Julien Épaillard et Donatello d’Auge embrasent Stuttgart au terme d’un barrage de folie
Associé à Donatello d’Auge, Julien Épaillard a signé l’un de ces barrages dont lui seul ou presque a le secret pour remporter les German Masters, ce soir à Stuttgart. Dans une ambiance de folie, le Normand a infligé une seconde et demie de débours au local de l'étape, Richard Vogel, pourtant déjà très rapide sur Cloudio. Très en forme depuis le début de ce CSI 5*-W, le Néerlandais Bas Moering s’est classé troisième en compagnie de Kivinia.
Julien Épaillard n’avait pas même coupé la ligne de départ du barrage des German Masters que déjà, un murmure parcourait les gradins de la Hanns-Martin-Schleyer Halle de Stuttgart. Sa source? La prise d’élan du Normand et de son fidèle Donatello d’Auge avant de s’attaquer à la première difficulté de la finale au chronomètre de cette belle épreuve à 1,55m, disputée devant des tribunes combles. Ensuite, tous deux ont enchaîné deux virages splendides en entrée et sortie du double numéro sept, avant d’avaler la dernière ligne du parcours en six longues foulées pour arrêter la montre en 31’’19 sous les vivats de la foule (leur parcours est disponible en bas de cet article). Celle-ci, chauffée à blanc dès avant l’entame de cette compétition programmée à 22h, a été époustouflée par la performance du numéro dix mondial, alors même que la tête était détenue avant son passage par le héros local, Richard Vogel.
Quelques minutes plus tôt, sur un Cloudio au geste de postérieurs démonstratif, le champion d’Europe individuel en titre avait ouvert le barrage de cette compétition à 1,55m singulière, ne réunissant que les douze meilleurs cavaliers au classement général établi à l’issue des deux premières épreuves majeures du concours. Le Bade-Wurtembergeois et son gris avaient signé une prestation d’une telle qualité, notamment au vu de leurs tournants, que certains la pensaient quasi imbattables. Finalement, ils ont rendu 1’’57 aux vainqueurs! Entre les passages des deux couples de tête, on avait enregistré trois autres doubles sans-faute. Le plus rapide a été signé par Bas Moerings, très en forme depuis le début du week-end. Huitième à 1,50m hier avec Kivinia et septième d’une autre compétition à 1,55m tenue plus tôt aujourd’hui en compagnie d’Ipsthar, le Néerlandais avait de nouveau misé sur la plaisante grise qu’il avait montée hier. Cette fois, tous deux ont conclu leur exercice en 34’’05, devançant de vingt-deux centièmes le Suédois Peder Fredricson et son vrombissant Vroom de la Pomme SV. Quant à Sophie Hinners, elle a achevé son deuxième passage en 34’’62 avec Lommers, âgé de neuf ans. Daniel Deusser a été le seul à conclure son barrage avec des points de pénalités. Visiblement pas encore prête à tourner aussi court que son cavalier ne l’aurait voulu, Pepita van het Meulenhof BR a commis une faute importante à l’entrée du double, abordé avec une distance d’appel loin d’être idéale. L’ancien cavalier de Tobago s’est vu contraint de faire sortir son alezane de la combinaison, avant de la sauter de nouveau sans problème. Ils ont quitté la piste avec douze points. Également qualifiés pour ces Masters, Kevin Staut et Roger-Yves Bost y ont commis une faute chacun dans la faute initiale avec Kannonqulan et Giorgio de la Batia. Ils se sont classés sept et dixième.
“Nous avons construit une relation particulière avec Donatello”, Julien Épaillard
“J’ai adoré monter ce barrage, qui nous a permis de réaliser des prestations fluides”, s’est réjoui Julien Épaillard, qui a signé la première victoire française dans ce temps fort du CSI 5*-W de Stuttgart depuis 2009, où Patrice Delaveau avait imposé Katchina Mail. “J’ai pu voir celle de Richard lorsque j’étais au paddock, et je savais qu’il serait de toute façon l’homme à battre. Je me suis dit que si je respectais les mêmes contrats de foulées que lui, je le devancerais, car mon cheval est plus rapide que le sien. J’hésitais tout de même à tenter l’abord du dernier oxer en six foulées, mais finalement, ayant trouvé une superbe distance à l’abord de l’obstacle précédent, j’ai décidé de prendre ce risque. La distance était vraiment longue, mais heureusement, ça l’a fait! Une fois de plus, Donatello a été incroyable. Il n’en met pas plein la vue, mais il est d’une efficacité remarquable et il a confiance en moi. Nous avons vraiment construit une relation particulière.
Je ne suis pas encore tout à fait certain de mon plan, et la nuit porte conseil, mais je pense que Donatello devrait sauter l’étape de la Coupe du monde dimanche, tandis que Fringan (de Vesquerie, deuxième à 1,55m plus tôt dans la journée, ndlr) affrontera la compétition à 1,50m de demain. En effet, après avoir disputé deux épreuves de vitesse, et même si je ne les ai pas courues à fond, j’ai peur qu’il soit un petit peu trop à plat pour sauter le Grand Prix dominical. Il y a toujours une chouette ambiance ici, à Stuttgart, et d’une manière générale lors des grands événements qui se déroulent devant un public de connaisseurs, que ce soit en Allemagne, en France ou ailleurs. Ce type d’atmosphères nous motivent à donner notre maximum, car les spectateurs se déplacent en nombre pour assister à un beau spectacle.”
Les résultats
Toutes les épreuves du CHI-W de Stuttgart sont diffusées en direct puis disponibles à la demande sur ClipMyHorse.tv

