Martin Fuchs inscrit son nom au palmarès du Top 10 de Genève, où King Edward revient parmi les mortels
Ce soir, Martin Fuchs s’est imposé pour la première fois de sa carrière dans le Top Ten Rolex du CHI de Genève! Élancé aux rênes de Leone Jei, sa meilleure monture, qu’il a choisi de présenter dans cette épreuve qu’il rêvait de gagner, le Suisse a signé une magnifique seconde manche. Le couple, lauréat du mythique Grand Prix de ce même concours en 2021, est arrivé avec plus d’une seconde d’avance sur l’Américain Kent Farrington et Toulayana, tandis que le Britannique Ben Maher a complété le podium avec Point Break.
“Je n’avais encore jamais gagné cette épreuve, alors j’avais choisi mon meilleur cheval, Leone Jei, pour la disputer. C’était un rêve de m’imposer dans cette épreuve au moins une fois dans ma carrière”, sourit Martin Fuchs, tout juste lauréat du Top 10 Rolex du CHI de Genève, qui réunissait les dix meilleurs cavaliers au classement mondial. Heureux de remporter cette mythique épreuve à 1,60m, présentée par le Club des cavaliers internationaux de saut d’obstacles (IJRC), le Suisse a également rendu un très bel hommage au propriétaire de son fantastique gris de douze ans, Adolfo Juri. “Ce soir, je pense fort à lui, parce qu’il est malade… Il est actuellement à l’hôpital et je voudrais le remercier à nouveau pour tout ce qu’il fait pour moi et pour tous les incroyables chevaux qu’il me confie”, a-t-il déclaré, les larmes aux yeux, au micro d’Alban Poudret, vénérable directeur sportif du CHI de Genève. Rappelons, en plus, que le Suisse a été repêché à la dernière minute, puisqu'il a intégré ce Top 10 après le forfait de l'Irlandais Conor Swail!
C’est ainsi un sacré cadeau que lui ont fait le multimédaillé suisse et Leone Jei, vainqueurs de l’édition 2021 du Grand Prix Rolex de ce même concours! Sortant sans faute de la première manche, le couple a réitéré en seconde, déroulant un parcours magistral, très rapide et fluide. Il a franchi la ligne d’arrivée en 48‘’05; un chronomètre qui ne fut abaissé par aucun de ses concurrents suivants, puisque le très rapide Kent Farrington, qui avait sellé Toulayna pour l’occasion, a bouclé son parcours en 47’’02. Une seconde d’avance qui a permis à Martin Fuchs de soulever le trophée, après avoir offert une petite danse digne des grands soirs à des tribunes combles. Ces dernières, que l’on a peut-être connues plus bruyantes, ont exulté à la toute fin, célébrant une deuxième victoire suisse d’affilée, puisque le tenant du titre n’était autre Steve Guerdat.
Ben Maher doit se contenter de la troisième place, tandis que trois favoris passent à côté
Alors que Ben Maher et l’exceptionnel Point Break, qui ne cessent de gagner en compétitivité et charisme, ont dû se contenter de la troisième place pour un double zéro en 48’’59, le tenant du titre est peut-être justement sur la même voie. En effet, ce soir, Steve Guerdat avait choisi de présenter Albführen’s Iashin Sitte, son fils de Bamako de Muze de dix ans, auquel il tâche de donner de l’expérience depuis quelques mois et en lequel il croit énormément. Piégé sur le dernier obstacle en première manche, au grand dam des spectateurs, le vice-champion individuel des Jeux olympiques de Paris a concédé une faute supplémentaire au deuxième tour, péchant sur la deuxième barre de l’avant-dernier obstacle.
Le multimédaillé suisse n’est pas le seul des favoris à avoir échoué ce soir, puisque c’est étrangement Richard Vogel et United Touch qui ont conclu le classement de cette épreuve… Vainqueurs des deux Grands Prix de la Coupe du monde Longines qu’ils ont courus cette saison, les deux cracks ont semblé plus en difficulté aujourd’hui. En première manche, ils ont d’abord concédé une faute décourageante sur le numéro 1, abordé à la sortie d’un virage étrangement serré, avant de laisser le vertical 8 à terre. À leur deuxième passage, ils ont rectifié le tir en bouclant un sans-faute sans pression. Une prestation honorable à ce niveau, mais assez décevante pour ce cheval d’exception, qui avait pourtant été spécifiquement préservé pour ce Top 10 puisqu’il n’avait pas couru la moindre épreuve intermédiaire depuis le début du week-end. Espérons qu’ils prennent leur revanche dimanche dans le Grand Prix Rolex!
Quant à Julien Épaillard, il a devancé le trio des moins bons du jour puisqu’il a terminé huitième. Accompagné de son fidèle Donatello d’Auge, redevenu son cheval de tête depuis la vente de Dubaï du Cèdre à l’écurie Iron Dames, le Normand a bouclé un sans-faute en première manche, mais a quitté la piste avec huit points en finale. Le couple, parti dans un rythme dont seul Julien Épaillard détient le secret, a buté sur la sortie du double puis l’avant-dernier obstacle.
King Edward a-t-il fini de marcher sur l’eau, ou n’est-ce qu’une mauvaise passe?
Pour autant, le coup de théâtre le plus retentissant de la soirée aura certainement été la prestation de Henrik von Eckermann et King Edward. Depuis la terrible chute du Suédois en finale individuelle des Jeux olympiques de Paris, où l’alezan semblait clairement écrasé par la pression, l’harmonie n’est plus aussi évidente… Après un premier tour sans faute, pendant lequel le BWP de quatorze ans semblait toutefois un peu à l’effort parfois, ce dernier a… refusé l’avant-dernier obstacle! Impensable il y a encore quelques mois, mais pas depuis la semaine dernière, puisque l’alezan avait déjà dérobé devant le dernier élément du barrage de la Coupe du monde Longines de La Corogne, la semaine dernière… Est-ce la fin d’une ère? Le petit alezan, ancienne monture d’une cavalière amateure, est-il revenu dans le monde réel, où les contre-performances existent? Ou n’est-ce qu’une mauvaise passe? Espérons que le crack a encore de la ressource.