Willem Greve et sa Pretty Woman marchent sur Stuttgart

Tout derniers à s’élancer au barrage de l’étape de la Coupe du monde de Stuttgart, Willem Greve et Pretty Woman van het Paradijs ont célébré à la fois leur première victoire en Grand Prix 5* et le premier succès néerlandais dans cette épreuve allemande de référence. Le couple a pris le meilleur sur celui formé par le Portugais Rodrigo Giesteira et Karonia.L, qui sont longtemps restés en tête. Peder Fredricson a complété le podium avec son Selle Français Alcapone des Carmille. Les Français se sont montrés en forme dans cette épreuve, où Kevin Staut a signé la meilleure performance tricolore en se classant quatrième sur Visconti du Telman. En revanche, l’après-midi a été plus difficile pour l’Allemagne, qui n’a pu compter sur aucun représentant au barrage.



Elle n’a pas l’élégance de Julia Roberts dans le film du même nom, mais Pretty Woman van het Paradijs (BWP, Vigo d’Arsouilles x Bamako de Muze) a prouvé aujourd’hui qu’elle partageait la classe DE la célébrissime actrice. Et s’il paraît incongru de dire d’une jument qu’elle est de celles que l’on aimerait rencontrer, on peut au moins ajouter que l’alezane fait partie des montures que l’on a envie de voir gagner souvent, tout comme son très sympathique cavalier. Aujourd’hui, tous deux étaient les derniers à s’élancer en finale du Grand Prix du CSI 5*-W de Stuttgart, comportant un nombre assez inhabituel de dix obstacles, pour onze efforts. “En effet, c’était un barrage assez long, mais son tracé était très bien pensé”, a confirmé Peder Fredricson, troisième de cette quatrième étape de la Ligue d’Europe occidentale Longines de la Coupe du monde sur Alcapone des Carmille (SF, Diamant de Semilly x Heartbreaker).

Ouvreur du second acte aux rênes du très plaisant et léger L&L Lorde do Belmonte (PSH, Clyde LVB x Élan de la Cour), qui disputait là sa deuxième épreuve de ce niveau, le Suisse Martin Fuchs a réalisé un double sans-faute. Ses 47’’ ont toutefois été pulvérisées par Rodrigo Giesteira Almeida, associé à la très compétitive Karonia.L, qui n’avait jamais signé de sans-faute à 1,60m avant ce dimanche. Serrant ses courbes, le Portugais a arrêté le montre en 45’’08 et contraint les cinq concurrents suivants à prendre des risques pour tenter de le devancer. Willem Greve a été le seul à réussir cette performance avec sa puissante fille de Vigo d’Arsouilles. Ne semblant pas forcément très vive de prime abord, elle avait tout de même déjà réussi un parcours initial rapide. Au barrage, son cavalier néerlandais a fait preuve de beaucoup d’audace en optant pour une distance très longue à l’abord de la cinquième difficulté, alors qu’il n’avait pas nécessairement réussi le début de parcours raccourci le plus rapide. Le couple a ensuite conclu son exercice à toute allure pour couper la ligne d’arrivée en 44’’62, un chronomètre synonyme de première victoire en Grand Prix 5* pour Pretty Woman et de premier succès néerlandais dans le temps fort du concours de Stuttgart. “Cette épreuve est vraiment une classique de notre sport, et elle est aussi réputée pour être l’une des étapes de la Coupe du monde les plus exigeantes”, a déclaré le lauréat. “C’est toujours un plaisir de gagner, mais je me sens encore plus privilégié de remporter un Grand Prix comme celui-ci, que beaucoup de grands cavaliers ont gagné avant moi.”



Les Français sourient et les Allemands grincent des dents

Avec Alcapone des Carmille, Peder Fredricson, passé en deuxième moitié de barrage, n’a échoué qu’à vingt et un centièmes du chronomètre de Rodrigo Giesteira Almeida, ce qui lui a valu la troisième place. Il a devancé Kevin Staut, souvent très performant à Stuttgart et déjà vainqueur de ce Grand Prix à deux reprises. En selle sur une Visconti du Telman (SF, Toulon x Dollar du Murier) en grande forme, le vingt-quatrième meilleur cavalier au classement mondial Longines des cavaliers a réussi un double sans-faute qu’il a conclu en 46’’47, ce qui lui a valu la quatrième place. Le Brésilien Yuri Mansur et l’Autrichien Max Kühner ont écopé de huit points chacun sur QH Alfons Santo Antonio (ESH, Aromats x False Pass) et Blues d’Aveline (CH, Baloussini x Coriall), terminant six et septième. Outre la performance de Kevin Staut, la France a vu ses deux autres représentants réaliser de bonnes prestations. Vainqueur des German Masters à 1,55m vendredi soir, Julien Épaillard et Donatello d’Auge (SF, Jarnac x Hello Pierville) n’ont été piégés qu’à l’entrée du double numéro douze lors de la manche initiale. Ils se sont classés treizièmes, juste devant Marc Dilasser et Arioto du Gèvres (SF, Diamant de Semilly x Qualisco III), qui ont mis à terre l’oxer numéro neuf.

Intéressant et bien dosé, le parcours imaginé par Christa Jung a occasionné des fautes à tous les obstacles ou presque. La ligne composée du sérieux oxer numéro cinq et du double de verticaux suivant a causé des difficultés à un certain nombre de couples, qui devaient encore affronter en numéro huit un triple vertical - oxer - vertical dont le premier élément étant défendu par une palanque, avant de se frotter à un double oxer - vertical en numéro douze. Ce tracé n’a pas du tout souri aux Allemands, puisque pour la première fois depuis 2005 et l’arrivée de la Coupe du monde à Stuttgart, aucun cavalier germanique n’a réussi à se qualifier pour le barrage. Christian Kukuk, le meilleur représentant du pays-hôte au classement mondial actuel, n’a pas trouvé de distance adéquate à l’abord du vertical numéro deux, que Cepano Baloubet (DSP, Chaman x Stakkato’s Highlight) a traversé. Il a préféré abandonner après avoir sauté l’oxer suivant. Richard Vogel, numéro six de la hiérarchie planétaire, a peut-être péché par excès de confiance en son United Touch S (Westph, Untouched x Lux), puisqu’il n’a fait tomber que la dernière barre du dernier oxer. La meilleure performance germanique a été l’oeuvre du fils de United Touch, Untouched LB (Westph, mère par Windows van het Costersveld alias Cornet Obolensky), sorti de piste avec trois points de pénalité pour temps dépassé sous la selle de Christian Ahlmann.

Quatre des treize étapes au programme de la Ligue d’Europe occidentale Longines de la Coupe du monde ont donc désormais été courues, soit presque un tiers d’entre elles. Pour l’heure, neuf cavaliers possèdent vingt points ou plus, alors qu’on estime généralement qu’il en faut quarante afin de se qualifier pour la finale de la série. Yuri Mansur domine les débats avec vingt-huit unités, devant Alain Jufer, qui en comptabilise vingt-six, et Daniel Deusser, à la tête d’un total de vingt-cinq points. Julien Épaillard pointe au cinquième rang avec vingt-trois points, mais il est de toute façon qualifié pour le grand raout d’avril en tant que tenant du titre. Quant à Kevin Staut et Olivier Perreau, ils sont huit et neuvième à ce stade.

 Les résultats
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