grand Prix (alors de label 3*, ndlr) derrière Jeroen Dubbeldam et Zenith*SFN”, se souvient-il (sa réaction complète est disponible ici). Quant à Pénélope Leprévost, sa seconde place pourrait lui donner l’opportunité de participer au CSI 5*-W du CHI Longines d’Equita Lyon le week-end prochain, alors que Violino Il Palazetto, le cheval de Lorenzo De Luca, a convaincu son cavalier de l’emmener au CSI 5*-W de Vérone dans deux semaines.