La Palestinienne Diana al-Shaer et l’Allemand Klaus Roeser briguent la présidence du comité de dressage de la FEI

En fin d’année dernière, la Fédération équestre internationale (FEI) avait réuni toutes les parties prenantes du dressage pour réfléchir au futur de la discipline, en proie à une crise profonde depuis de nombreux mois, avant que sa secrétaire générale, Sabrina Ibañez, n’acte la création d’un groupe de travail chargé de construire une stratégie pour le futur de la discipline. Instance-clé pour l’évolution du sport, le comité de dressage de la FEI vivra cette semaine un changement de présidence, Maribel Alonso ayant décidé de ne pas briguer de second mandat. Réunis en assemblée générale vendredi à Hong-Kong, les représentants des fédérations nationales devront choisir entre deux candidats: la Palestinienne Diana al-Shaer et l’Allemand Klaus Roeser.



Vendredi 7 novembre, une nouvelle personne sera élue à la présidence du comité de dressage par les représentants des fédérations nationales réunis à Hong-Kong pour l’assemblée générale de la Fédération équestre internationale (FEI). La juge mexicaine Maribel Alonso, qui occupait cette fonction depuis quatre ans, a décidé de ne pas briguer de second mandat, mais n’a pas manqué d’exprimer, dans le rapport annuel du comité, “sa profonde gratitude envers les membres de [s]on comité pour leur implication et leur soutien infaillible, ainsi qu’envers les membres du service ‘dressage’ de la FEI pour leur professionnalisme et les services prodigués”. Deux candidatures se sont fait jour pour prendre sa relève à la tête de cette instance dont le rôle est majeur dans la construction du futur du dressage, qui traverse actuellement une crise suffisamment profonde pour que la secrétaire générale de la FEI, Sabrina Ibañez, ait acté l’an passé la création d’un groupe de travail destiné à établir un plan d'action stratégique pour la discipline. Les deux candidats en lice sont la Palestinienne Diana al-Shaer, ancienne cavalière de Grand Prix, entraîneuse et présidente du comité de dressage du Groupe VII, regroupant les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ainsi que celle de l’Allemand Klaus Roeser. Celui-ci est chef de l’équipe germanique, président du comité de dressage du Comité olympique d’équitation, mais aussi membre des groupes de travail sur le dressage de la FEI et de la Fédération équestre européenne. Il est également représentant des athlètes au Comité d’administration de cette dernière. 



Diana al-Shaer, une candidature axée sur la culture

Récemment, les deux candidats ont répondu à un questionnaire du Club des officiels de dressage internationaux (IDOC) afin d’expliciter leurs motivations et points de vue. Dans ses réponses, Diana al-Shaer a expliqué considérer le rôle des officiels comme central puisque selon elle, ils garantissent à la fois le bien-être des chevaux, l’équité sportive et la crédibilité du dressage. Ayant beaucoup côtoyé les officiels en compétition lorsqu’elle était elle-même athlète, la vice-présidente de la Fédération équestre palestinienne, âgée de trente-huit ans, souligne la complexité de leurs missions et la nécessité d’un meilleur dialogue entre juges et cavaliers. Elle appelle à plus de reconnaissance de leur expertise et leur intégrité. Consciente de la crise actuellement traversée par sa discipline, Diana al-Shaer plaide pour une gouvernance fondée sur la transparence, la responsabilité et la durabilité. Elle souhaite moderniser le sport sans trahir ses valeurs, en améliorant la communication et la compréhension du jugement, tout en rendant le dressage plus attractif pour les sponsors et le grand public. Elle insiste aussi sur l’importance de raconter autrement l’histoire du dressage, en mettant en avant sa dimension culturelle et artistique. Elle imagine, par exemple, des partenariats avec l’UNESCO pour promouvoir la discipline comme un patrimoine vivant, alliant tradition et innovation.



Klaus Roeser, un profil à la fois administratif, technique et proche du terrain

Né en 1964, Klaus Roeser est soutenu par la puissante Fédération équestre allemande (FN). Il a fait carrière dans la logistique et le management, notamment au sein du groupe de Paul Schockemöhle, dont il a dirigé plusieurs filiales de 1993 à 2019. Très engagé dans la gouvernance du dressage, il a déjà été membre du Comité de dressage de la FEI de 2015 à 2019. Son profil est à la fois administratif, technique et proche du terrain. Pour Roeser, les officiels sont les véritables “gardiens du dressage”, dont la rigueur fonde la cohérence entre les règles et leur application. Il plaide pour une utilisation accrue des technologies modernes afin de rendre le sport plus compréhensible, attractif et équitable, sans renoncer pour autant à ses principes fondamentaux. Conscient des difficultés économiques auxquelles les organisateurs sont confrontés, il appelle à une réflexion collective sur la durabilité financière du dressage. Il prône une approche scientifique du bien-être équin, où les décisions reposent sur des données et des recherches, même si cela implique de rompre avec certaines pratiques établies. Enfin, il souhaite renforcer les échanges entre nations du dressage développé et pays émergents, via un transfert structuré des connaissances. 



Dans une lettre ouverte publiée le 22 octobre et signée par l’ensemble des membres de son Conseil d’administration, le Club des cavaliers internationaux de dressage (IDRC), dont Klaus Roeser est le secrétaire général, a affiché son soutien à l’Allemand. “M. Roeser est une figure largement respectée au sein de la communauté internationale du dressage, alliant de manière unique une expérience du management, une vision stratégique et une connaissance approfondie de notre discipline à tous les niveaux”, peut-on notamment lire dans ce document. “Au-delà de son CV impressionnant, M. Roeser est connu pour son intégrité, sa pensée stratégique et sa capacité à établir un consensus entre des parties prenantes provenant de divers horizons. Il est engagé en faveur de la représentation des athlètes, d'une gouvernance transparente et d’un développement durable de notre sport. Le conseil d'administration de l’IDRC est convaincu que le leadership de M. Roeser renforcerait le comité de dressage de la FEI et contribuerait à la croissance et au succès continus du dressage à l'échelle mondiale.” Notons que si Klaus Roeser est élu, l’Allemagne occupera une position clairement majoritaire au sein du comité de dressage de la FEI, puisque Monica Theodorescu, entraîneuse nationale de la Mannschaft, en est la vice-présidente jusqu’en 2028.