Lisa Gualtieri et Maé Rinaldi, deux médaillées européennes aux trajectoires distinctes

Avec une année 2024 merveilleusement riche en événements sportifs et particulièrement marquée par les Jeux olympiques, la France a connu de très grands moments d’équitation de haut niveau, et fait chanter le coq à plusieurs reprises en 2024. Avec de nombreuses médailles remportées dans différentes disciplines, les cavaliers, meneurs et voltigeurs français ont gravi un grand nombre de podiums. Les jeunes pousses de concours complet n’ont pas fait exception, en témoignent les deux médailles d’argent décrochées par Lisa Gualtieri aux championnats d’Europe Jeunes Cavaliers de concours complet de Strzegom, en Pologne, avec A d’Aunis. Au sommet à poney, Maé Rinaldi a elle aussi réussi sa transition, en décrochant le bronze individuel chez les Juniors grâce à Kirwan. Plusieurs mois après leurs succès respectifs, les deux cavalières aux parcours distincts reviennent sur leurs réussites, et sur le rôle que tient leur famille dans leur pratique de la compétition à un tel niveau.



Le podium individuel des Européens Juniors de complet avec Hannah Busch, Tom Nestor, et Maé Rinaldi, à Strzegom, en 2024.

Le podium individuel des Européens Juniors de complet avec Hannah Busch, Tom Nestor, et Maé Rinaldi, à Strzegom, en 2024.

© Leszek Wójcik/FEI

Avec une médaille de bronze chez les Juniors pour Maé Rinaldi, et deux médailles d’argent chez les Jeunes Cavaliers pour Lisa Gualtieri, les championnats d’Europe de Strzegom, en Pologne, ont été un moment saillant dans la saison 2024 des équipes de France. Pour ces deux cavalières aux parcours distincts, ces championnats se sont bien déroulés en partie grâce à une excellente entente au sein des groupes. Afin de renforcer la cohésion de groupe, les cavaliers de l’équipe de France se sont rassemblés à Strasbourg une semaine avant le début des championnats, à l’occasion d’un stage dont les deux intéressées gardent un très bon souvenir. Pour Maé Rinaldi, monter sur un podium européen n’avait rien d’une découverte. “J’avais déjà couru deux championnats d’Europe avec mon poney Boston du Verdon (conclue avec deux médailles d’or individuelles et l’or et le bronze par équipes, en 2021 et 2022, ndlr), donc lorsque j’ai reçu cette médaille, je me suis souvenue de mes résultats deux ans auparavant. Ça m’a beaucoup émue, c’était magique!”. Quant à Lisa Gualtieri, l’anecdote la plus marquante de ces championnats restera sans hésiter le départ du cross, où elle a réalisé à la dernière minute que son équipement était incomplet : “Je n’avais pas la boucle qui fermait mon filet!”, raconte-t-elle en riant. 

Pour obtenir des performances de concours complet à un niveau aussi élevé, Maé Rinaldi et Lisa Gualtieri ont une définition spécifique de ce que fait un bon cheval et un bon cavalier, et s’accordent à dire que le mental demeure l’élément principal. “Il faut avant tout aimer l’animal, ajoute Lisa Gualtieri, être une personne de cheval. Pour ma part, c’est la confiance qu’on a établie entre mon cheval et moi qui a fait la différence. Un cheval avec moins de capacités mais un bon mental fait tout pour nous.” En plus d’un cheval de confiance, le soutien indéfectible de la famille et des proches est un atout majeur pour ces jeunes cavalières, dont la vie est rythmée par les compétitions. 

Lisa Gualtieri et A D'Aunis aux championnats d'Europe de Strzegom, en août 2024.

Lisa Gualtieri et A D'Aunis aux championnats d'Europe de Strzegom, en août 2024.

© Leszek Wójcik/FEI



Un entourage familial aux racines différentes

Dans la famille de Maé Rinaldi, l’équitation est un héritage des parents, que sa sœur Ella Rinaldi et elle perpétuent. Toutes deux sont en effet entraînées dans les écuries familiales par leur mère Brigitte Rinaldi, qui dispense ses conseils depuis maintenant vingt-cinq ans. “Nos deux parents montent à cheval, raconte Maé. Mon père était ingénieur commercial à l’origine, mais a commencé l’équitation vers ses dix ans, et est allé jusqu’au niveau Pro 2.” Entraînée depuis toujours par sa mère, la jeune cavalière est bien consciente de son avantage à avoir une structure familiale qui lui permet de progresser dans les meilleures conditions. “Chez certaines familles, ça aurait pu être un blocage, mais personnellement ça ne m’a jamais posé de problème. Ma mère fait parfaitement la différence entre son rôle de coach, et son rôle de mère, et pour moi c’est une force.” Grâce à son œil à terre, Ella Rinaldi a d’ailleurs pris les rênes du crack Boston du Verdon avec succès, décrochant trois médailles européennes en 2023 et 2024. 

De son côté, Lisa Gualtieri considère qu’être issue d’une famille étrangère au monde de l’équitation lui a aussi permis de grandir en découvrant d’autres univers, tout étant soutenue par des parents ayant fait de leur mieux pour qu’elle accomplisse ses rêves. “Ça m’a permis de dissocier les choses, et pour moi, c’était nécessaire”, confie-t-elle. Les parents de Lisa se rendent en compétitions chaque fois qu’ils le peuvent, et redoublent d’attention lorsqu’ils sont loin : “Parfois, le temps que je rentre au box, ma mère m’a déjà envoyé un message avec mes résultats ! Elle suit tout de près, et connaît tous les sites pour recueillir les informations!” ajoute-t-elle. 

Actuellement étudiante en ligne en deuxième année dans une formation en affaires et gestion, proposée par l’EDHEC, Lisa Gualtieri vise un niveau Bachelor, mais souhaite à long terme rester dans le monde du cheval. “En tant que cavalière professionnelle si je le peux, ou peut-être même en tant que coach, pourquoi pas ? À voir en fonction de ce qui se présente !” En attendant, la jeune cavalière a posé ses valises en Belgique, et se forme assidument aux côtés de Kai-Steffen Meier, entraîneur de l’équipe belge de concours complet, et son épouse Lara de Liedekerke-Meier, membre de l’équipe olympique belge et treizième en individuel aux Jeux olympiques de Paris 2024. 

Maé Rinaldi termine quant à elle un séjour immersif à l’étranger dont le but était de renforcer son niveau d’anglais. Par la suite, la cavalière entend reprendre la saison avec son cheval Kerwan, et réfléchit à une potentielle réintégration de l’équipe de France en catégorie Jeune Cavaliers. 

Lisa Gualtieri et A D'Aunis lors du dressage des championnats d'Europe de Strzegom.

Lisa Gualtieri et A D'Aunis lors du dressage des championnats d'Europe de Strzegom.

© Massimo Argenziano/FEI



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