Le pic de l’épizootie de rhinopneumonie (HVE1) semble franchi
Cet après-midi, le Réseau d’épidémiosurveillance des pathologies équines (RESPE) a publié un communiqué consécutif à la nouvelle réunion de sa cellule de crise concernant l’épizootie d’herpèsvirose de type 1, virus également connu sous le nom de rhinopneumonie. “En l’absence d’une dégradation de la situation actuelle, une reprise progressive des activités (stages, formations) pourra s’envisager, avant une reprise des rassemblements de plus grande ampleur début 2025”, estiment les experts, qui invitent toujours la communauté équestre à éviter les rassemblements de chevaux au moins jusqu’au 15 décembre. Cette épisode a déjà causé la mort de douze équidés.
La cellule de crise du Réseau d’épidémiosurveillance des pathologies équines (RESPE) s’est réunie hier pour la quatrième fois, afin de suivre la situation de la circulation de l’herpèsvirose de type 1 (HVE1). La réunion a permis de faire le point à date sur la situation et de déterminer la communication sur les mesures de précaution à appliquer pour les prochains jours et semaines. À ce jour, la circulation du virus reste active dans les foyers déjà identifiés en Île-de-France, en Loire-Atlantique et dans l’Orne. Même si l’on constate encore des équidés présentant de l’hyperthermie, la situation dans les foyers identifiés s’améliore de façon globale. Un seul nouveau foyer a été identifié la semaine dernière dans le Val-de-Marne.
Au 9 décembre, on comptabilisait donc dix foyers : trois dans l’Essonne, deux dans les Hauts-de-Seine, un dans les Yvelines, un dans l’Eure-et-Loir, un en Loire-Atlantique, un dans l’Orne et donc un dans le Val-de-Marne. “Dans ces foyers, le nombre d’équidés malades décroît progressivement, y compris dans les deux plus récents. Le nouveau foyer relevé ne comptabilise à ce jour qu’un seul cheval symptomatique sur vingt équidés présents dans la structure, où un suivi de température a été mis en place depuis une semaine”, détaille le RESPE dans un nouveau communiqué publié cet après-midi. “De nombreux dépistages ont été réalisés, notamment dans le cadre d’événements ou de concours maintenus: Salon du cheval de Paris, Ventes Arqana, testage pour approbation des mâles du Stud-book Selle Français, Tournée des As de Saint-Gély-du-Fesc et autres. Un seul équidé a obtenu un résultat positif, mais n’a aucun lien avec les foyers et les compétitions identifiés début novembre.”
Les symptômes sont toujours majoritairement de l’hyperthermie uniquement et des formes respiratoires. “Les chevaux présentant des symptômes nerveux se rétablissent progressivement sur tous les sites. Il est cependant à noter deux morts supplémentaires sur l’un des deux foyers déjà particulièrement touchés, soit douze morts à déplorer au total depuis le début de cette crise, concentrés dans les deux foyers franciliens. Des analyses vont être réalisées cette semaine dans plusieurs foyers touchés afin de procéder à un état des lieux de suivi, permettant en cas de résultats négatifs d’envisager une reprise progressive de leurs activités”, poursuivent les experts.
Un seul cas est à ce jour rapporté dans la filière des courses, trot et galop compris. “Il s’agit d’un poulain asymptomatique dépisté préalablement à des ventes aux enchères. De ce fait, l’équidé n’a pas été emmené sur le site des ventes, de même que les autres lots provenant du même haras. Plusieurs individus de la même structure ont été testés et s’avèrent tous négatifs. En élevage, toutes activités confondues, un site avec des cas d’avortements non expliqués a été rapporté à la cellule de crise et sera investigué cette semaine. Aucun autre cas n’est à signaler, notamment dans les foyers identifiés hébergeant des juments gestantes.”
Vers une amélioration de la situation
“Les propriétaires et détenteurs d’équidés ayant participé aux rassemblements dans les départements listés ci-dessus ou à des concours de niveau équivalent depuis début novembre sont appelés à maintenir leur vigilance, car le dernier foyer a été détecté tardivement après le rassemblement. Propriétaires et détenteurs sont fortement incités, si ce n’est déjà fait, à mettre en place un suivi de la température afin de détecter au plus tôt les équidés malades, mais aussi à effectuer des dépistages via écouvillon nasopharyngé pour dépister les chevaux infectés et asymptomatiques, dans l’objectif de limiter plus avant la circulation du virus et la propagation de la maladie”, redit à raison le RESPE.
Pour rappel également, afin de limiter la propagation du virus et l’extension du nombre de foyers, chaque détenteur dans un foyer avéré est appelé à ne pas déplacer son cheval et à ne surtout pas participer à un rassemblement. En cas de non-respect, des sanctions pénales peuvent être appliquées en vertu de l’article L228-3 du Code Rural, “Le fait de faire naître ou de contribuer volontairement à répandre une épizootie chez les vertébrés domestiques […] est puni d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 75 000 €. La tentative est punie comme le délit consommé.” Les organisateurs, propriétaires et détenteurs, ainsi que tout autre intervenant auprès des équidés, sont donc invités à maintenir l’application stricte des règles en vigueur ou, en cas d’absence, d’un protocole sanitaire strict.
Les membres de la cellule de crise incitent à maintenir l’annulation ou le report de tous les concours et rassemblements de poneys ou chevaux de sport jusqu’au 15 décembre inclus. “Passée cette date et en l’absence d’une dégradation de la situation actuelle, une reprise progressive des activités (stages, formations) pourra s’envisager, avant une reprise des rassemblements de plus grande ampleur début 2025. Pour les manifestations maintenues, une recherche du virus HVE1 sur un écouvillon nasopharyngé réalisé dans les soixante-douze heures avant l’arrivée de l’équidé sur site reste recommandé. Dans ce contexte particulier de la détection de chevaux non malades, ce test doit être réalisé dans un laboratoire d’analyse et non sur un test rapide”, réitèrent les experts. Pour les départements n’ayant aucun foyer recensé, les mouvements peuvent s’envisager à partir du 15 décembre. Cependant, un suivi de la température avant le rassemblement (a minima une semaine), pendant, et après le rassemblement (a minima une semaine) reste vivement recommandé, ainsi qu’un renforcement des mesures de biosécurité
La réunion de la cellule de crise du RESPE a regroupé des représentants de l’Association vétérinaire équine française, de la Fédération française d’équitation, de la Fédération nationale du cheval, de France Galop, de l’Institut français du cheval et de l’équitation, de Labéo Frank Duncombe, de la Société hippique française, du Trot, de la direction générale de l’Alimentation et du RESPE.
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