François-Xavier Boudant récidive et couronne son week-end parisien

Ainsi s’est achevée la deuxième édition de la nouvelle formule du Salon du Cheval de Paris. Deuxième sur le papier, mais première véritable édition, puisque celle de l’an dernier avait été lourdement perturbée par une vague de rhinopneumonie équine, contraignant les organisateurs à annuler les épreuves sportives et à renoncer, fait inédit, à la présence même des équidés sur le salon. L’enjeu était donc de taille cette semaine, avec la tenue d'épreuves internationales labellisées 1* et 3*, une sorte de test pour l’événement orchestré par VL Média.

Point d’orgue du week-end, le Grand Prix CSI 3* s’est déroulé devant une tribune comble, que l’organisation devra sans doute prochainement agrandir afin de répondre à l’engouement du public. Le chronomètre a joué un rôle déterminant dans la phase initiale, écartant six couples, dont cinq tricolores, de la qualification pour la seconde manche malgré des parcours parfaits. Ce fut notamment le cas de Grégory Cottard et Laura Rayjasse qui, à cause d'un point de temps dépassé, ont dû se contenter des seizième et dix-septième places avec Hold Up de Valeme et Crapule Verdoso. Parmi les quinze duos invités à retrouver la piste, trois avaient eux aussi été pénalisés d’un point pour dépassement de temps, mais ont néanmoins été repêchés. Edward Levy et Griss de Kerglenn, la Néerlandaise Elize van de Mheen sur Kes TN et la Belge Gudrund Patteet sur Sea Coast Qarvaljo d’Or ont ainsi pu tenter leur chance dans la finale.

“Je savais qu’il me fallait tout donner”, François-Xavier Boudant

Au terme d’une bataille serrée (l’épreuve a compté pas moins de sept double sans-faute), François-Xavier Boudant l’a emporté aux rênes de son fidèle Brazyl du Mezel. Déjà vainqueur de l’épreuve majeure de vendredi avec le même alezan, le Normand s’est élancé en dernier, juste après que Roger-Yves Bost et Ballerine du Vilpion aient pris la tête du provisoire en 37’’93. N’ayant d’autre choix que de prendre tous les risques pour espérer terminer ne serait-ce que sur le podium, le couple a abaissé le chronomètre à 36’’80, synonyme de victoire. “Mon cheval a été vraiment super. Dans le parcours initial, il sautait presque un peu trop haut, mais il a de l’expérience et je le connais bien, donc ça a été. Au début, nous avons eu peur qu’il y ait trop de sans-faute, mais au final, il y en a eu tout juste le bon nombre. Yann Royant (le chef de piste, ndlr) a donc bien dosé le parcours par rapport au plateau. Ayant vu le second parcours des autres, et notamment celui de Bosty (Roger-Yves Bost, nldr), je savais qu’il me fallait tout donner pour empocher la victoire. C’est donc ce que j’ai essayé de faire et cela a fonctionné.” a réagi François-Xavier Boudant. Pour le cavalier et son entourage, ces deux victoires d’affilée sont d’autant plus réjouissantes que Brazyl a subi une blessure en début d’année l’ayant tenu à l’écart des compétitions pendant plusieurs mois. “Nous avons pris le temps de le remettre en forme et cela fait plaisir que de le retrouver ainsi”, a-t-il déclaré. Cette édition marquait également le retour du sport au Salon du Cheval de Paris : “Les organisateurs du Salon ont créé un évènement incroyable. C’est un pari réussi. Ils ont même été victimes de leur succès, il y a presque trop de monde, mais c’est plutôt un bon problème. Nous reviendrons avec plaisir.”

Relégué sur la deuxième marche du podium, Roger-Yves Bost a réagi avec fair-play : “Brazyl est un cheval rapide. J’ai vu que j’avais perdu du temps après le double en numéro quatre, en allant sur le vertical qui suivait, puis l’oxer numéro 6. Je voyais une foulée de moins dans le virage pour aller sauter sur le vertical, donc j’ai ralenti, ce qui m’a obligé à faire sept foulée au lieu de six dans la ligne jusqu’à l’oxer. Mais je savais que François-Xavier allait gagner, je lui ai dit avant qu’il prenne le départ !” 
La troisième place de ce Grand Prix est revenue à un autre Français, Thomas Lambert qui, sur Jackpot E.B, a franchi la ligne d’arrivée en 38’’11. Le couple a été suivi de près par le Belge Koen Vereecke et Merryweather Vt Leeuwerikenhof, auteurs d’un parcours en 38’’37. En selle sur Komet des K, l’Angevin Félix Jarry a franchi la ligne d’arrivée en 39’’72 et pris la cinquième place du classement. Il s’est aussi vu décerner le titre du meilleur cavalier de ce CSI 3*, son fils de Kannan n’ayant pas touché une barre du week-end.
Sans-faute en deuxième manche avec Griss de Kerglenn, Edward Levy a terminé à la neuvième place. Il a été suivi par Alix Ragot et Gueule d’Amours, pénalisés de quatre points lors de leur second parcours. Tous deux crédités du même score, Pierre-Alain Mortier et Philippe Rozier ont conclu en onzième et douzième position avec Euphory des Forêts (39’’26) et Dirty Sweet (39’’86). Associé à Espri du Figuier, Olivier Robert a quant à lui écopé de huit points (38’’21) et figure au treizième rang.

Un coup d’essai concluant sur le plan sportif

“C’était une très belle édition. Les retours des cavaliers, des propriétaires et des grooms sont très positifs. Ils sont ravis de ce que nous avons pu proposer et de l’adaptation que nous avons faite des lieux que nous ne connaissions pas forcément. Nous avons eu du beau sport, avec un public très attentif, donc nous sommes très heureux.” a déclaré Jeanne Gonin, la directrice sportive du concours. “Il nous faut faire le bilan de cette édition avant de nous projeter vers les prochaines, mais l’objectif de toute l’équipe est de proposer une compétition de niveau supérieur dans les années à venir et je crois que nous sommes en bonne voie pour obtenir une étoile supplémentaire.”

Les résultats ici.

Toutes les épreuves du Salon du cheval de Paris sont à revoir sur GRANDPRIX.tv.