Tim Brennan célèbre la plus belle victoire de sa carrière en conclusion du Morocco Royal Tour

Trente-trois centièmes. À trente-trois centièmes de seconde près, Tim Brennan aurait pu concéder quatre points de temps dépassé et finir à la sixième place du Grand Prix Coupe du monde d’El Jadida. Dernier à s’élancer en seconde manche de l’épreuve reine de la troisième et dernière étape du Morocco Royal Tour, l’Irlandais, qui fêtera ses vingt ans dans quatre jours, avait son destin entre les mains: avec un sans-faute aux obstacles et pas plus de trois points de temps, il remporterait la plus belle victoire de sa carrière; avec tout autre résultat, il repartirait du Parc d’exposition Mohammed VI avec un fort goût d’inachevé. Eh bien, même s’il en est fallu de peu, le jeune homme a tenu bon avec son excellente Diadema della Caccia (SI, Diamant de Semilly x Cardento), assuré l’essentiel et gagné son premier Grand Prix de niveau 4*.

Jusqu’à présent, le palmarès individuel de Tim Brennan, sacré champion d’Europe Juniors par équipes en 2023 à Gorla Minore et médaillé d’argent avec le collectif du Trèfle aux Européens Jeunes Cavaliers de Riesenbeck cet été, ne comptait “que” deux victoires à 1,45m dans des Grands Prix U25 organisés l’hiver dernier à Wellington, en Floride, déjà avec Diadema, sa jument Italienne de dix ans issue d’une très bonne souche du Holstein, qu’il monte depuis 2021. À Gorla, Tim avait partagé sa victoire collective avec son frère cadet Eoin Brennan, qui a fêté ses dix-neuf ans voici quelques jours. Dimanche dernier à Lanaken, en Belgique, Eoin avait hissé le patronyme Brennan au sommet du championnat du monde des chevaux de sept ans, valorisant les qualités exceptionnelles d’Augustus (Z, Aganix du Seigneur x Vigo d’Arsouilles). Aujourd’hui, c’est Tim qui est entré dans la lumière, et il n’a pas boudé son plaisir. “C’est génial pour mon frère, moi et toute notre famille d’obtenir ces deux superbes victoires coup sur coup. Ce sont des dimanches que nous ne sommes pas près d’oublier.”

Héroïques et flamboyants El Ghali Boukaa et A Kyss

À trente-trois centièmes de seconde près, c’est un Marocain, El Ghali Boukaa, qui aurait remporté cette épreuve des plus sélectives, dont la seconde manche s’est disputée en présence du prince héritier au trône du royaume, le jeune et très en vue Moulay Hassan. Sa venue, annoncée depuis quelques jours, a ému mais nullement intimidé le public d’El Jadida, euphorique en ce beau dimanche de sport. Parti en ouverture du second acte sur A Kyss (SF, Diamant de Semilly x Cabdula du Tillard), jument de quinze ans avec laquelle il avait gagné le Grand Prix du CSIO 4*-W de Rabat en 2022, Ghali a même électrisé les tribunes. Fautif à l’entrée du triple vertical-oxer-vertical au premier tour, le couple a jeté toutes ses forces dans la bataille et produit un sans-faute héroïque, de douze secondes plus rapide que celui de Tim Brennan (!).

Sous pression, ses concurrents, qui ont parfois dû composer avec des chevaux quelque peu fatigués après deux – voire trois – intenses semaines de compétition, ont tous péché, y compris quatre des cinq qui avaient su se sortir sans encombre du parcours initial corsé du chef de piste néerlandais Louis Konickx. Roberto Previtali et I’m Special Mess PS (OS, I’m Special de Muze x Messenger), huit ans, ont buté sur l’oxer 15 (le 11 du premier tour, qu’il fallait sauter à l’envers), puis l’entrée du triple réduit en double, terminant huitièmes. Excellents en début d’après-midi avec If Looks Could Kill OH (KWPN, Breitling LS x Colman) et HHS Tokyo (ISH, Z7 Ascot x Catoki), l’Égyptien Mouda Zeyada et la jeune Portugaise Molly Hughes Bravo ont cédé dès le début du parcours, se classant finalement trois et quatrième. Quant au Saoudien Khaled al-Mobty, il a tenté d’assurer mais s’en est tiré avec deux fautes sur Spacecake (OS, Stakkatol x Kannan), en début de tour puis lui aussi sur le 15, rétrogradant au dixième rang.

Alexis Goulet et Be Hippy TT (Han, Balou du Rouet x Pep) ont réussi la meilleure performance française en s’intercalant à la sixième place grâce à un sans-faute solide au second acte. Au regard de ce qu’ils ont montré, ils auraient clairement pu éviter la maudite faute concédée sur l’oxer 2 en première manche, mais l’ancien lieutenant de Pius Schwizer, qu’il a récemment quitté dans la douleur pour s’installer chez le marchand fribourgeois Gian-Battista Lutta, peut rentrer en Suisse la tête haute. Les autres Tricolores ont échoué à se classer. Le Girondin Stanislas de Malet et le Haut-Savoyard Nicolas Deseuzes ont montré de bonnes choses avec Zambo M (Z, Zandor x Lupicor), fautif sur la palanque du vertical 4, et Garou des Forêts (SF, Cornet Obolensky x Ugano Sitte), qui a renversé la sortie du triple. Le Normand Charles-Henri Fermé a quelque peu perdu l’engagement de Katmandu (SWB, Kannan x Calido I) dans la longue courbe menant du vertical 10 à l’oxer 11, d’où une faute pour un bon tour à quatre points. Le Francilien Jérémy Le Roy et Glorious Cornet HDR (SF, Cornet Obolensky x Le Tot de Semilly) ont péché au milieu du triple, puis sur l’oxer 11, avant-dernière difficulté du parcours. Quant à Guillaume Batillat, il a abandonné après trois fautes avec Quistria du Bois (BWP, Le Coultre de Muze x Malito de Rêve).

Les résultats

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