Kent Farrington assure, Julien Épaillard s’invite en finale du Top Ten et la France participera à la Ligue des nations

Kent Farrington finira très certainement l’année 2025 avec le brassard Longines de numéro un mondial. Rien n’est encore assuré mathématiquement mais, d’ici la fin de l’année, l’Étatsunien n’a guère à défendre “que” 130 points, issus de sa victoire dans un Grand Prix CSI 4* disputé à Wellington le 1^er décembre 2024. Cela semble très peu pour lui au regard de sa dynamique actuelle. Si le “Kid” de Chicago compte ce mois-ci 110 points de moins que le mois dernier (3.417 contre 3.527), ce n’est sûrement pas le fait d’une baisse de rendement, mais de la décote règlementaire appliquée aux points qu’il a glanés aux Jeux panaméricains de Santiago du Chili en novembre 2023. S’agissant de championnats quadriennaux, une décote de 25% s’applique tous les ans lors du mois anniversaire. En l’espèce, Kent Farrington, médaillé d’or par équipes et d’argent en individuel avec Landon de Nyze, avait glané un total de 400 points à Santiago. Après deux décotes, cet événement compte désormais à hauteur de 200 points dans son total. En octobre, la fusée Farrington avait pas mal de points à défendre, dont ceux liés à ses victoires en 2024 dans des Grands Prix 5* et 3* disputés respectivement à Mill Spring (Tryon) et Lexington. Et il a fait presque aussi bien en 2025, s’imposant dans l’épreuve reine du CSI 3* d’Amenia avec Orafina, avant de se classer troisième de celle du CSI 5* de Mill Spring.

Sur le podium de ce classement mondial Longines, comme le mois dernier, deux Britanniques accompagnent toujours l’intrépide Américain. Scott Brash et Ben Maher se sont toutefois échangé les rangs deux et trois. Les deux hommes comptent plus de points que le mois dernier, mais Scott Brash a été de loin le plus performant, profitant de la forme olympique de Hello Jefferson (ex-Jerenmias van het Hulstenhof), médaillé d’or par équipes des Jeux de Paris 2024, et de Hello Folie de Nantuel, double médaillée d’argent aux championnats d’Europe Longines de La Corogne. Avec le premier, l’Écossais a signé un sans-faute et un tour à quatre points en finale de la Ligue des nations Longines (LLN) au CSIO 5* de Barcelone, avant de gagner une épreuve à 1,50m richement dotée au CSI 5* de Riyad le week-end dernier. Avec la seconde nommée, il a gagné le Grand Prix d’Espagne à Barcelone, puis une épreuve à 1,55m à Riyad. Quant à Ben Maher, il a produit un tour à quatre points et un sans-faute en finale de la LLN avec Enjeu de Grisien, également deuxième vendredi dernier du Grand Prix Longines qualificatif du CSI 5*-W d’Equita Lyon, et terminé deuxième du Grand Prix Coupe du monde Longines d’Upper Marlboro (Washington) sur Faltic HB.

Crédités respectivement de 3.222 et 3.192 points, les deux Britanniques pourraient bien figurer sur le podium du dernier classement de l’année, mais l’Allemand Christian Kukuk n’est pas loin avec 3120 points. De plus, le champion olympique de Paris n’a que 80 points à défendre d’ici le 31 décembre, soit presque rien. Deuxième et troisième des étapes italienne et saoudienne du Longines Global Champions Tour à Rome et Riyad avec Qalista DN et Ermitage Kalone, médaillé d’or par équipes et de bronze en individuel aux Européens, le Belge Gilles Thomas (2.964 points) a dépassé Richard Vogel (2.850) pour se hisser à la cinquième place. L’Allemand n’a pas chômé en octobre, mais il n’a pas été aussi performant que l’an passé à Barcelone et Lyon. En Catalogne, il a renversé une barre en finale de la LLN avec le prodigieux United Touch S, alors qu’il avait signé un double sans-faute l’année précédente. Et en France, il a certes gagné le Grand Prix Longines de vendredi avec Gangster Montdésir, mais n’a fini “que” dixième de l’étape de la Coupe du monde, qu’il avait gagnée en 2024 avec United Touch.

Steve Guerdat attendu à Genève... et dans le Top Ten!

Le Néerlandais Harrie Smolders (2.797), l’Étatsunienne Laura Kraut (2.774) et l’Irlandais Daniel Coyle (2.727) restent sept, huit et neuvième, tandis que Julien Épaillard réintègre le top dix avec 2.651 unités, soit 40 de plus de McLain Ward (2.611). Visant une qualification pour le Top Ten Rolex IJRC, programmé le 12 décembre au CSI 5* de Genève, le Normand n’a pas pour autant couru tous les CSI 5* de la planète. Il n’en a même couru qu’un, à Lyon, passant trois semaines à faire sereinement travailler des chevaux jeunes ou nouveaux dans son piquet à l’occasion de CSI 2* et 3* programmés à Oliva, où l’Augeron a ses habitudes. Vis-à-vis du classement mondial, il en a tout de même été récompensé de 55 points grâce à une quatrième place d’Easy Up de Grandry dans un Grand Prix à 1,50m. Au CSI 4* de Saint-Lô, il en a glané 120 de plus grâce à la troisième place dans le Grand Prix à 1,55m de Donatello d’Auge, déjà cinquième d’une épreuve à 1,50m deux jours plus tôt. À Lyon, Julien n’a pas fait retentir la “Marseillaise”, mais il a obtenu deux belles deuxièmes places dans l’Equita Masters avec Donatello, vainqueur de la finale Longines de la Coupe du monde en avril, et en Coupe du monde avec Fringan de Vesquerie.

Le classement de novembre déterminant la participation au Top Ten Rolex IJRC, Julien Épaillard a donc rempli cet objectif. Pour autant, il n’est pas le dernier invité. En effet, faute de chevaux disponibles, Laura Kraut et McLain Ward ont dû décliner l’invitation du Club des cavaliers internationaux de saut d’obstacles (IJRC). Quant au Belge Abdel Saïd, il ne remplit pas les conditions imposées par le règlement, imposant aux cavaliers d’être membres de l’IJRC depuis au moins deux années consécutives. Du coup, c’est Steve Guerdat qui se retrouve qualifié, ce qui ne déplaira ni aux organisateurs ni au public du CHI de Genève, dont le Jurassien est le héros. Encore treizième mondial malgré une saison entrecoupée de longues pauses pour soigner ses hernies discales, le champion olympique de Londres devrait bien honorer son concours fétiche de sa présence.

Le Brésil sourit, la Suède rit jaune

Cette édition de novembre, décidément très importante, détermine aussi la participation à la Ligue des nations Longines en 2026. Celle-ci s’appuie sur un classement mondial des nations pour lequel on additionne les points des cinq meilleurs cavaliers, dont ceux du meilleur U25 (moins de vingt-cinq ans) de chaque pays. À ce jeu, les États-Unis, la Belgique, l’Irlande, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne dominent, se tenant en moins de 1.500 points. Les Pays-Bas, l’Italie, la Suisse et… le Brésil complètent le top dix mondial, appelé à disputer la LLN, qui leur permettra notamment de préparer les championnats du monde d’Aix-la-Chapelle, qualificatifs pour les Jeux olympique de Los Angeles 2028. La Suède, qui a pris part à la LLN cette année, n’en sera pas l’an prochain. Elle n’est “que” douzième du classement, derrière le Mexique.

Le classement des couples, qui prend en compte les meilleures performances de chaque paire depuis le 1^er janvier, reste outrageusement dominé par Julien Épaillard et Donatello d’Auge. Suivent dans cet ordre Daniel Coyle et Farrel, l’Étatsunienne Kristen Vanderveen et Bull Run’s Jireh, Nina Mallevaey et Dynastie de Beaufour, Jeanne Sadran et Dexter de Kerglenn, Grégory Wathelet et Bond JamesBond de Hay, Scott Brash et Hello Folie, ainsi que Gilles Thomas et Qalista DN. Quant au classement des cavaliers de moins de vingt-cinq ans, il ne changera pas de numéro un d’ici la fin de l’année, Nina Mallevaey comptant plus de six cents points d’avance sur l’Irlandais Tom Wachman. Suivent, dans un mouchoir de poche, le Belge Thibeau Spits, Jeanne Sadran et Antoine Ermann, et l’Étatsunienne Alessandra Volpi.

Le classement mondial Longines
Le classement mondial des couples
Le classement mondial U25
Le classement mondial des nations