Le musée des arts forains, un écrin parisien pour les chevaux de bois

Blancs, dressés de part et d’autre de l’entrée, les chevaux apparaissent, gardiens discrets et accueillants de ce musée pas comme les autres. Dans un joyeux galop, portés par une structure métallique indice de leur histoire, ils semblent inviter à franchir les portes. Le musée des arts forains est un lieu un peu caché, niché au milieu des anciens entrepôts de Bercy, autrefois consacrés aux infrastructures viticoles de Paris. Des salles aux airs de cirque ou de boîte à musique abritent manèges, jeux, automates et décors: une multitude d’objets rares issus de l’univers forain. Ils ont été rassemblés par Jean-Paul Favand, collectionneur passionné et fondateur du musée. Des chevaux venus de toute l’Europe y règnent en maîtres.

L’emblématique manège de chevaux de bois

Au centre d’une des salles trône un magnifique manège ancien. On y retrouve des chevaux blancs, cousins plus ou moins lointain de ceux rencontrés à l’entrée. Les visiteurs guettent leurs montures, venues de France et d’Allemagne. Elles se différencient par de nombreux détails. Le cheval français, à l’allure sportive, ne sourit pas. “Un vrai parisien!”, commente la guide. L’Allemand brille davantage, aidé par des décors chamarrés et un beau sourire, en véritable cheval de parade.

Emblème incontestable des fêtes foraines, le manège de chevaux est un objet phare au musée des arts forains. Figure poétique, popularisée à partir de la Révolution française, il est aujourd’hui le point de départ d’un imaginaire puissant, qui s’illustre dans la culture populaire. Petits et grands se hissent avec plaisir en selle pour profiter d’un tour de piste. Plus loin, on trouve d’autres montures au rôle détourné, inspirées par les chevaux. Zèbres et girafes sont sellés, prêts à trottiner. Salle après salle, du sol au plafond, les chevaux de manège sont mis en valeur dans ce musée qui leur rend hommage et les rend témoins privilégiés de la fête.

Course de petits chevaux et de grands vélos

Autre installation et autre séance de galop: le derby, cette course de chevaux métalliques inspirée par les hippodromes britanniques. Les chevaux y avancent au rythme de lancés de balles réussis sur des tables de jeu devant eux, où “jockeys” et supporteurs se retrouvent dans de joyeux cris. Cette installation particulièrement populaire dans les années 30 trouve au musée sa variante, on ne peut plus parisienne cette fois: la course de garçons de café. L’hippo-palace fait aussi parti des vedettes de l’établissement. Il s’agit d’un impressionnant manège composé de vélos, qui se met à tourner lorsque les visiteurs activent les pédales. Comme beaucoup d’objets de la collection, les vélos et les chevaux composant les manèges sont de véritables pièces d’art, réalisées par des artisans spécialisés, souvent issus des meilleures formations des Beaux-arts. Certains d’entre eux étaient même installés sur les quais du “Joyeux Bercy”, à proximité du musée, il y a quelques années.

C’est justement à l’histoire de ces lieux, entre l’esprit guinguette et le marché aux vins, que “le festival du Merveilleux” rendra hommage cette année. Du 27 décembre au 5 janvier, le musée des arts forains accueillera, à l’occasion de cet événement, de multiples artistes du monde du spectacle vivant: des danseurs, des marionnettistes, des acrobates, et même un hypnotiseur. En plus de l’habituel accès aux manèges, différents spectacles pensés pour tous les âges seront joués plusieurs fois par jour dans les cinq espaces du musée, afin d’accompagner la joie et la féérie de la période de Noël. Les chevaux de Bercy vous y accueilleront avec douceur pour vous présenter leurs écuries de velours.