Uni avec sa Drôle de Dame, Côme Boisteau a fait briller l’attelage tricolore à Flyinge
Au cœur d’une année 2024 merveilleusement riche en événements sportifs et particulièrement marquée par les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, la France a connu de très grands moments d’équitation de haut niveau. La saison durant, le Coq a chanté à de nombreuses reprises, les cavaliers, meneurs et voltigeurs tricolores ayant remporté pléthore de médailles dans des disciplines diverses et variées. Alors que bien des regards étaient braqués sur le cross du concours complet olympique, le 28 juillet dernier, Côme Boisteau célébrait, lui, un titre de champion d’Europe d’attelage à un cheval chez les moins de vingt-cinq ans grâce à l’entremise de Drôle de Dame d’Aury. Le jeune homme raconte son épopée scandinave et s’exprime quant à son lien avec sa partenaire, mais aussi à certaines difficultés rencontrées dans sa discipline.
Le 28 juillet dernier, alors que bien des aficionados des sports équestres n’avaient d’yeux que pour le cross du concours complet olympique, où l’équipe de France se dirigeait doucement mais sûrement vers une médaille d’argent collective, à 1400 km de Versailles, un représentant tricolore décrochait un titre européen. Son nom: Côme Boisteau. Après trois journées de compétition aux guides de sa Drôle de Dame d’Aury, le meneur de vingt et un ans a été sacré champion d’Europe d’attelage à un cheval chez les moins de vingt-cinq ans ce jour-là, ce qu’il a vécu comme une surprise. “Je visais le podium en me rendant à cet événement, mais pas forcément la première place”, déclare-t-il avec émotion. Pour lui, sa jument et son équipe, le long trajet jusqu’en Suède s’est déroulé d’une traite. Pendant les vingt-deux heures de route, sa complice équine était installée dans le box spécialement confectionné pour elle à l’arrière du camion, et a très bien voyagé. Le but de ce trajet direct était de pouvoir arriver trois jours en avance sur les lieux des championnats, afin de laisser le temps à fille de Calypso d’Herbiers et à toute l’équipe de s’habituer à ce nouvel endroit. “Durant ces trois jours, nous n’avons pas travaillé avec Drôle de Dame: nous sommes simplement restés ensemble”, précise Côme Boisteau.
"Beaucoup sont dépourvus d'esprit collectif”
Sixième du test de dressage, puis vainqueur du marathon et cinquième de la maniabilité, Côme Boisteau s’est imposé au classement général avec un total de 131,14 points, contre 132,43 et 138,37 points pour la Suédoise Victoria Persson et le Suisse Tim Kramer, qui ont complété le podium. Confiant dans les qualités de sa jument, Côme Boisteau s’était promis de ne rien lâcher après avoir vu la reprise de dressage de sa concurrente scandinave. “C’est grâce au marathon que nous l’avons rattrapée!”, confie fièrement le jeune Rambolitain, qui a principalement savouré son succès en compagnie de ses proches. “J’ai un peu le sentiment qu’en-dehors des personnes qui font partie de ma propre équipe, beaucoup sont dépourvus d’esprit collectif”, déplore-t-il. Quant aux retombées de son titre ou aux changements qu’il a pu provoquer dans son quotidien, “hormis le fait que quatre ou cinq journalistes m’aient appelé, j’ai aussi été contacté par des propriétaires souhaitant me confier un nouveau cheval. Il s’appelle Kasarone, et je suis très heureux de pouvoir m’entraîner avec lui et lui faire découvrir de nouvelles choses.”
“Les non-initiés sont toujours un peu surpris de nous croiser à l'extérieur”
Véritable passionné d’attelage, le jeune champion, attaché à bâtir une vraie relation avec sa Drôle de Dame, considère que le lien entre l’homme et l’animal n’est pas tout à fait le même dans sa discipline que dans les autres formes de sports équestres. “Contrairement à la plupart des autres disciplines, nous ne trouvons pas sur le cheval, donc si nous n’avons pas développé une relation vraiment particulière avec lui, il est impossible qu’il ait le cœur à nous emmener vers de belles performances.” En outre, Côme Boisteau, l’attelage est une discipline qui ne peut pas être pratiquée sans un bon entourage professionnel, et l’importance des grooms y est cruciale. Il regrette que l’engouement pour sa discipline soit inférieur à celui que l’on peut retrouver pour d’autres pratique, comme le saut d’obstacles. “Les non-initiés sont toujours un peu surpris lorsqu’ils nous croisent à l’extérieur”, déclare-t-il, amusé. “De manière générale, ils apprécient beaucoup l’aspect balade de l’attelage, mais sont toujours assez stupéfaits lorsqu’ils réalisent tout ce que nous devons mettre en œuvre pour prendre part à des compétitions.” Certains de vouloir poursuivre l’attelage à haut niveau, le Français a, en parallèle, lancé son auto-entreprise dans le transport des chevaux. Sportivement, il hésite encore à se fixer les championnats d'Europe des moins de vingt-cinq ans, ou bien les Mondiaux Seniors comme prochain objectif.