À Lyon, Richard Vogel montre au public ce dont il est capable avec ou sans United Touch S
Ce soir, Richard Vogel s’est imposé dans le Grand Prix Longines du CSI 5*-W de Lyon au terme d’un barrage É-POU-STOU-FLANT! L’Allemand n’était cette fois-ci pas associé à son crack United Touch S, mais à Gangster Montdesir, un prometteur étalon de neuf ans qu’il monte depuis le mois dernier seulement! Lancé à leur poursuite, Ben Maher n’a rien pu faire pour aller vite et a dû se contenter de la deuxième place avec Enjeu de Grisien, suivi de Gerrit Nieberg sur Ping Pong van de Lentamel.
© Mélina Massias
Évidemment, pour ceux qui l’observent depuis longtemps, la capacité de Richard Vogel à briller au plus haut niveau avec un autre cheval que son crackissime United Touch S ne fait plus débat depuis belle lurette. Avec le généreux Cepano Baloubet, il avait même remporté deux Grands Prix 5* à Wellington en 2023, ainsi qu’un autre à Monterrey la même année. Mais, à Lyon, où il était venu pour la première fois l’année dernière, ce qu’il avait honoré de la plus belle des manières puisqu’il avait remporté avec brio le Grand Prix de la Coupe du monde, Richard Vogel n’avait pas encore gagné avec un autre cheval.
Ce soir, l’Allemand a une nouvelle fois montré ses fabuleux talents de pilote au public lyonnais en remportant le Grand Prix Longines au terme d’un barrage INCROYABLE, cette fois-ci aux rênes de Gangster Montdesir! Auteur du sixième des dix sans-faute au tour initial, le duo a déroulé un second parcours phénoménal. Rapide au sol et en l’air, l’étalon de neuf ans sur lequel il était juché a surtout magnifiquement répondu à sa demande dans le virage pour aller chercher l’avant-dernier obstacle. L’expression “prendre un virage à la corde” n’a jamais été aussi littéralement vraie! Une sacrée prouesse, d’autant que les deux partenaires ne se connaissent pas encore sur le bout des doigts puisqu’ils évoluent ensemble depuis le mois dernier seulement. Vu un temps en France sous la selle de Simon Lorrain, le fils de Kannan a connu plusieurs cavaliers (l’Irlandais Cian O’Connor, la Danoise Karoline Sloth Kjær, l’Allemande Jana Wargers puis la Suédoise Angelica Augustsson Zanotelli) en l’espace d’un an et demi. Gageons pour ce jeune Selle Français, toujours propriété des écuries Karlswood de Cian O’Connor, qu’il demeurera dans les écuries de Richard Vogel, puisque celui-ci semble lui réussir.
Ben Maher est obligé de s’incliner
Bouclant son barrage en 38’’78, le champion d’Europe individuel en titre a mis au défi ses concurrents suivants, en particulier Ben Maher, champion olympique par équipes à Paris l’été dernier. En grande forme, puisqu’il a notamment terminé troisième du Grand Prix 5* de Washington la semaine dernière avec Faltic HB, le Britannique a bien tenté de lui chiper la pole position… En plus, il pouvait compter sur Enjeu de Grisien, l’un de ses innombrables cracks, très rapide.
Hélas pour lui, celui qui fut également champion olympique en individuel à Tokyo a dû se résoudre à terminer deuxième après avoir accusé près d’une seconde de retard. Son premier demi-tour était réussi, mais il a perdu du temps sur le fameux dernier virage… Certainement ravi d’entendre Das Deutschlandlied, son hymne national, l’Allemand Gerrit Nieberg a complété le podium aux rênes de Ping Pong van de Lentamel. Dès le début de son parcours – le dernier du barrage -, cela se voyait qu’il n’allait pas pouvoir concurrencer le chronomètre de son compatriote. Mais il n’a rien lâché avec son fils d’Emerald van’t Ruytershof, dont le public a l’air d’avoir apprécié la belle robe pie, et a bouclé son passage en 41’’13.
Les jeunes Français sont encore dans le coup!
Antoine Ermann et Floyd des Prés.
© Mélina Massias
Ils étaient seize Tricolores à prendre le départ de cette épreuve à 1,60m qualificative pour la Coupe du monde de dimanche, et les prestations des deux meilleurs d’entre eux ont à nouveau permis de mettre en lumière la compétitivité des plus jeunes! En effet, Antoine Ermann et Jeanne Sadran, qui ont disputé leurs premiers grands championnats cet été à La Corogne du haut de leurs vingt-trois ans, ont terminé quatre et cinquième. Respectivement associés à leurs chevaux de tête Floyd des Prés et Dexter de Kerglenn, les cavaliers des écuries Chev’El ont survolé les deux parcours avec beaucoup d’aisance. Face à la prise de risque de leurs aînés, qui avaient l’expérience des tracés les plus fous pour eux, ils n’ont pas pu faire grand-chose. Nul doute qu’ils seront, dans quelques années, à la place de ces derniers.
En-dehors de quelques couacs, les autres Tricolores n’ont pas vraiment démérité non plus. Kevin Staut a, comme souvent, réalisé le plus rapide des parcours à quatre points. Accompagné de Vida Loca, qui a connu des hauts et des bas cette dernière année mais qui a magnifiquement sauté aujourd’hui, le Normand a seulement buté sur l’oxer en sortie du double. Il a fini onzième, juste devant Nicolas Layec et Fée de Caryan, fautifs sur le vertical 11. Julien Épaillard, Roger-Yves Bost, Mégane Moissonnier et Olivier Perreau ont concédé le même score, associés à leurs respectifs Donatello d’Auge, Ballerine du Vilpion, Crooner Tame et Dorai d’Aiguilly*GL events. Mention spéciale pour cette dernière, qui a formidablement sauté le parcours du tour initial. Moins flamboyante depuis les Jeux olympiques de Paris 2024, la baie de douze ans a ce soir montré une très belle forme et ça fait plaisir à voir!
Alors qu’il fera ses adieux à la compétition de haut niveau demain soir après l’Equita Masters, Philippe Rozier a lui aussi écopé d’une faute (sur le numéro 2), ainsi que d’un point de temps dépassé. Grâce à cette prestation sur Le Coultre de Muze, le Francilien s’est en tout cas qualifié pour le Grand Prix de la Coupe du monde de dimanche!
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