La France sort par le haut d’une épreuve palpitante… jusqu’au bout!

Après trois années de disette en finale mondiale de la Coupe des nations Longines, la France, gagnante de la toute première édition en 2013, a enfin renoué avec le succès lors du rendez-vous couperet de la première qualificative, cet après-midi à Barcelone. Grâce à trois sans-faute, même si Roger-Yves Bost a finalement été disqualifié, les Bleus sont parfaitement lancés dans cet événement, de même que le Canada, les Pays-Bas, les États-Unis, l’Allemagne, mais aussi la Suisse, la Belgique et la Suède, les sept adversaires qu’ils retrouveront samedi soir lors de la manche décisive.



LE FAIT DU JOUR

Alors que la manche qualificative de la finale mondiale de la Coupe des nations Longines de saut d’obstacles s’est achevée peu après 17h30, il a fallu attendre 1h15 pour connaître la liste des huit nations appelées à disputer la belle et lucrative manche décisive de samedi soir, et celle des sept autres qui se retrouveront demain soir dans la Consolante.
 
Si les qualifications du Canada, de la France (malgré la disqualification de Roger-Yves Bost), des Pays-Bas, des États-Unis et de l’Allemagne, les cinq meilleures nations cet après-midi dans la grande arène ensablée du Real Club de Polo de Barcelone, n’ont pas été contestées, il a fallu départager quatre nations ayant terminé à huit points puisqu’il ne restait plus que trois tickets à distribuer. Comme le règlement de cette compétition créée en 2013 stipule d’additionner les chronomètres des trois meilleurs couples de chaque équipe, et de favoriser les plus rapides au détriment des plus lentes, le couperet aurait dû tomber dans les secondes suivant la fin de l’épreuve, mais…
 
C’était sans compter sur la réclamation de l’Irlande, qui a tenté de faire valoir que Molly Malone V, la jument de Bertram Allen, n’avait pas touché la latte de plasticine de la rivière avec un sabot, mais avec un boulet… Déboutés par le jury de première instance, les hommes de Rodrigo Pessoa, sacrés champions d’Europe cet été à Göteborg, ont porté l’affaire devant le jury d’appel, qui a finalement rejeté leur demande, comme toujours ou presque dans cette situation assez courante. Si les officiels l’avaient jugée recevable, la Suisse serait passée à la trappe, mais il n’en sera rien. C’est donc l’Irlande qui a été reversée dans la Consolante, où elle sera opposée à l’Italie, à la Grande-Bretagne, à la Nouvelle-Zélande, au Brésil, aux Émirats arabes unis et à l’Espagne.


LES BLEUS

Piquée au vif par sa décevante sixième place aux championnats d’Europe, l’équipe de France a retrouvé du mordant, de l’allant et de la réussite cet après-midi en Catalogne. Idéalement lancés par Kevin Staut, qui n’a guère effleuré qu’une barre avec un Rêveur de Hurtebise*HDC aérien et agile, les Bleus ont gardé le bon tempo tout au long de l’épreuve. Même si elle a concédé une faute malheureuse sur l’anodin oxer 2, Pénélope Leprevost semble avoir retrouvé plus d’harmonie et de sérénité aux rênes du métronome Vagabond de la Pomme. Lancé pour la première fois dans un événement de cette envergure, Olivier Robert n’a pas déçu Philippe Guerdat, bouclant un sans-faute quasiment parfait avec le vaillant Eros. Enfin, Roger-Yves Bost a confirmé le retour au sommet de Sydney Une Prince, sa partenaire des inoubliables Jeux olympiques de Rio. Sur le terrain, le couple a été impeccable… avant, hélas, d’être disqualifié pour une histoire de guêtre jugée non conforme en sortie de piste par une commissaire au paddock (lire nos explications et ses propos ici)… Fort heureusement, cela n’empêche ni la France de se qualifier aisément, ni Bosty de pouvoir monter sa pépite samedi soir. Bref, une péripétie sans autre conséquence que de priver la Barbizonnais d’une potentielle dotation individuelle en cas de nouveau sans-faute.


LE TOP ET LE FLOP

Chapeau Tiffany Foster et Tripple X III.

Chapeau Tiffany Foster et Tripple X III.

© Libby Law/FEI

Le top. Chapeau au Canada, auteur comme la France de trois sans-faute dans cette épreuve. Bien sûr, Mark Laskin a pu compter sur Tiffany Foster et Éric Lamaze, ses deux cavaliers les plus réguliers dans les grands événements ces dernières années. La jeune femme et so, mentor étaient armés respectivement du toujours bondissant Tripple X III, médaillé d’or olympique par équipes en 2012 avec le Britannique Ben Maher, et du désormais bien rodé Coco Bongo. Mais le chef d’équipe a bien fait aussi de miser sur Yann Candelé, le plus Normand des cavaliers de l’Érable. Avec Théodore Manciais, un fils Selle Français de Kashmir van’t Schuttershof et d’une mère par Power-Light, le cavalier d’expérience a laissé une très, très belle impression sur la piste. Rendez-vous samedi.
 
Le flop. Invitée à participer à cette compétition en vertu de son statut de nation hôte, l’Espagne n’a guère offert de quoi s’enthousiasmer à son public, certes réduit comme peau de chagrin cet après-midi… La douche froide s’est abattue sur le quatuor de Marco Fusté dès le passage de son premier couple. Pourtant lauréats du récent Grand Prix CSIO 5* de Gijón, Gerardo Menendez Mieres et Cassino DC ont encaissé cinq fautes avant… d’abandonner, ce qui fait toujours un peu désordre en Coupe des nations. Alors qu’elle semblait partie pour boucler un tour à quatre points plein de promesses, la jeune Catalane Laura Roquet Puignero a fauché quatre des cinq derniers obstacles avec Sandi Puigroq. Malgré son CV plus fourni, Julio Arias n’a pu empêcher quatre fautes avec Lennox Luis, l’ancien cheval de Pilar Lucrecia Cordon. En l’absence notable mais pas très claire de Sergio Alvarez Moya, capitaine de route ibérique, Eduardo Alvarez Aznar, dernier à fouler la piste, a été le seul à se montrer au niveau de l’épreuve, ne renversant que l’oxer 3 sur Rokfeller de Pléville. L’Espagne a donc hérité d’une peu flatteuse dernière place, battue par la Nouvelle-Zélande et les Émirats arabes unis… Dur.