Les para-dresseurs de retour en masterclass au Parc équestre fédéral

La perspective de l’hiver signe le retour des masterclass de para-dressage. La première d’entre elles s’est tenue du 5 au 7 novembre au Parc équestre fédéral de Lamotte-Beuvron. Huit couples, dont deux membres de l’équipe de France présents aux Jeux paralympiques de Paris 2024, ont été convoqués. Retour sur ces trois jours, mais également sur l’importance de ces regroupements fédéraux pour les entraîneurs privés, ainsi que l’après Jeux de Pégase Mayenne et Sultan 768.



Après les Jeux de Paris cet été, un nouveau cycle est désormais lancé. La toute première masterclass de l’hiver 2024/2025 s’est tenue au Parc équestre fédéral du 5 au 7 novembre, avec huit couples convoqués. Cavaliers, chevaux et entraîneurs ont investi le grand manège et les écuries du Pôle France, au Parc équestre fédéral, où se tiennent traditionnellement les regroupements fédéraux hivernaux. “L’objectif de cette première masterclass de l’hiver et d’après-Jeux est de repartir sur le projet d’une nouvelle paralympiade en travaillant avec de nouveaux couples, mais également en poursuivant le perfectionnement de couples aguerris”, a expliqué Fanny Delaval, directrice technique nationale adjointe en charge du para-dressage. “Ce premier rendez-vous s’est très bien passé. Nous sommes contents de retrouver Alexia Pittier et Vladimir Vinchon, membres de l’équipe de France pour Paris 2024. Ils sont en pleine forme et leurs chevaux Sultan 768 et Pégase Mayenne ont bien récupéré. Il y a également des couples que nous connaissons déjà et de nouveaux chevaux (Auxence Kerzerho et Eros Baraire, José Letartre accompagné d’Hamilton et Foligno d’Avon, Peggy Negger accompagnée de Bretzel des Feeries et Nemesis DM, ainsi que Mehdi Nouara et Fair Play Z, ndlr). La relève commence à se préparer.” 



Un temps d’échange privilégié pour les entraîneurs privés avec le staff fédéral

Lors du premier jour, les entraîneurs privés ont évolué sous les conseils de Carlos Lopes, consultant formateur. Le lendemain, ce fut au tour des cavaliers de s’exercer sous les conseils de leurs entraîneurs supervisés par Carlos. La masterclass s’est conclue le jeudi par une présentation du Grand Prix A en condition de compétition. Celle-ci était évaluée par Patrick Rodde, juge national Élite. Un débriefing s’est ensuite tenu pour peaufiner l’exécution des reprises. “Ces trois jours ont été très formateurs. Le staff a pointé des détails qui me permettront d’améliorer ma précision et mon ressenti”, a confié Auxence Kerzerho, champion de France Amateur Élite en titre avec Eros Baraire. 

“Notre consultant Carlos Lopes a souhaité travailler avec les entraîneurs des cavaliers présents. Il est juge international de para-dressage niveau 4, le plus haut niveau donc il sait très bien ce qu’attendent les juges qui vont être sur les compétitions à venir”, a précisé la cheffe d’équipe. “Carlos a ainsi expliqué aux entraîneurs les attendus et leur a donné des moyens techniques pour permettre d’améliorer l’entraînement des couples.” 

Pour Delphine Bertraneu, qui débute une collaboration avec Vladimir Vinchon, “cette masterclass me donne plein de points de repère. Je découvre et, maintenant, j’ai une vue d’ensemble. Je sais ce que nous allons travailler. Les échanges avec Carlos étaient très constructifs parce qu’il appuie sur ce qu’il faut améliorer. J’ai d’excellentes pistes de travail pour l’hiver. Avec Vladimir, c’était notre première expérience ensemble, nous nous découvrons. Tout s’est super bien passé et nous avons bien matché!” 

Guillaume Recoing, entraîneur privé d’Auxence Kerzerho partage également cet avis. “J’entraîne Auxence depuis un certain nombre d’années, depuis qu’il évolue à poney. Je lui donne toujours des cours avec son propre cheval, avec lequel il évolue désormais en compétitions valides. Avec Eros Baraire, le projet est un peu différent puisque le cheval est en pension chez nous et il vient le monter à la maison. C’était la première masterclass du couple, elle s’est bien passée. […] Au quotidien et en concours nationaux, le staff n’est pas présent donc la place de l’entraîneur est très importante. Carlos a un œil très pointu, c’est toujours bénéfique. C’est essentiel pour nous d’être présent, suivre ce qui se dit, mais aussi montrer notre façon de fonctionner pour pouvoir tout optimiser. On repart avec des pistes de travail à appliquer. […] Le travail d’hiver va être axé sur les bases. Auxence doit apprendre à bien se relâcher sur son cheval pour lui permettre de bien fonctionner, car avec son handicap, il a beaucoup de rigidité dans son corps. Il connaît les reprises et les déroule régulièrement, maintenant, il faut plus de fluidité.” 



L’après Jeux de Pégase Mayenne et Sultan 678

Delphine Bertraneu et Vladimir Vinchon.

Delphine Bertraneu et Vladimir Vinchon.

© FFE

“Après les Jeux, il y a eu un grand changement puisque j’ai quitté les écuries de Marina Caplain Saint-André pour revenir à la maison. Pendant trois jours après son retour, Pégase Mayenne n’est allé qu’au paddock, puis je l’ai emmené à la piscine chez mon ami Charly Marie, à Grez-en-Bouère”, a détaillé Vladimir Vinchon. “Il a alterné pendant deux semaines pédiluve pour le soin des jambes et paddock. Le remettre au travail n’a pas été très compliqué. Il n’est pas blasé, il a la pêche et n’a pas vu de rectangle de dressage avant de revenir à Lamotte pour la masterclass; nous n’avons absolument pas abordé la technique. Nous lui avons laissé le temps, tandis que j’ai de mon côté eu beaucoup de sollicitations (des interventions pour le PMU, une conférence avant le départ du Vendée Globe, des séances de dédicaces à Lyon et Angers, etc, ndlr). Je n’arrête pas et j’ai également mon activité professionnelle! Cela fait de grosses journées où je m’assure de conserver deux à trois heures à accorder à Pégase Mayenne pour se promener, brouter.” 

Cinquième de la Reprise Libre en Musique aux Jeux olympiques de Paris 2024, le Mayennais a déjà les yeux rivés sur les prochaines olympiades qui se dérouleront à Los Angeles dans quatre ans. “Ma jeune jument Bella, sept ans, est désormais chez Delphine Bertraneu, avec qui nous mettons en place une nouvelle association”, a partagé le quinquagénaire. “Elle a découvert Pégase Mayenne quelques jours avant la masterclass. Le début est très concluant, nous avons réussi à nous trouver. Je pense qu’elle a toute la pédagogie et les compétences nécessaires à la suite de notre évolution. C’est un engagement mutuel, sans faille, pour aller jusqu’aux Jeux de Los Angeles avec deux chevaux.” 

Après un repos bien mérité, Alexia Pittier, septième de la reprise libre en musique à Versailles cet été, explique avoir privilégié les sorties en extérieurs et la reprise du travail en douceur. “L’après Jeux, c’était déjà des vacances, nous avons pris le temps de nous remettre comme il faut. Sultan a passé du temps au paddock tandis que nous nous sommes adaptés à un rythme de vie différent, mais toujours rythmé par les chevaux. Avant de venir pour la masterclass, nous avons remis Sultan gentiment au travail. C’est un cheval qui a beaucoup d’énergie, donc au bout d’un moment, il s’ennuie. Nous l’avons beaucoup emmené en extérieur, avant de reprendre avec des séances de stretching. Nous n’étions pas ressortis depuis les Jeux, comme il est sensible, cela lui fait du bien de participer aux masterclass pour qu’il soit le plus serein possible en dehors de chez lui. Cela le remet en condition pour attaquer la saison prochaine du mieux possible. Le premier jour, il était un peu plus chaud, il avait besoin de retrouver ses marques. Le staff est présent pour nous encadrer et nous permettre de continuer à avancer. Nous avons encore beaucoup de travail, ce temps permet aussi de revenir sur les bases qui sont très importantes pour travailler la technique petit à petit. Nous connaissons nos axes d’amélioration et allons poursuivre tout cela cet hiver.” 

Prochain rendez-vous du 11 au 14 décembre prochain où de nouveaux couples, détectés pendant les championnats de France feront leur entrée au Parc équestre fédéral.