“Paris accueille les Jeux une fois par siècle, et nous sommes fiers d’avoir été au rendez-vous”, Sylvie Robert

Equita Lyon, puis dernière édition du Saut Hermès au Grand Palais Éphémère, avant de retrouver le Grand Palais en 2025, Printemps des sports équestres pluridisciplinaire, Jeux olympiques, Jeux paralympiques et… retour dans le Rhône pour la trentième édition du plus grand salon français dédié au cheval. D’aujourd’hui à dimanche à Eurexpo, les équipes de GL events Equestrian Sport achèvent un long et passionnant marathon événementiel, passé par Paris, Fontainebleau et le parc du château de Versailles, où l’équitation a donné à voir une éclatante image d’elle-même. Sylvie Robert, présidente de la société lyonnaise, aborde cette dernière ligne droite avec la passion et le sérieux qui la caractérisent, et livre son bilan de cette année exceptionnelle.



Comment abordez-vous la dernière ligne droite du marathon entamé l’an passé à Lyon, et qui s’est poursuivi à Paris avec le Saut Hermès au Grand Palais Éphémère, à Fontainebleau pour un Printemps des sports équestres résolument pluridisciplinaire, et à Versailles, où GL events Equestrian Sport, en partenariat avec la Fédération française d’équitation, a livré le stade éphémère ainsi que les épreuves d’équitation et de pentathlon moderne des Jeux de Paris 2024?

C’est même la dernière ligne droite d’un marathon qui a duré près de quatre ans pour les Jeux olympiques et paralympiques. Ces dernières années ont été particulièrement intenses pour les équipes de GL events Equestrian Sport et toutes les personnes impliquées dans l’organisation de nos événements. Après l’édition 2023 d’Equita Lyon il y a douze mois, le Saut Hermès au Grand Palais Éphémère en mars, le Printemps des sports équestres avec toutes les disciplines olympiques en avril, les Jeux olympiques et paralympiques dans le parc du château de Versailles en juillet, août et début septembre, Equita Lyon et le Longines Equita Lyon, concours hippique international, sont déjà de retour! Ces quatre événements sont très complémentaires: un salon du cheval accueillant 200.000 personnes, un événement parisien plus intimiste et organisé par une maison iconique, un rendez-vous à Fontainebleau qui réunit tout ce que nous aimons dans les sports équestres, et le Graal qu’a constitué Paris 2024. Ce fut vraiment une aventure incroyable.

Il était d’autant plus essentiel de garder de l’énergie pour Equita Lyon qu’il s’agit d’une édition anniversaire pour le salon!

Tout à fait, Equita fête déjà ses trente ans! Et le public ne s’y est pas trompé puisque toutes les sessions de compétitions et de spectacles affichent complet depuis le début du mois. C’est assez rare, surtout avec près de 7.000 places en tribunes. Je trouve cela vraiment fantastique. Nous constatons également une forte hausse des ventes de billets pour le salon. Nous allons particulièrement marquer le coup lors des spectacles, qui prendront la forme de rétrospectives de tout ce que nous avons aimé durant ces années. Il y aura aussi des numéros inédits imaginés par de grands artistes et nous rendrons naturellement hommage à notre ami Alexis Grüss, qui nous a quittés bien trop tôt…

Sportivement, même si le CSI 5*-W débute pour la première fois le jeudi soir, la stabilité prime – et à un très haut niveau. Réservez-vous quelques surprises aux cavaliers et au public du CHI Longines?

Oui, le samedi soir, nous allons mettre à l’honneur les cavaliers olympiques de saut d’obstacles, de concours complet, de dressage et de para-dressage. Ce sera un moment concis, mais essentiel à mes yeux. Il se déroulera en présence d’Ingmar de Vos (président de la Fédération équestre internationale, ndlr), Serge Lecomte (président de la Fédération française d’équitation, ndlr) et Olivier Ginon (président du groupe GL events, ndlr). C’est également important pour nos équipes et toute la famille des sports équestres, qui ont été formidables. Chacun a contribué à cette réussite et mérite d’être salué.



“À Versailles, tout était parfait: le lieu, les cavaliers, l’équipe”

Concernant le CSI 5*-W, troisième étape de la Ligue d’Europe occidentale Longines de la Coupe du monde, la sélection des cavaliers, français surtout, a dû être encore plus difficile que d’habitude vu le nombre de Tricolores qui se sont illustrés et/ou révélés cette année… 

Ce n’est jamais évident. J’ai toujours souhaité mettre en avant la jeunesse. En jumping, nous avons ouvert cette année les épreuves du CSI 5*-W hors Coupe du monde FEI (dix des soixante cavaliers engagés peuvent sauter toutes les épreuves sauf le Grand Prix Longines de vendredi, l’Equita Masters et le Grand Prix Coupe du monde Longines FEI, ndlr) à des jeunes cavaliers talentueux comme Baptiste Eichner, Leona Mermillod Baron et Lalie Saclier. Les dix meilleurs Français au classement mondial Longines seront là, ainsi que nombre d’excellents Rhônalpins, dont Mégane Moissonnier et Julien Gonin (récent troisième en Coupe du monde à Oslo avec Valou du Lys, ndlr). Le plateau sera exceptionnel.

Il en sera de même en dressage, avec la présence des Allemands Dorothee Schneider, Fabienne Müller-Lütkemeier, Sönke Rothenberger et, bien sûr, Isabell Werth, qui domine de nouveau le classement mondial. La Suède sera représentée par Patrik Kittel, les Pays-Bas, par Devenda Dijkstra, Hans Peter Minderhoud et Dinja van Liere, et la France pourra compter sur Pauline Basquin, Alexandre Ayache et Anne-Sophie Serre, qui ont été sélectionnés aux Jeux olympiques (seul Corentin Pottier manquera à l’appel, ndlr), ainsi que Stéphanie Brieussel. Nous allons là aussi assister à du très grand sport.

Je tiens sincèrement à remercier et féliciter nos équipes ainsi que celles du groupe GL events, qui ont une fois de plus accompli un travail remarquable en 2024, malgré les trois dernières années particulièrement intenses. Grâce à toutes ces personnes, enthousiastes et véritablement passionnées par cet événement, toutes les conditions sont réunies pour vivre une belle édition. Pour nous tous, Equita est un événement à part. Et puis, notre équipe est composée aux trois quarts de passionnés de cheval et de sports équestres, ce qui renforce notre motivation collective.

Les épreuves équestres des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, organisées dans le magnifique stade éphémère de Versailles, ont constitué les deux sommets du marathon que vous achevez à Lyon. Qu’en retenez-vous?

D’abord, ces Jeux olympiques et paralympiques se sont déroulés de manière remarquable. Nous avons assisté à des performances sportives incroyables, accomplies dans une ambiance de fête indescriptible. Il y a eu des retournements de situation jusqu’au bout, mais c’est aussi cela, la magie des Jeux olympiques. À Versailles, tout était parfait: le lieu, les cavaliers, l’équipe. Nous avons remarquablement collaboré avec la Fédération française d’équitation, dans le cadre du groupement que nous avions formé ensemble et ceci dans un site iconique, le château de Versailles. 

Nous avons réussi, notamment avec Normandie Drainage, à accomplir un travail exceptionnel sur l’aménagement autour du stade, bien au-delà de la piste de cross et des aires de compétition et d’entraînement. Tout l’environnement du stade a été impeccablement protégé. Le résultat final donnait l’impression que ce stade éphémère avait toujours été là, ce qui est rare pour ce type d’événement. Et c’est d’autant plus incroyable compte tenu des conditions météorologiques que nous avons connues pendant un an. Depuis le 26 octobre 2023, il n’a cessé de pleuvoir régulièrement, et de nombreux événements ont été annulés cette année pour cette raison. Nous avons pris des décisions importantes, comme opter pour des voiries plutôt que du trackway (chaussée temporaire constituée de dalles de protection du sol souvent utilisées pour des événements sportifs et culturels organisés sur des sites éphémères, ndlr). Et cela a parfaitement fonctionné.

Mon objectif était de rassembler toute la famille équestre, et je pense que nous avons réussi. Qu’il s’agisse des officiels de compétition, des vétérinaires ou de toutes les personnes qui nous aident habituellement à organiser Equita Lyon et nos autres événements, tout le monde a joué un rôle incroyable.



“Nous avons vécu une aventure extraordinaire avec Olivier Perreau”

Le succès incontestable des épreuves organisées à Versailles valide pleinement les choix du Comité d’organisation de JOP de Paris concernant le site et le recours à un acteur privé pour assurer la mise en œuvre de ces épreuves…

Je l’espère. C’était une première dans l’histoire des Jeux olympiques et paralympiques. Le château de Versailles était d’ailleurs le seul site de Paris 2024 entièrement conçu et aménagé par une entité privée. Dans notre sport, nous avons affaire à des athlètes pas comme les autres que sont les chevaux. Nous avons essayé de mettre en place des actions durables, telles que la création d’un comité du bien-être animal pour tous nos événements, avec le soutien de la FFE. Je remercie le COJOP et le Comité international olympique de la confiance qu’ils nous ont accordée. Cette confiance, nous l’avons obtenue grâce à la réputation de l’équipe que nous formons avec toutes les personnes œuvrant depuis trente ans à la réussite d’Equita Lyon, du Saut Hermès au Grand Palais, et plus récemment du Printemps des sports équestres. Nous la devons aux réussites du groupe GL events bien sûr, mais aussi à la FFE et à tous ceux qui ont collaboré avec nous. Paris n’accueille les Jeux qu’une fois par siècle, et je suis fière que nous ayons pu être au rendez-vous.

Quant au choix de Versailles, il était parfaitement approprié. L’image de ces chevaux galopant sur le ponton devant le château restera gravée dans les mémoires. C’était le site idéal. Depuis la fin de l’été, on nous parle déjà des Jeux de Los Angeles 2028 et des futures éditions, mais l’avenir nous dira ce qu’il nous réserve.

Avez-vous pu profiter, au moins un peu, de ces magnifiques Jeux?

J’ai vu peu d’épreuves à part la finale par équipes de saut d’obstacles, où la France a décroché cette superbe médaille de bronze. Lorsqu’on est plongé dans une organisation de cette ampleur, il est impossible de sortir de sa bulle ou de se déconcentrer. C’était essentiel pendant les Jeux olympiques, et à nouveau à l’abord des Jeux paralympiques. Nous avons conservé le même état d’esprit, parce que tout devait être parfait.

Bien entendu, nous avons connu quelques moments de stress liés à la météo, un facteur extrêmement important, notamment la veille du cross. Avant cette épreuve, Normandie Drainage a travaillé des nuits entières en acheminant des tonnes de sable pour garantir une qualité de sol exceptionnelle. Le travail accompli a été remarquable et grâce à la collaboration de l’ensemble des équipes, tout s’est déroulé à merveille. Deux tempêtes se sont ensuite abattues sur Versailles, notamment la nuit précédant la première épreuve de saut d’obstacles. Là encore, grâce à la qualité des pistes et à l’engagement des équipes, tout a été remis en état pour permettre au sport de se dérouler dans les meilleures conditions.

Avez-vous pu oublier au moins un instant vos obligations pour célébrer un peu la médaille de bronze de l’équipe de France de saut d’obstacles, à laquelle Olivier Perreau a contribué de façon décisive en signant un sans-faute avec Dorai d’Aiguilly*GL events?

Oui, j’ai pleinement profité de la médaille d’Olivier Perreau. C’était un moment incroyable. Il y a cinq ans, nous avions invité Olivier à disputer son premier CSI 5* à l’occasion du Saut Hermès au Grand Palais. Il avait d’ailleurs remporté l’épreuve nommée Saut Hermès (compétition en deux manches à 1,60m programmée le samedi après-midi, ndlr), et nous avions alors décidé de nous engager à ses côtés. En relisant le contrat le week-end dernier, nous avons constaté qu’il stipulait déjà “en vue des Jeux olympiques de Paris 2024”. Depuis, nous avons vécu ensemble une aventure extraordinaire. J’ai toujours pensé qu’il obtiendrait une médaille, et voir cela se concrétiser sous nos yeux, à Versailles, a été vraiment exceptionnel. Olivier a su garder sa jument, malgré les offres incroyables qu’il a reçues pour elle. Il a décidé d’aller jusqu’au bout de l’histoire, et il en a été récompensé. Je trouve ce scénario fabuleux.



“Il s’agissait aussi d’assurer la pérennité de notre sport au programme olympique”

Comment avez-vous vécu – et orchestré – la venue à Versailles de stars et personnalités publiques telles que le tennisman Novak Djokovic, l’acteur Ryan Gosling, la rappeur Snoop Dogg, le Président de la République, Emmanuel Macron, et le président du Sénat, Gérard Larcher?

L’affluence a été formidable tout au long des Jeux olympiques et paralympiques. Au total, plus de 290.000 spectateurs sont venus à Versailles pour assister aux épreuves d’équitation et de pentathlon moderne. Beaucoup de spectateurs non équitants sont aussi venus découvrir le site, ce qui est très positif. Nous avons effectivement accueilli de nombreuses personnalités, dont des ministres, des rois et des reines. Je pense que cela a offert une visibilité exceptionnelle au site et à nos disciplines! Voir notre sport ainsi mis en lumière était vraiment fantastique.

Quelles peuvent être les retombées de ce succès pour la filière équestre?

Servir le développement de notre filière était évidemment un objectif majeur. Il s’agissait aussi d’assurer la pérennité de notre sport au programme olympique. Si elle en sortait, l’équitation ne serait plus tout à fait le même sport et notre filière, nourrie par l’engagement croissant des nations en développement, en pâtirait forcément. Nous avons rempli notre mission grâce aux très belles images diffusées partout dans le monde. Et encore une fois, je trouve incroyable de faire travailler toute notre filière. Je pense notamment au Selle Français, qui a été très bien représenté en saut d’obstacles et concours complet. Je pense aussi à la FFE: les performances remarquables accomplies par nos cavaliers dans toutes les disciplines, y compris en dressage et en para-dressage, même s’il n’y a pas eu de médaille française, ont forcément suscité des vocations. Le pentathlon moderne, discipline que nous connaissions peu, a lui aussi donné lieu à de très belles émotions sportives. Les spectateurs étaient ravis, et tout s’est bien déroulé avec les chevaux (sélectionnés avec grand soin par l’Institut français du cheval et de l’équitation, l’École militaire d’équitation et la Garde républicaine, ndlr).

Les obstacles, conçus par Mihai Simion, ont ébahi le public, sur place comme à la télévision. Lequel avez-vous acheté en souvenir?

On m’en a offert un que j’adore: celui représentant la tour Eiffel! Oui, ces obstacles pensés et dessinés par nos chefs de piste et conçus par Mihai Simion étaient vraiment magnifiques, et certains seront visibles lors des prochaines éditions du Printemps des Sports Équestres. Les obstacles du cross construits par Christian Achard ont également fait l’unanimité. Je tiens une fois encore à saluer Grégory Bodo, Santiago Varela Ullastres et Pierre Le Goupil (les deux chefs de piste des épreuves de saut d’obstacles et le chef de piste du cross du concours complet, ndlr) qui ont accompli un très grand travail. Leur collaboration a été une très belle réussite.



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