Olivier Perreau, Julien Épaillard et Antoine Ermann ravissent la France, Lyon et GL events
Olivier Perreau et Dorai d’Aiguilly*GL events ont gagné de haute et belle lutte le Grand Prix Coupe du monde Longines d’Equita Lyon, cet après-midi à Eurexpo. Héroïques lors d’un superbe barrage à huit, le Ligérien et sa médaillée olympique par équipes des Jeux de Paris ont devancé de huit centièmes de seconde Julien Épaillard, très beau deuxième sur Fringan de Vesquerie, et de quarante-trois centièmes Antoine Ermann, autre ami de GL events, excellent troisième sur le prodigieux Floyd des Prés.
Antoine Ermann et Floyd des Prés, c’est de la dynamite!
© Mélina Massias
Des 14-Juillet comme celui-là, on aimerait en vivre tous les 2 novembre. Quel dimanche, quel Grand Prix et quel podium pour cette première étape française de la Coupe du monde! Un triplé français en ligue d’Europe occidentale Longines, cela n’est pas arrivé souvent dans l’histoire. Le dernier remonte au 18 octobre 2015, il y a dix ans et deux semaines. C’était à Oslo, où Penelope Leprevost s’était imposée sur la génialissime Flora de Mariposa, partageant les honneurs avec Simon Delestre et Patrice Delaveau, associés à Qlassic Bois Margot et Lacrimoso 3*HDC. L’eau a coulé sous les ponts depuis, et seule Pénélope était encore là cet après-midi à Eurexpo, où elle demeure une valeur constante à l’applaudimètre, Simon Delestre ayant concouru à Riyad ce week-end.
La présidente d’Equita Lyon, Sylvie Robert, qui a “remercié” avec malice et tendresse Julien Épaillard d’avoir bouclé son barrage un rien moins vite qu’Olivier Perreau, ne pouvait pas rêver plus beau dimanche, elle qui nourrit des relations amicales de longue date avec le Roannais, cavalier partenaire du groupe GL events, dont la filiale équestre organise ce rendez-vous automnal depuis trente ans. L’éleveur, propriétaire et cavalier de Dorai d’Aiguilly*GL events a lui aussi vécu un dimanche de rêve, lui qui avait déjà gagné un Grand Prix de niveau 5* en 2021 près de Valence avec Venizia d’Aiguilly*GL events, mais qui courait après une première grande victoire avec sa médaillée de bronze par équipes des Jeux olympiques de Paris 2024. Depuis cet inoubliable sans-faute de Versailles, le couple a accompli quelques très belles performances, se classant neuvième du Grand Prix CSIO 5* de Barcelone en octobre 2024, puis quatrième d’un gros Grand Prix CSI 5* à Doha en février, mais aussi enchaîné pas mal de parcours à quatre, voire huit points – de ceux qui n’alarment personne, mais qui peuvent susciter le doute dans la tête d’un cavalier et de son entourage. Après un très bon CHIO d’Aix-la-Chapelle, il y a eu du moins bien, puis un sans-faute à Barcelone en première manche de la finale de la Ligue des nations Longines, précédé d’un tour à huit points. À Lyon, avant ce dimanche de gloire, les Ligériens avaient laissé une très belle impression vendredi, malgré quatre points.
Julien Épaillard et Antoine Ermann aussi auraient signé des deux mains pour obtenir de tels résultats dans un Grand Prix de ce niveau, et de cette manière. Deux et troisième après avoir chacun pris le tête de cette épreuve sur le très, très prometteur Fringan de Vesquerie et le prodigieux Floyd des Prés, le Normand et le jeune homme de Saône-et-Loire ont complété un podium qui plus que ravi le public d’Eurexpo et la France du cheval. Si Julien semble suffisamment bien équipé pour faire de la défense de son titre en finale de la Coupe du monde un objectif complémentaire aux championnats du monde d’Aix-la-Chapelle, Olivier et Antoine n’entendent pas laisser trop d’influx dans les concours indoor, ce qui n’est sûrement pas pour déplaire à Édouard Coupérie, le sélectionneur national, qui devra surtout surveiller le marché des transferts cet hiver… Ensuite, il se projettera vite vers le CSI 5*-W de Bordeaux, seconde étape française de la Coupe du monde, et le CSIO 5* d’Abou Dabi, ouvrant la Ligue des nations Longines.
Julien Épaillard et Fringan de Vesquerie ont plus que rempli leur objectif, s’agissant de leur tout premier Grand Prix de niveau 5*.
© Mélina Massias
Frenchies do it better!
Pour en revenir à Lyon, et à cet inoubliable 2 novembre, le barrage n’a opposé “que” (le nombre parfait de) huit couples. Et pour cause, le parcours de Grégory Bodo, savamment dosé en difficultés, puis impeccablement mesuré par l’Espagnol Santiago Varela Ullastres, son binôme olympique, a écrémé le jeu avec honnêteté pour les chevaux, mais sans pitié pour les cavaliers imprécis ou trop soigneux. Le chronomètre s’est notamment avéré un adversaire trop coriace pour Édouard Schmitz, Richard Vogel, tenant du titre, et Nathan Budd, en selle sur un Gamin van’t Naastveldhof en grande forme, un United Touch S monté sur ressorts et un Touardo Blue émouvant de classe et de puissance, que l’on a déjà hâte de revoir en CSIO. Le Suisse, l’Allemand, champion d’Europe en titre, et le Belge ont obtenu les neuf, dix et onzième prix.
La finale au chronomètre fut à la hauteur de ce qu’Equita Lyon a offert de plus excitant depuis trois olympiades. Essuyant les plâtres, Wilma Hellström a rappelé au public que tout cavalier, quel que soit son niveau, peut connaître au moins une fois dans sa vie le plaisir coupable de la légendaire “georgette”. La Suédoise, qui l’a éprouvé sur l’oxer 10 avec Cicci BJN, a fini sixième. Rien de tel n’a entaché le parcours de l’Irlandais Bertram Allen, auteur du premier double sans-faute sur l’avion de chasse Qonquest de Rigo, finalement quatrième. Particulièrement volontaire, Antoine Ermann n’a jamais tremblé, jusqu’à boucler son affaire onze centièmes de seconde plus vite. Harry Charles, qui faisait figure de meilleur étranger du lot, a réussi un meilleur départ, mais a tourné plus large entre le triple réduit en double vertical-oxer et l’étroit vertical 9, placé dans un angle à 270°, avant de fauter sur le vertical final, pour hériter de la cinquième place.
Tour à tour, Julien Épaillard et Olivier Perreau ont donc amélioré le temps de référence, doublant Antoine Ermann, tout en laissant le sentiment de ne pas avoir pris tous les risques – tant mieux pour le suspense. Le podium était pourtant clos. Repêchée à l’avant-dernière minute pour cette épreuve de référence, Pénélope Leprevost avait amplement rempli sa mission avec son sans-faute au tour initial sur l’impétueux Baloubet de Talma, dont la filiation avec le génial Baloubet du Rouet ne souffre d’aucun doute. Le barrage avait tout d’un bonus, qui a donné lieu à de beaux sauts et à une faute sur le 9, qui a renvoyé le couple au huitième rang. Quant à Barbara Schnieper, elle n’a pas encore acquis la renommée de Bosty, mais elle peut se montrer si téméraire que rien n’est réputé acquis tant qu’elle n’a pas coupé la ligne d’arrivée. De fait, la Suissesse a signifié à sa Canice qu’il fallait enclencher la cinquième, ce qu’elle a fait sans rechigner. Cependant, l’oxer 6 et l’entrée du double n’ont pas résisté à leur chevauchée, si bien qu’elles ont fini huitièmes.
Ainsi s’est achevé cet enthousiasmant Longines Equita Lyon, qui a véritablement ouvert la Coupe du monde – ouf! D’ici la trêve des confiseurs, la série Longines se poursuivra à Vérone, Stuttgart, La Corogne, Londres et Malines. En parallèle, on ne manquera pas le Super Grand Prix du Longines Global Champions Tour dans trois semaines à Prague, puis surtout le CHI de Genève, hôte de la finale du Top Ten Rolex IJRC et de l’étape la plus courue du Grand Chelem Rolex, dans six semaines en Suisse.
Toutes les épreuves du CHI Longines d’Equita Lyon, ainsi que ses épreuves nationales de saut d’obstacles, sont à disponibles à la demande sur GRANDPRIX.tv, sauf les épreuves comptant pour les Coupes du monde, à revoir sur ClipMyHorse.tv
Olivier Perreau, Dorai d’Aiguilly*GL events et Equita Lyon, quelle histoire!
© Mélina Massias

