Six ans après, la Belgique remonte sur le toit du Vieux Continent, tandis que la France finit sur de belles promesses

Cet après-midi, la Belgique a renoué avec le succès dans les grands championnats en s’emparant de la très convoitée médaille d’or par équipes aux Européens de La Corogne. Représentée par Nicola Philippaerts, Pieter Devos, Thibeau Spits et Gilles Thomas, elle a bataillé jusqu'au bout face à la Grande-Bretagne et à l’Allemagne pour grimper sur la première marche du podium! Quant à la France, qui aurait pu espérer une remontada, elle a dû se contenter de la septième place, mais peut se satisfaire de belles promesses.



C'est en 2019, à Rotterdam, que les Belges avaient décroché le titre de champions d'Europe pour la première fois de leur histoire.

C'est en 2019, à Rotterdam, que les Belges avaient décroché le titre de champions d'Europe pour la première fois de leur histoire.

© Sportfot

Ses derniers succès collectifs dans les grands championnats remontaient à l’année 2021, où elle avait décroché le bronze coup sur coup aux Jeux olympiques de Tokyo puis aux Européens Longines de Riesenbeck. Cet après-midi, soit quatre ans plus tard, la Belgique a renoué avec la réussite, et même avec la plus haute marche du podium, qu’elle avait seulement franchie (dans un championnat continental) à Rotterdam, en 2019. En effet, au terme d’une finale qui est montée crescendo en suspense, les Diables Rouges se sont emparés du titre tant convoité de champions d’Europe, à La Corogne. Et ce fut au prix d’une belle bataille contre la Grande-Bretagne et l’Allemagne, qui détenaient la tête du classement provisoire depuis le premier jour! Pourtant, jusqu’à mi-épreuve, difficile de savoir comment le vent allait tourner, car cinq des nations les plus redoutables avaient aligné un sans-faute et un parcours à quatre points... Mais, tous les quatre équipés de véritables cracks, Nicola Philippaerts, Pieter Devos, Thibeau Spits et Gilles Thomas ont su tenir le coup jusqu’au bout.



La ruée d'Ermitage Kalone vers l'or

Gilles Thomas et Ermitage Kalone.

Gilles Thomas et Ermitage Kalone.

© Benjamin Clark/FEI

Le premier et Katanga van het Dingeshof, qui forment d’ailleurs le seul couple figurant dans l’équipe médaillée de bronze des Européens de Riesenbeck, ont idéalement lancé l’équipe (lire la réaction du cavalier ici). Pieter Devos et sa formidable Casual DV ont essayé de les imiter ensuite, mais ont buté sur l'oxer numéro 2, devant lequel la délicate jument s'est quasiment arrêtée… Malgré une évidente pression, le couple a pour autant montré un poil plus de sérénité que dans l'épreuve d'hier, dont il était sorti avec deux grosses fautes dans le triple (lire sa réaction ici). “Elle peut être parfois un peu regardante”, suggère leur coéquipier Grégory Wathelet, (heureux) consultant pour GRANDPRIX.info cette semaine. Mais Pieter Devos, aîné de l’équipe, et qui était d’ailleurs le seul à avoir déjà goûté à l’or européen en 2019, a pu compter sur son jeune coéquipier Thibeau Spits, vingt-quatre ans seulement, pour rectifier le tir. Le double médaillé d’or des Européens Jeunes Cavaliers de 2022, qui impressionne par la qualité de son équitation, a su sortir le score idéal aux rênes de son jeune étalon de dix ans Impress-K van’t Kattenheye (lire sa réaction ici). L’affaire a été conclue par Gilles Thomas et le fameux Ermitage Kalone, figurant parmi les grands favoris pour la finale individuelle de dimanche. Le jeune Belge et son étalon alezan ont encore une fois survolé les obstacles sans montrer la moindre fébrilité. Le cavalier s’est senti tellement à l’aise qu’il n’a pas hésité, alors qu’il tenait clairement le sort de son drapeau entre ses mains et que la moindre erreur aurait rétrogradé la Belgique à la troisième place, à lever sa main gauche sur le dernier saut pour exulter (voir la vidéo en bas d'article)! “Je ne sais pas ce qui m’a pris”, a plaisanté plus tard le jeune garçon, pourtant réputé pour être assez introverti (lire sa réaction ici).

Gageons simplement qu’il ne refasse pas la même chose dimanche lors du dénouement de la compétition individuelle, pour laquelle il a de bonnes chances de victoire puisqu’il pointe à la quatrième place. Ses coéquipiers Nicola Philippaerts (sixième), Thibeau Spits (dix-septième), mais aussi Abdel Saïd, sélectionné en individuel avec Bonne Amie et pour l’instant vingt-deuxième, l’accompagneront dans cette quête.

Crédit Benjamin Clark/FEI



Les champions olympiques s’avouent à demi-vaincus et se parent d’argent

Scott Brash et Hello Folie de Nantuel.

Scott Brash et Hello Folie de Nantuel.

© Benjamin Clark/FEI

Un zeste handicapés par les contre-performances de Matthew Sampson, dont le Médoc de Toxandria a de nouveau refusé le triple à une reprise, après avoir été éliminé pour deux désobéissances hier, les champions olympiques en titre ont bien failli doubler leur médaille d'or mais le sport en a décidé autrement… Les parcours parfaits de Ben Maher sur Dallas Vegas Batilly et de Scott Brash sur Hello Folie de Nantuel n’ont pas suffi à maintenir le cap puisque Donald Whitaker et Millfield Colette ont concédé une malheureuse faute sur la sortie du dernier double… Cette faute a hélas relégué ce dernier couple, que l’on voyait potentiellement décrocher une médaille individuelle, au dix-huitième rang du classement. D’ailleurs, à part Matthew Sampson, tous les cavaliers britanniques sont qualifiés pour l’ultime épreuve de dimanche, y compris Jessica Mendoza, qui concoure avec In The Air. 

Les Allemands, eux, n’auront “que” deux représentants dans la finale d’après-demain, mais peuvent déjà se targuer d’une belle médaille de bronze décrochée aujourd’hui! Alors que Marcus Ehning et Coolio 42 avaient lancé les hostilités en réalisant un splendide parcours (comme toujours), hélas pénalisé d’une faute stupide sur l’oxer 5, la jeune Sophie Hinners a délivré le sans-faute attendu avec Iron Dames My Prins. Le champion olympique Christian Kukuk a connu moins de chance et a concédé une faute avec Just Be Gentle, au terme d’une prestation assez mouvementée (lire sa réaction ici), puis Richard Vogel a scellé le compteur de l’équipe avec un magnifique sans-faute sur United Touch S. Un United Touch S qui semble d’ailleurs toujours aussi intouchable que les jours d’avant et qui file désormais en tête du classement provisoire devant l’Écossais Scott Brash et le Suisse Steve Guerdat, auteur d’un énième superbe sans-faute avec Albführen’s Iashin Sitte! 

De quoi redonner du baume au cœur aux supporters des Helvètes, dont l’équipe a fini cinquième après une belle remontada. Mentionnons également l’excellente performance de Nadja Peter Steiner, sans-faute avec la charismatique Mila, l’ancienne complice de Ludger Beerbaum, mais aussi celle de Janika Sprunger, qui déroule un championnat quasiment parfait depuis avant-hier! Aujourd’hui encore, la cavalière d’Orélie, engagée en individuel, s’est sortie sans encombre du parcours de Santiago Varela, si bien qu’elle pointe à la neuvième place provisoire.



Après avoir espéré une remontada, les Bleus terminent septièmes

Antoine Ermann et Floyd des Prés.

Antoine Ermann et Floyd des Prés.

© Pierre Costabadie/FFE

Cinquièmes avant cette grande finale, les Bleus pouvaient légitimement prétendre à une médaille, même si plus d’une barre les séparaient du podium. D’autant que l’épreuve avait commencé sur des chapeaux grâce au MAGNIFIQUE sans-faute d’Antoine Ermann, qui a superbement “empoigné” Floyd des Prés jusqu’à la ligne d’arrivée – lui permettant de remonter à la vingt-troisième place individuelle et de se qualifier pour la finale de dimanche! Les espérances sont montées d’un cran supplémentaire après le passage de Kevin Staut. Le taulier de l’équipe de France a encore frappé en se hissant sans la moindre pénalité du parcours avec une Visconti du Telman encore plus à l’aise qu’hier. Hélas, les choses se sont gâtées par la suite… Jeanne Sadran a commis une faute sur l’oxer numéro 3 - qui l’a vraisemblablement beaucoup atteinte, la Toulousaine étant apparue en zone mixte les larmes aux yeux -, puis Nina Mallevaey a renversé trois barres avec Nikka vd Bisschop (lire sa réaction ici). Faisant la fermeture du quatuor tricolore, Julien Épaillard n’a lui pas pu empêcher une faute de Donatello d’Auge sur le vertical numéro 7. Une faute assez inexplicable et inhabituelle, le bai ayant littéralement calé au point de repasser au trot dans la dernière foulée... Bref, pas de podium pour cette fois et des déceptions légitimes des principaux concernés. 

Pour autant, comment qui que ce soit pourrait blâmer cette équipe de France, qui a tout de même montré de belles promesses pour l’avenir? Si elle présentait logiquement des chances de victoire et que ses supporters ont naturellement espéré une remontada jusqu’à la dernière minute, elle était composée d’une bonne moitié de cavaliers venus s’aguerrir à ce niveau et prendre de l’expérience. C’est chose faite, et ce fut d’ailleurs fait avec un esprit d’équipe et une dynamique collective que l’on n’avait pas observée depuis un certain temps dans les grands rendez-vous. Un élan qui s’explique probablement par le début d’un nouveau cycle olympique, qui rend bien sûr l’ouverture à de nouveaux couples plus facile, mais qui est aussi à mettre au crédit d’Édouard Coupérie, qui semble avoir bien mené ses troupes toute la semaine et endossé à merveille le rôle de superviseur. Désormais, le clan tricolore devra se resserrer autour de Kevin Staut, dixième au provisoire, Julien Épaillard, relégué à la dix-neuvième place après sa faute, et Antoine Ermann, vingt-troisième, pour la finale individuelle.

Les résultats individuels

Les résultats par équipes

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La réaction de Pieter Devos

La réaction de Thibeau Spits

La réaction de Nicola Philippaerts

La réaction de Gilles Thomas

La réaction de Jeanne Sadran

La réaction de Nina Mallevaey

La réaction de Peter Weinberg

La réaction de Ben Maher

La réaction de Sophie Hinners

La réaction de Christian Kukuk

La réaction de Seamus Hughes Kennedy

Kevin Staut et Visconti du Telman.

Kevin Staut et Visconti du Telman.

© Pierre Costabadie/FFE




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