“Nous avons un réservoir de chevaux très intéressant”, Olivier Guillon
En cette période hivernale de transition, l’équipe fédérale d’encadrement du saut d’obstacles a organisé des stages destinés aux cavaliers Seniors. Pendant deux jours, accompagnés d’un ou deux chevaux, les cavaliers ont pu travailler sur le plat avec Jean Vesin et à l’obstacle avec Édouard Coupérie, sélectionneur national, ou son adjoint Olivier Guillon. Davy Delaire, conseiller technique national pour le saut d’obstacles Seniors, est également présent afin d’optimiser les échanges, de suivre le volet socio-professionnel et de rencontrer les propriétaires de chevaux présents. Deux sessions ont été organisées au pôle d’excellence de compétition équestre à Deauville, dans le Calvados, et au haras de Liverdy-en-Brie, en Seine-et-Marne, et deux autres sont prévues début 2026 à Mâcon (Chaintré), en Saône-et-Loire, et Barbaste, dans le Lot-et-Garonne. Olivier Guillon dresse un point d’étape.
Quels cavaliers avez-vous conviés à ces stages?
Nous avons invité essentiellement des cavaliers qui ont participé à des Coupes des nations en 2025, ainsi que des couples en pleine évolution et des cavaliers disposant de chevaux à fort potentiel. Ces stages sont aussi ouverts aux entraîneurs privés des cavaliers et aux propriétaires des chevaux, ce qui permet d’échanger très librement. Notre idée est d’amener le plus possible de couples performants vers les épreuves par équipes en 2026.
Quel est le programme type du stage?
Les saisons de compétition deviennent de plus en plus denses. Il n’y a quasiment plus de temps mort, ce qui rend assez ardue l’organisation de stages. Nous avons choisi un format sur deux jours et nous nous déplaçons dans plusieurs régions afin de donner accès au plus grand nombre possible de cavaliers. Ils font travailler chaque cheval sur le plat et à l’obstacle sur des exercices de base le premier jour et sur un petit enchaînement le lendemain.
Qui intervient pour le travail sur le plat et avec quel objectif?
Chaque séance commence par une demi-heure de travail sur le plat avec Jean Vesin. Il travaille déjà avec plusieurs cavaliers de saut d’obstacles et Édouard Coupérie a souhaité qu’il intervienne lors de ces stages. Il aide les cavaliers à trouver une ligne de conduite dans leur travail sur le plat. On sait que le rythme intense d’une écurie professionnelle prend parfois le pas sur le temps consacré à l’entraînement de chaque cheval. L’idée est de revenir à des choses simples et au bon fonctionnement du cheval et de son cavalier afin d’obtenir encore plus d’harmonie en piste et d’instaurer du confort pour tout le monde au quotidien.
En quoi consiste le travail à l’obstacle?
Après ce travail sur le plat, les cavaliers nous rejoignent, Édouard ou moi, pour un enchaînement de mécanisation le premier jour. Cela nous permet de voir les chevaux travailler dans le relâchement et sans pression. C’est très intéressant pour nous parce que cela nous offre un point de vue différent et complémentaire de ce que nous avons pu voir en concours pendant l’année. Le deuxième jour, nous leur proposons d’enchaîner un parcours d’une hauteur très raisonnable. Là encore, nous ne voulons pas mettre les couples à l’effort, parce que nous connaissons leur potentiel. Nous cherchons à répéter les bons sauts, ainsi qu’à améliorer le tracé et l’équilibre.
Comment ces stages sont-ils accueillis par les cavaliers?
Les cavaliers sont très demandeurs et nous font de bons retours après ces deux premiers stages. Nous en réunissons une dizaine lors de chaque session et proposerons certainement une seconde date dans les régions très denses comme la Normandie.
Quel est l’objectif de ces stages?
Nous sommes dans un contexte très différent du reste de la saison, qui nous offre plus de temps pour échanger avec les cavaliers, ce qui nous paraît primordial. Ils nous parlent de leur programme de concours, incluant généralement des tournées hivernales dans le sud de la France et de l’Europe. Nous évoquons ensemble les différents scénarios possibles pour la suite de la saison. Nous apportons un regard extérieur, sans a priori, ce qui peut aider à affiner quelques réglages ou même à franchir un cap pour certains. Je pense que c’est utile pour tout le monde.
Quel état des lieux dressez-vous?
Nous avons un réservoir très intéressant, avec en particulier une dizaine de chevaux qui vont avoir neuf ans en 2026 et arriver à maturité pour débuter à 1,50m. Nous avons également des chevaux ayant concouru au niveau 3* et qui devraient pouvoir atteindre les niveaux supérieurs dès la saison prochaine.
Quel sera le premier grand rendez-vous de la saison 2026?
Chaque cavalier établit son programme d’hiver et nous retrouverons tout le monde au Master Pro au printemps 2026 à Fontainebleau. Il sera alors temps d’affiner le programme de chacun pour amener les couples performants vers les Coupes des nations de niveaux 3* et 5*.

