Quentin Jabet, un jeune champion toujours plein d’ambitions
Sacré vice-champion du monde en individuel aux Mondiaux de voltige de Berne 2024 comme il l’avait été à Herning deux auparavant, Quentin Jabet a connu une saison remplie de succès l’an passé, sur laquelle il revient pour GRANDPRIX. À vingt et un ans seulement, dont huit de pratique de sa discipline, le numéro un mondial connaît actuellement une période de transition, puisqu’il a changé de monture, mais a déjà les yeux rivés sur la finale de la Coupe du monde, qui se tiendra à Bâle début avril. Retour sur sa saison.
À bientôt vingt-deux ans, Quentin Jabet incarne l’excellence de la voltige française, alliant travail, talent, et un sens artistique permettant de reconnaitre ses programmes entre cent autres. En quelques années, le pensionnaire du Pôle France Voltige de Saumur s'est hissé au sommet de son art. Après avoir été sacré vice-champion du monde en individuel aux Mondiaux de Herning derrière le légendaire Lambert Leclezio, puis champion d’Europe à Flyinge, le Limougeaud a connu une saison 2024 remplie de succès, qui l’a notamment vu décrocher une nouvelle médaille d’argent individuelle mondiale à Berne, et un titre de champion du monde avec l’équipe de France. Grâce à ses performances, il a retrouvé le sommet du classement mondial Longines de voltige depuis août, après l’avoir déjà occupé de juin 2023 à mars 2024.
La der des ders avec Ronaldo
“L’année 2024 a été particulière pour moi, car c’était ma dernière saison avec Ronaldo (le cheval qui l’a accompagné lors des précédentes échéances majeures, ndlr). Lors des championnats du monde, j’ai évidemment ressenti un peu de pression du fait du prestige de l’échéance, mais aussi car je savais que cela signait la fin de nos trois ans d’aventure”, admet Quentin Jabet. “En outre, en début de saison, je m’étais fracturé des côtes, et mon cheval a eu quelques soucis de santé. Comme il avait dix-sept ans, nous ne voulions surtout pas lui faire reprendre les entraînements trop tôt, son bien-être étant évidemment notre priorité.” Pour autant, cela n’a pas empêché le trio, dont fait également partie la longeuse Andrea Boe, de se montrer redoutable dès son retour à la compétition. Vainqueurs du CVI 3* de Lierre pour leur première compétition de la saison, en mai, ils se sont imposés au CVIO 4* d’Aix-la-Chapelle pour la deuxième fois consécutive un mois plus tard. S’en sont suivis les Mondiaux de Berne. Là, Quentin Jabet a été devancé par son compatriote Théo Gardies dans la compétition individuelle, comme il l’avait été par Lambert Leclezio deux auparavant à Herning, mais les trois hommes, accompagnés de Zoé Da Silva, Ruben Delaunay, Louis Dumont et Dorian Terrier, ont remporté la Coupe des nations de ces championnats du monde.
“Inscrire nos noms sur le mur d’honneur à Aix-la-Chapelle pour la deuxième fois et décrocher une médaille d’argent individuelle aux championnats du monde, ce n’est pas rien!”, confie le jeune homme. “La victoire avec l’équipe de France, à Berne, a été exceptionnelle et nous a permis de clôturer notre histoire avec Ronaldo sur une très bonne note. Si je devais résumer 2024, je dirais que ma saison a été compliquée, mais qu’elle reste belle malgré tout.”
Objectif Aix 2026
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, Quentin Jabet n’avait pas forcément envisagé de pratiquer un sport à haut niveau dès son plus jeune âge, même s’il en a pratiqué de nombreux différents. “J’ai fait de l’athlétisme, du rugby et du surf lors de mon année en Polynésie”, conte-t-il. Mais avec la voltige, qu’il découvre réellement à treize ans, c’est différent: il accroche “vraiment”. “C’est un sport hyper complet, qui demande non seulement beaucoup de travail, des qualités gymniques et dansées, mais aussi un lien particulier avec le cheval. C’est cette complémentarité qui m’a poussé à continuer.” Ambitieux et persévérant, le jeune homme, qui possède également un indéniable sens artistique et esthétique, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et a déjà les yeux rivés sur les championnats du monde qui se tiendront à Aix-la-Chapelle en 2026. En attendant, cette année, le jeune homme, qui s’entraîne au Pôle France aux côtés de son ancienne coéquipière devenue sélectionneuse nationale, Manon Moutinho, nourrira un double objectif. “Je viens d’acheter un nouveau cheval (Othello van het Laarhof, onze ans, ndlr) et l’idée est de le former en vue d’une participation aux Mondaiux de 2026”, explique-t-il. “J’aimerais prendre part à un maximum de concours, à l’image des championnats d’Europe (qui se dérouleront à Stadl Paura, en Autriche, du 30 juillet au 3 août, ndlr) et de la finale de la Coupe du monde de Bâle (organisée du 1er au 6 avril, en Suisse, ndlr) afin de le préparer au mieux et de l’habituer aux différents types de pistes. J’espère qu’il pourra monter crescendo au fur et à mesure de la saison. J’ai également d’autres projets annexes qui se mettent en œuvre, mais pour le moment, je ne peux pas en dévoiler les tenants et les aboutissants (rires).”
Pour l’heure, Quentin Jabet souhaite rester concentré sur la compétition individuelle, mais n’exclut pas la possibilité de concourir par équipes si l’occasion vient à se présenter. Prochaines échéances pour le Limougeaud: le CVI3* de Saumur, fin mars, puis la finale de la Coupe du monde à Bâle une semaine plus tard, dont il compte bien repartir avec une nouvelle victoire à son actif en l’absence de son plus grand rival, Théo Gardies, blessé. “Cette finale sera la compétition charnière de cette saison et je compte bien tout donner pour essayer de décrocher la première place”, assume Quentin Jabet.