Des entretiens exclusifs avec Kevin Staut et Maxime Livio au sommaire du dernier magazine GRANDPRIX

Au sommaire du double numéro d’hiver 2024-2025 du magazine GRANDPRIX: deux longs entretiens exclusifs avec deux piliers des équipes de France de saut d’obstacles et de concours complet, Kevin Staut et Maxime Livio. Ayant certainement vécu la pire année de sa carrière sportive en 2024, ayant été éliminé de la finale de la Coupe du monde Longines, recalé des Jeux olympiques (JO) de Paris puis à nouveau éliminé en finale de la Ligue des nations Longines de Barcelone, le premier revient sur cette difficile saison, répondant sans détour aux questions portant sur son système, ses choix ou encore son procès pour violences conjugales. Le second, lui, annonce dans cette interview prendre du recul sur sa carrière de cavalier de haut niveau. Absent des JO de Paris, pour lesquels il n’avait pas été sélectionné, le complétiste tricolore se confie entre autres sur son évolution personnelle et celle de sa discipline, sa trajectoire de vie, mais aussi le bien-être animal. La rubrique Sport de ce numéro est enrichie d’un portrait du jeune et talentueux Gilles Thomas, nouveau cadre de l'équipe belge de jumping, et de celui de la dresseuse britannique Becky Moody, qui avait relevé avec brio le défi de remplacer Charlotte Dujardin à la dernière minute lors des derniers JO. Les passionnés d’élevage seront heureux de retrouver un sujet consacré à Vagabond de la Pomme, l’un des étalons stars du haras de Clarbec qui a vécu une splendide carrière sous la selle de Pénélope Leprevost, mais aussi un article d’analyse sur le clonage, que les deux Chilli Morning ont remis au goût du jour lors du dernier Mondial du Lion-d’Angers. Ces sujets et bien d’autres sont à retrouver dans le dernier numéro du magazine GRANDPRIX, en kiosques dès demain!



SPORT

“Il faut que j’arrête de croire que mon système peut reposer sur des tours de magie permanents”, Kevin Staut

Éliminé en finale de la Coupe du monde Longines en avril dès la Chasse après une « erreur de parcours» avec Visconti du Telman, recalé des Jeux olympiques de Paris fin juillet, Viking d’la Rousserie*Scuderia 1918 n’ayant pas été jugé apte à concourir, puis tombé de Beau de Laubry en finale de la Ligue des nations Longines début octobre à Barcelone, Kevin Staut reconnaît sans hésiter que 2024 fut sa pire année en termes de résultats sportifs depuis quinze saisons qu’il concourt parmi l’élite mondiale du saut d’obstacles. Jadis incontestable leader du jumping tricolore, le Normand peine à recouvrer l’extrême régularité qui le caractérisait jusqu’en 2018, au point de susciter des interrogations, voire des critiques, quant à son statut de capitaine d’une équipe de France, qui a elle-même traversé une période de disette de 2017 à 2023. Au-delà des aléas inhérents au sport et aux chevaux, l’ancien numéro un mondial reconnaît avoir peiné à stabiliser le système qu’il a mis en place après la fin de sa collaboration avec le haras des Coudrettes et n’avoir pas toujours fait les bons choix. Le multi-médaillé de quarante-quatre ans, dont l’image publique a été écornée par une affaire de violences conjugales, dit avoir appris de tout ce qu’il a vécu récemment et semble déterminé à réinscrire sa carrière dans un cadre professionnel à la hauteur de ses qualités techniques et de sa force de travail. Toujours prompt à l’autocritique et ouvert à la remise en question comme rares le sont les athlètes de son rang, Kevin Staut n’a éludé aucune question.

“J’ai simplement envie de relâcher la pression”, Maxime Livio

Maxime Livio est une personne réfléchie. Cavalier, entraîneur et marchand accompli, bâtisseur et fonceur, pour ne pas dire hyperactif, ce Bourguignon de trente-sept ans n’en demeure pas moins un homme traversé par des questions de son temps. Après quinze saisons de concours complet menées tambour battant, presque en apnée, de National en CCI5*-L, d’achats prometteurs en reventes profitables, de cours particuliers en championnats vécus avec toutes les casquettes, le Saumurois d’adoption a décidé de s’offrir un grand bol d’air et de reprendre le contrôle de son agenda. Contre toute attente, il a choisi de mettre en pause sa glorieuse mais dévorante carrière de compétiteur afin d’accorder davantage de temps à ses autres activités et à sa vie familiale. D’aucuns y verront un soubresaut d’orgueil exprimé par un électron libre parfois mal compris de l’encadrement de l’équipe de France. Comment expliquer qu’un tel champion n’ait, à ce jour, remporté pour seule médaille en Seniors que le bronze par équipes, aux Jeux équestres mondiaux de Tryon en 2018 avec Opium de Verrières? Quatre ans plus tôt, le contrôle antidopage positif de son crack Qalao des Mers, lors des Mondiaux de Normandie, avait brouillé l’image d’un homme de cheval surinvesti et déterminé à ne rien laisser au hasard. Conjuguant tous ces sujets au passé composé, Maxime Livio entend se consacrer à ses écuries, ses élèves et cavaliers, dont sa compagne, Mathilde Montginoux, le Thaïlandais Korntawat Samran, ou encore Victor Levecque, mais aussi à son rôle de chef de l’équipe thaïlandaise et à ses proches, jusqu’à ce qu’il sente se raviver en lui une flamme ayant chancelé depuis quelque temps. À travers une longue conversation conduite en son club-house, début octobre à Dénezé-sous-Doué, il s’en est expliqué de façon raisonnée et sans amertume.

Gilles Thomas, ou l’art de la discrétion

Performant au plus haut niveau depuis trois ans, Gilles Thomas est, à vingt-six ans, une figure emblématique de la nouvelle génération du saut d’obstacles mondial. Après avoir décroché une pluie de médailles en Juniors et Jeunes Cavaliers, il a su se faire une place parmi l’élite, à force de talent et à la faveur d’un système bien rodé. Double champion de Belgique Seniors et gagnant en CSI5*, le jeune homme, humble et réservé, est déjà adoubé par ses pairs les plus chevronnés, et a surtout fait partie de l’équipe des Diables rouges envoyée à Versailles pour les derniers Jeux olympiques avec son exceptionnel étalon Ermitage Kalone. Portrait d’une star montante dont l’histoire commence à peine à s’écrire.

Becky Moody, la dernière arrivée a relevé le défi

En décembre 2023, l’étape de la Coupe du monde de dressage de Londres avait permis à Becky Moody de commencer à sortir de l’ombre, mais ses prestations aux Jeux olympiques de Paris 2024 lui ont réellement permis d’entrer dans la lumière avec son Jägerbomb, âgé de dix ans seulement. Alors qu’elle évoluait sur le Grand Tour depuis vingt ans, la très sympathique et volubile cavalière a réussi à gravir les marches qui la séparaient du très haut niveau grâce à ce cheval qu’elle a fait naître... et qui lui a permis de décrocher sa première médaille olympique, le bronze par équipes! Pour autant, ce succès retentissant ne semble avoir aucune prise sur la simplicité de l’athlète, qui continue d’évoluer grâce à David Hunt et Carl Hester, ses entraîneurs, et auprès de sa sœur, Hannah, au sein de Moody Dressage, dans le Yorkshire, où elle est établie depuis ses seize ans.

Une édition anniversaire et de tous les records au CHI Longines d’Equita Lyon

Carton plein pour le CHI Longines d’Equita Lyon, du 30 octobre au 3 novembre! La foule s’est bousculée aux portes d’Eurexpo pour instaurer une ambiance électrique au bord de la piste ayant accueilli les étapes des Coupes du monde FEI de jumping, dressage, attelage et Poneys. Pour cette trentième édition, un record d’affluence historique a même été enregistré, le groupe GL events Equestrian Sport ayant annoncé avoir approché la barre des 200000 visiteurs! Une réussite d’autant plus grande que le sport a été au rendez-vous avec de très belles performances et une pluie de records! Citons, notamment, celui de la dresseuse olympique Pauline Basquin, qui a planté le drapeau tricolore sur la troisième marche du podium du Grand Prix Libre aux rênes de Sertorius de Rima*IFCE, et celui de Benjamin Aillaud, qui a fièrement arboré l’étendard français sur le podium de la Coupe du monde d’attelage, ce qui n’était pas arrivé depuis neuf ans! Le Grand Prix 5* de saut d’obstacles, point d’orgue de ce week-end lyonnais, a vu l’Allemand Richard Vogel et l’impressionnant United Touch S triompher au terme d’un barrage d’exception. Retour en images.



ÉLEVAGE

Avec les Lusitaniens, Christine Nevejan a trouvé son Graal

Qui a dit que l’ambition et le rêve de tout éleveur ne pouvaient qu’être de donner naissance un jour à un grand crack? Les objectifs de Christine Nevejan, éleveuse de Lusitaniens en race pure ou croisés avec des Demi-sang de dressage, sont plus modestes. Mais les yeux de cette éleveuse néerlandaise installée en Bretagne n’en brillent pas moins de joie et de fierté lorsqu’elle parle des chevaux qu’elle fait naître avec des objectifs bien délimités et une démarche sagement mûrie, fruits de son chemin de vie.

Vagabond de la Pomme, fruit de la meilleure génétique

Le grand et puissant bai qu’est Vagabond de la Pomme, deux fois finaliste de la Coupe du monde Longines de saut d’obstacles sous la selle de la Normande Pénélope Leprevost, laisse l’image d’un cheval au mental exceptionnel, capable de briller aussi bien sur de grandes pistes en herbe comme celle de Chantilly que dans l’étroite salle du Thomas & Mack Center de Las Vegas. Dans le Nevada, ce brillant fils de Vigo d’Arsouilles a même marqué l’histoire du sport en terminant deuxième du championnat indoor, en 2015. À bientôt vingt ans, et comptant plus de 1 100 produits immatriculés en France, Vagabond de la Pomme s’affirme comme un sire plus qu’intéressant.

Chilli Morning II et IV remettent le clonage sous le feu des projecteurs

Une situation inédite et pour le moins surprenante s’est produite au Mondial du Lion-d’Angers en octobre dernier: deux clones issus du même modèle, Chilli Morning, ont trusté le top six du championnat du monde des sept ans. L’un d’eux s’y est même imposé sous la selle de la Britannique Gemma Stevens, dépassant ainsi toutes les attentes de ses propriétaires, qui avaient pour objectif depuis leur naissance de voir les trois doubles de leur crack participer à cet événement. Outre l’histoire des trois alezans, GRANDPRIX se penche sur les diverses interrogations que peuvent susciter les résultats de Chilli Morning II et IV en Anjou.



STYLE & CULTURE

La doudoune sans manches, bannie à la ville mais géniale pour le sport

La doudoune sans manches est partout, sur tout le monde, en toutes saisons ou presque. En tout cas dans l’univers du cheval, car elle est encore jugée de mauvais goût à la ville... Mais qu’a de si spécial cet ovni (objet vêtement non identifié) a priori peu seyant? Retour sur un succès sans précédent.

Le crin comme joyau brut

Qu’il est fastidieux de démêler la queue des chevaux et d’en retirer les éclats de copeaux ou les fétus de paille sans en casser les crins! Ce que les cavaliers ne savent pas forcément, c’est que le crin (notamment de queue) est un matériau employé depuis la nuit des temps, utilisé notamment dès le XVII° siècle en tissage des plus prisés. Fort de sa résistance, entre autres, et de son utilité pérenne depuis la Préhistoire, il a séduit le musée de la Toile de Jouy, soucieux de mettre en avant les savoir-faire et patrimoines liés au textile. L’exposition temporaire “Le crin dans tous ses éclats” rend ainsi hommage aux crins de nos montures jusqu’au 12 janvier. Découverte...



AUTRES

Bien dans sa bouche pour être bien dans son corps

Le bien-être du cheval doit être et demeurer la priorité, que l’on soit à côté de sa monture ou sur son dos. Cette intégrité physique et mentale passe par de nombreux critères, dont le fait de privilégier son confort au travail. C’est dans cet objectif qu’est né le bit fitting, autrement dit l’adaptation du filet et du mors (ou de l’ennasure) à sa monture, selon sa bouche, sa tête et sa locomotion, sans oublier la prise en compte de la main de son cavalier!

L’activité sexuelle a-t-elle un impact sur la performance?

De Mohamed Ali à Yannick Noah en passant par Platon, le mythe selon lequel le sexe aurait des répercussions négatives sur la performance sportive perdure depuis l’Antiquité. Qu’en est-il réellement? L’impact est-il davantage psychologique ou physique ? Quelle importance revêt cette thématique dans l’équitation, sport réputé moins exigeant physiquement? Les cavaliers adoptent-ils des règles spécifiques pendant de grandes périodes de stress ? Après avoir consacré un dossier à la santé mentale, en avril 2023, GRANDPRIX a décidé d’aborder un autre sujet tabou dans le sport de haut niveau: la sexualité des cavaliers pendant les grands rendez-vous, là où ils sont soumis à une pression maximale.

L’achat d’un véhicule pour chevaux passé au crible

Finances, opportunité, localisation, capacité de traction, respect des normes environnementales, permis adapté... De nombreux paramètres collaborent à l’achat d’un moyen de transport pour chevaux, qu’il s’agisse d’un van, d’un véhicule léger (VL) ou d’un poids lourd (PL). Entre délai de livraison, marché du neuf versus celui de l’occasion, achat en salon ou encore proximité des concessionnaires, quels paramètres déterminent l’achat d’un moyen de transport et son accessibilité?

À chaque profil son contrat dédié

Tous ceux qui se sont frottés à l’élevage savent qu’il s’agit d’un monde bien spécifique. Une activité qui apporte beaucoup de joie et de satisfaction certes, mais qui “traîne” aussi son lot de risques, de dangers, d’accidents et de désagréments. Voici donc quelques clés pour s’assurer spécifiquement lorsque l’on fait naître des poulains, que l’on détient un étalon ou que l’on est propriétaire d’une poulinière. En outre, quel que soit l’âge et le sexe du cheval, des contrats généralistes doivent également être mis en place. Explications.