La FEI a approuvé plusieurs modifications règlementaires au profit du bien-être équin

Lors de son assemblée générale organisée du 10 au 13 novembre dernier aux Émirats Arabes Unis, la FEI a présenté les avancées de son Plan d’action pour le bien-être équin, initié en début d’année. Le point sur ses mises à jour.



La semaine dernière, s’est tenue l’assemblée générale annuelle de la Fédération équestre internationale (FEI) à Abou Dabi, où se sont réunis des représentants des fédérations équestres nationales venus du monde entier pour voter plusieurs ajustements et modifications de règlement relatifs aux divers enjeux auxquels le sport est confronté. La FEI a notamment présenté son Plan d'action pour le bien-être équin, un projet initié à l’occasion du Forum des sports de l’institution en avril dernier, lors d’une session au cours de laquelle la commission pour l'éthique et le bien-être des équidés a rendu un rapport comprenant la proposition d’un plan initial. Après la diffusion en mai d’un sondage à destination de l’ensemble de la communauté équestre, visant à identifier ses principales préoccupations en matière de bien-être animal, la version finale du plan d’action a été approuvée à l'unanimité au mois de juin par le Conseil d’administration de la FEI qui a décidé d’y allouer une enveloppe d’un million de francs suisses, soit un million et soixante-quinze mille euros. Mardi 12 novembre, l’institution a exposé l’avancement du projet et détaillé les changements opérés ou en cours dans le cadre de cette initiative.

En ouverture de la session, la Secrétaire Générale de la FEI, Sabrina Ibáñez, a présenté les étapes clés ayant conduit à la création du Plan d'action pour le bien-être équin et annoncé que lors de sa réunion du 10 novembre, le Conseil d’administration de la FEI avait approuvé la création d’un groupe de travail visant réexaminer divers paramètres de la discipline du dressage —ayant, à elle seule, fait l’objet de dix-neuf signalements pour maltraitance pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, sur vingt-quatre, toutes disciplines confondues— en vue de la révision exhaustive de son règlement d’ici 2027.



Plusieurs changements effectifs à partir de janvier 2025

Le responsable de la mise en œuvre des initiatives relatives au bien-être équin, Somesh Dutt, a ensuite abordé les mises à jour des trente-sept actions qui composent le plan d’action, dont quinze sont sous la responsabilité du département juridique de la FEI, tandis que les vingt-deux autres relèvent du département vétérinaire, bien que beaucoup nécessitent une approche combinée. L'assemblée générale de la FEI a notamment approuvé un ensemble de propositions concernant sa réglementation générale et vétérinaire, ainsi que celles relatives à la lutte antidopage et aux substances contrôlées, ayant fait l'objet d'une révision complète au cours de l’année. La plupart des règles mises à jour entreront en vigueur à partir du 1er janvier 2025, à l'exception de la mise en œuvre de l’outil de mesure du serrage de la muserolle qui a été repoussée du 1er janvier au 1er mai 2025. L’un des changements les plus significatifs concerne la politique antidopage et comprend l'ajout de tests hors compétition, ainsi que l’implémentation d’un système de suivi de la localisation des chevaux. Il implique également un élargissement de la fenêtre de détection, non plus seulement limitée au sang et à l’urine, mais permettant aussi d’analyser le poil et la salive.

Parmi les dispositions d’ores et déjà effectives, on compte également la création d’une nouvelle plateforme de signalement accessible à tous et comportant des formulaires dédiés à la maltraitance animale et au dopage des équidés. 

Concernant les cas de morts d’équidés survenant sur les terrains de compétition, un protocole d’opération strict visant à fournir des rapports post-mortem a été créé pour toutes les disciplines et le règlement autorise des sanctions en cas de non-respect de la démarche à suivre. Cette évolution comprend la création d’un modèle de protocole à destination des fédérations nationales qui sont incitées à partager un rapport pour chaque cas de mort survenue dans le cadre de compétitions nationales. Par ailleurs, la FEI exige désormais des fédérations nationales qu’elles fournissent chaque année des rapports de données concernant les contrôles anti-dopage opérés dans le cadre de leur juridiction (nombre de tests, cas positifs, etc.).




D’autres initiatives en cours de développement

D’après son plan d’action, la FEI suggère également la réévaluation des règles auxquelles sont soumis les stewards et vétérinaires lors des contrôles des équidés en compétition, leur permettant d’effectuer ces contrôles à n’importe quel moment et de vérifier la présence de sang sur n’importe quelle partie du corps du cheval. L’institution vise aussi une meilleure clarté quant aux types de mors autorisés, ce qui pourrait notamment passer par une mise à jour plus régulière de son application TackApp, dont le but est de tenir informés les athlètes et leurs équipes des réglementations relatives à l’équipement. 

Certains projets en cours comprennent la création de matériels éducatifs sur le stress physique et émotionnel des équidés, ainsi que des recherches sur le profilage des chevaux de saut d’obstacles afin d’identifier les facteurs associés à leur longévité.



L’accent mis sur la communication interne et externe

Membre du conseil d'administration de la FEI et représentante des athlètes, l‘Irlandaise Jessica Kürten a souligné la nécessité de compter sur un système de formation complet pour les cavaliers, non seulement pour ce qui concerne les aspects techniques, mais aussi sur des domaines plus larges ayant trait à leur responsabilité vis à vis du bien-être équin, afin de garantir des connaissances et des compétences équilibrées dans la gestion de tous les aspects du sport. 

Lors de la session de discussion, plusieurs délégués ont, eux, souligné l'importance pour les fédérations nationales de jouer un rôle clé dans la diffusion des informations, tant au niveau national que local. En outre, plusieurs intervenants ont insisté sur la nécessité d’employer un langage clair auprès du grand public, afin de favoriser une meilleure compréhension. Le Directeur Juridique de la FEI a par ailleurs annoncé la création d'un atelier pour aider les fédérations nationales dans la gestion des procédures juridiques liées aux cas de maltraitance, tout en améliorant leurs pratiques de communication.