Henrik von Eckermann se livre dans le nouveau magazine GRANDPRIX, où Michel Robert, Orient Express et Laura Collett sont aussi à l’affiche

SPORT

“Je n’ai pas laissé les Jeux de Paris me détruire”, Henrik von Eckermann

“Dans un grand rendez-vous, on espère toujours que des choses inattendues se passent”, déplore-t-il, au hasard d’une question sur les championnats d’Europe de La Corogne, qui ont donné lieu à un nombre record de sans-faute, laissant les spectateurs sur leur faim. En matière d’imprévu, Henrik von Eckermann sait de quoi il parle: l’an passé, il en a lui-même fait les frais aux Jeux olympiques de Paris, où il a essuyé une terrible chute de son crackissime King Edward Ress en finale individuelle. Cette mésaventure versaillaise en mondovision, dont les images resteront gravées dans l’esprit de tous ceux qui y ont assisté, a sonné le glas d’un règne long de près de trois ans. Depuis, le Suédois de quarante-quatre ans a cédé son brassard de numéro un mondial à l’Étatsunien Kent Farrington, mais n’a rien perdu de sa soif de succès. Confortablement installé dans ses charmantes écuries de Kessel, entre Eindhoven et la frontière néerlando-allemande, où il vit avec son épouse Janika Sprunger et leur fils Noah, le multi-médaillé prend patiemment le temps de former ses futures recrues et de préparer le retour de son petit alezan. Il en parle, entre autres sujets, dans ce long entretien réalisé à domicile.

© Dirk Caremans/Hippo Foto

“Je ne me préoccupe pas de mon âge, des années ou des chiffres”, Michel Robert

Il s’apprête à souffler ses soixante-dix-sept bougies le 24 décembre, mais n’a visiblement aucune intention de raccrocher les bottes. Contrairement à ce qu’il avait annoncé il y a douze ans, lorsqu’il avait célébré son retrait de la compétition, Michel Robert continue de fouler les pistes. Et avec la même ardeur: le Rhônalpin a encore pris le départ du CSI 5*-W de Lyon début novembre, porté par ses excellents résultats de 2025 avec Calasto. En défiant les stéréotypes selon lesquels le plaisir du sport s’éteindrait passé la soixantaine, le multi-médaillé poursuit l’écriture d’une trajectoire décidément hors norme.

“La pression est un privilège”, Laura Collett

Le 21 septembre, en franchissant la ligne d’arrivée du test d’hippique des championnats d’Europe de concours complet, à Blenheim, en selle sur London 52, Laura Collett a transformé le poids d’une saison intense en un triomphe retentissant: un titre individuel tant attendu et la récompense d’années de travail et de résilience après un grave accident survenu en 2013. À trente-six ans, la complétiste britannique a franchi une nouvelle étape dans sa romanesque carrière, après avoir déjà remporté les mythiques CCI 5*-L de Pau en 2020, Badminton en 2022 et Luhmu¨hlen en 2023, et glané l’or olympique par équipes à Tokyo puis à Paris, où elle s’était également parée de bronze en individuel. Dans cet entretien pour GRANDPRIX, la nouvelle reine d’Europe revient sur cette saison mémorable et son évolution, faisant de nouveau parler son sang-froid, sa volonté, sa précision et la complicité qui l’unit à ses chevaux.

Ginger, une histoire qui ne manque pas de piquant

S’il est une histoire qui n’aurait presque jamais dû voir le jour, c’est bien celle de Bertrand Liegard et Ginger. Entre ces deux-là, on ne peut pas vraiment dire que ce fut le coup de foudre. On peut même affirmer qu’ils ont mis un peu de temps à s’apprivoiser. Pourtant, ils ont tous les deux représenté la France aux derniers championnats d’Europe de dressage, à Crozet.

Anastasia Nielsen, le diamant brut du Rocher

Le 19 octobre, à Rabat, Anastasia Nielsen n’a pas écrit une, mais deux pages de l’histoire du jumping mondial! En selle sur Action Man, la jeune cavalière de dix-neuf ans est en effet devenue la première représentante de Monaco à s’imposer dans un Grand Prix 5*, illustrant à merveille la montée en puissance et les investissements de la Principauté dans la discipline, mais aussi et surtout la plus jeune lauréate d’une étape du Longines Global Champions Tour! Une victoire qui confirme une ascension fulgurante, portée par l’élan de la Global Champions League. Discrète et appliquée, elle construit sa trajectoire avec sérieux, concours après concours, donnant l’impression que rien n’est laissé au hasard. Portrait.

Lou Biannic, les chevaux et la Bretagne dans le sang

Le 20 septembre, Lou Biannic a remporté à Buftea, en Roumanie, le titre par équipes aux championnats du monde Jeunes d’endurance. Bien qu’un peu déçue - sa jument Erminig el Quibi ayant dû s’arrêter à la quatrième boucle à cause de crampes musculaires rapidement disparues -, la Finistérienne de seulement vingt ans a confirmé tout son potentiel dans cette course menée dans la patience, l’écoute et la complicité qui la lie à sa jument, née dans l’élevage familial, à Sizun.

À la recherche du bon contact

“Seulement une main gentille peut calmer un cheval énervé.” Ainsi parlait Xénophon, historien et philosophe de la Grèce antique… Mais qui dit main gentille ne signifie pas main inexistante. Simple, ce constat n’en est pas moins difficile à obtenir, le “bon” contact sur les rênes se révélant un savant mélange entre tact, subtilité, ressenti, franchise, constance, etc., donnant naissance à une connexion idéale entre cheval et cavalier. Alexis Goury, complétiste international et instructeur diplômé du Cadre noir de Saumur, rappelle ici les fondements de la bonne tenue des rênes.

ÉLEVAGE

Orient Express*HDC, un SF de première classe

Dès ses débuts au plus haut niveau, Orient Express*HDC a affirmé son statut de star, remportant le tout premier Grand Prix 5* qu’il a disputé à l’âge de neuf ans seulement. Si la carrière du charismatique petit bai n’a pas été un long fleuve tranquille, des blessures l’ayant empêché de prouver toutes ses qualités aux Jeux olympiques, il a répondu présent lors du rendez-vous majeur de sa carrière: les Jeux équestres mondiaux de Normandie, en 2014, où Patrice Delaveau et lui sont devenus les héros de toute une nation de passionnés en s’octroyant deux superbes médailles d’argent. Vainqueur de cinq Grands Prix 5* au total, le fils de Quick Star semblait aussi bien armé sur le plan génétique que sportif pour s’imposer comme un bon reproducteur. Et les faits lui donnent raison: 35% de ses produits en âge d’être indicés affichent un indice supérieur à 120. Sa descendance restera toutefois extrêmement confidentielle, limitée à quatre-vingt-cinq chevaux, le Selle Français originel profitant désormais d’une retraite paisible au haras des Coudrettes, sous les fenêtres de ses propriétaires.

Fürstin Toto LH sera-t-elle le chef d’oeuvre de Jean-Claude Ferrand?

Elle n’a que cinq ans et en est déjà, cette année, à son deuxième titre consécutif de championne de France des jeunes chevaux de dressage. Surtout, ses notes stratosphériques éclatent tous les records pour un jeune cheval de cette discipline né en France et semblent annonciatrices de l’avènement d’une grande star. Sous la selle de Charlotte Chalvignac-Vesin, Fu¨rstin Toto LH a ainsi remis en lumière Jean-Claude Ferrand, qui n’en est pas à son premier succès avec son élevage à l’affixe LH. Personnage au parcours atypique et au verbe franc, volontaire et passionné, le Mayennais a pourtant dû se résoudre, ces dernières années, à lever le pied et admettre les réalités d’un marché compliqué.

Jackpot d’Elbe, de Sydney à Brisbane?

S’il a connu une saison 2025 moins faste que les deux précédentes, Jackpot d’Elbe n’en demeure pas moins l’un des chevaux les plus prometteurs de la génération 2019. Frère de Sydney une Prince, championne olympique par équipes en 2016 à Rio de Janeiro avec Roger-Yves Bost, ce Selle Français se frayera-t-il un chemin jusqu’aux Jeux de Brisbane, prévus en 2032? Georges Dufossez, Nicolas Starczala et Thibaut Jouanneteau, naisseur, propriétaire et cavalier du jeune hongre, retracent son parcours.

“La représentativité de toute la filière est un enjeu essentiel”, Pascal Cadiou

Et de trois pour Pascal Cadiou! Élu pour la première fois en 2014, Pascal Cadiou arrivera au printemps prochain au terme de son troisième mandat à la tête du Stud-book Selle Français. Des élections procéderont alors, en avril-mai 2026, au renouvellement du conseil d’administration, qui désignera ensuite son bureau et son président. Loin de s’enfermer dans sa tour d’ivoire, l’équipe actuelle invite chacun à profiter du processus pour rejoindre le collectif et apporter ses idées. Rencontre avec son président.

CULTURE ET STYLE

La joyeuse cavalerie de Marina Vamvakas

Bleus, jaunes, rouges, verts, les chevaux de Marina Vamvakas se fondent et se révèlent dans des caléidoscopes chatoyants. L’oeuvre de l’artiste d’origine grecque est lumineuse, joueuse, joyeuse, ouvrant la porte vers un univers onirique des plus colorés. Si les teintes franches de ses toiles ne sont pas sans rappeler le mouvement pictural du “Cavalier bleu” (1911-1914), et notamment les chevaux ronds et puissamment bleus chers à Franz Marc (1880-1913), Marina Vamvakas affirme ne s’être inspirée d’aucune école, et proclame là sa singulière signature. Rencontre avec une artiste volubile, passionnée, chaleureuse, éclatante, intarissable et inarrêtable lorsqu’il s’agit de parler de ses peintures équines. À l’image des chevaux surgissant de ses toiles.

Le cheval, mémoire vive de la résilience palestinienne

Indissociable de l’histoire et de la culture arabes, le cheval a depuis longtemps dépassé son rôle utilitaire pour devenir un symbole vivant d’identités, de cultures et de fierté. Qu’il s’agisse d’élevage, de pratique quotidienne ou de compétition, sa présence contribue à inscrire la Palestine dans une continuité culturelle qui transcende les frontières politiques.

“Une histoire animale du monde” racontée par Éric Baratay et Jérémy Clément

En février dernier sortait aux éditions Tallandier “Une histoire animale du monde. À la recherche du vécu des animaux de l’Antiquité à nos jours”, un ouvrage collectif dirigé par l’historien Éric Baratay, spécialiste de l’histoire des relations humains-animaux. À ses côtés parmi les plumes ayant participé au projet, Jérémy Clément, maître de conférences en histoire ancienne, spécialiste de la culture équestre dans le monde grec, s’est penché sur le cas de Bucéphale, célèbre monture d’Alexandre le Grand. À la croisée des sciences et connaissances d’hier et d’aujourd’hui, l’ouvrage offre une nouvelle lecture de l’Histoire, à laquelle les animaux ont participé, bien souvent à leurs dépens.

Retrouvez également une sélection littéraire idéale pour les fêtes de fin d’année, ainsi que les traditionnelles pages Tendances, qui mettent en avant quelques-unes des plus belles marques équestres. Sans oublier la rubrique Shopping de noël !

AUTRES

À chaque cheval sa manière de voyager

Sans conteste, le transport d’un équidé peut être source d’inquiétude pour des propriétaires. Il semble donc intéressant de prendre le sujet à bras le corps en adaptant le mode de transport au profil de chaque cheval afin qu’il voyage dans les meilleures conditions. À l’heure où le bien-être animal apparaît central, permettre à son partenaire de voyager en toute sérénité l’est tout autant. En ce sens, des solutions concrètes et adaptées existent pour apporter confort et sécurité, sans compter sur les nombreuses innovations du secteur. La morphologie, le tempérament, l’âge ou encore l’état de santé sont autant de points d’attention sur lesquels il est possible de s’adapter.

Sécuriser son présent... et son avenir! 

Soutenir, garantir, ou encore renforcer: tous les synonymes du verbe “assurer” tendent vers l’idée d’aider. En effet, la filière des assurances a pour mission de protéger l’intérêt de ses clients face aux aléas de la vie. Si, juridiquement, le cheval est considéré comme un bien meuble, la réalité du terrain est tout autre. Cet être vivant, imprévisible, peut effectivement occasionner des dégâts – aux autres ou à lui-même –, affolant au passage le poids des factures du propriétaire ou du gardien. Si certaines garanties d’assurance sont très connues, d’autres requièrent un nouveau coup d’oeil.