“Construire un programme sportif sur trois jours a été un vrai défi”, Jeanne Gonin

Relancé l’an dernier, le Salon du cheval de Paris a concrétisé cette année le retour de compétitions internationales au Parc des expositions de la Porte de Versailles, avec l’organisation de CSI 3* et 1*. L’an passé, les épreuves nationales avaient été annulées en raison d’une épizootie d’herpèsvirose équine de type 1 (virus également connu sous le nom de rhinopneumonie) survenue quelques jours avant l’événement. À l’issue de ce week-end sportif et festif, Jeanne Gonin, directrice sportive du concours, dresse un premier bilan positif.



Impliquée cette année dans l’organisation du CSI du Salon du Cheval de Paris, Jeanne Gonin est aussi directrice sportive du Jumping international de Bourg-en-Bresse.

Impliquée cette année dans l’organisation du CSI du Salon du Cheval de Paris, Jeanne Gonin est aussi directrice sportive du Jumping international de Bourg-en-Bresse.

© Sportfot

Quel bilan tirez-vous du retour des CSI au Salon du cheval de Paris ? 

Je crois que c’était une très belle édition. En tout cas, les retours des cavaliers, des propriétaires et des grooms sont très positifs. Ils sont ravis de ce que nous avons proposé et de notre adaptation à ces lieux, que nous ne connaissions pas forcément très bien. Sur la piste, il y a eu du beau sport, avec un public très attentif, ce qui constitue une belle réussite. En tout cas, nous sommes heureux.

Comment avez-vous construit un programme sportif concentré sur trois jours ? 

Ce fut un vrai défi. C’est pourquoi nous avons dû organiser une première épreuve à huis clos, sans public, le jeudi soir. Sans cela, l’événement se serait terminé trop tard le dimanche. Le programme a été établi en concertation avec le chef de piste (Yann Royant, ndlr) et les différents intervenants officiels, dont notre présidente de jury (Damaris Ismalun, ndlr). Finalement, cela a plutôt bien fonctionné. L’idée était aussi que les cavaliers n’aient que deux chevaux chacun, ce qui a permis de condenser un peu plus le programme.

Comment cette proposition, ainsi que l’ensemble des changements apportés par rapport à l’ancien format du Salon, ont-ils été accueillis par les athlètes ? 

Plutôt bien, parce que nous avons réussi à leur présenter un projet réfléchi. Pour eux, un programme restreint implique de partir moins longtemps que d’habitude. Il faut garder à l’esprit que les cavaliers ont toujours d’autres chevaux à monter chez eux. Ils ont également salué la qualité de l’accueil, notamment au niveau des écuries. En outre, nous avons mis en place un paddock secondaire qui leur a permis de sortir plus souvent leurs chevaux, aussi bien en longe que montés. Enfin, les écuries sont restées assez silencieuses, même si elles étaient dans le même hall que la piste, ce qui a été apprécié.



“Convoyer tant d’animaux en ville reste un défi logistique”

Vous êtes-vous satisfaite du plateau de cavaliers, en termes de niveau comme de diversité des profils ? 

Nous nous demandions si les cavaliers continueraient à sauter jusqu’à cette période de l’année, et j’ai l’impression qu’il n’y a plus vraiment de pause hivernale désormais. Nous avons reçu beaucoup de demandes et le plateau a été à la hauteur de nos attentes, en termes de cavaliers français comme d’étrangers. Honnêtement, j’ai été très agréablement surprise d’accueillir des cavaliers de vingt-quatre nations différentes. C’est énorme pour un CSI 3* aujourd’hui. Nous sommes ravis et je crois que le pari est réussi de ce côté-là.

Quels ont été vos principaux défis ? 

Faire entrer tous ces chevaux dans le hall fut le premier. C’est pourquoi nous en avons limité le nombre. Les faire arriver en pleine ville n’était pas non plus chose aisée. Nous avons la chance que le site borde le périphérique, mais convoyer tant d’animaux en ville reste un défi logistique. Finalement, les arrivées ont été vraiment fluides parce que nous avions mis un système d’inscriptions qui a facilité les choses. De plus, nous avons aussi pu compter sur l’aide de très nombreux bénévoles, donc tout s’est très bien passé. À la grande surprise des cavaliers, d’ailleurs, qui se sont étonnés de cette simplicité.

Ce retour du sport international a-t-il posé les bases d’une montée en puissance sportive du Salon du cheval de Paris ? 

C’est l’objectif de toute l’équipe organisatrice. Néanmoins, je crois que nous devons d’abord tirer le bilan de cette édition avant de nous projeter sur les prochaines. Chacun à nos postes respectifs, nous avons listé les modifications à apporter, que nous partagerons lors d’une grande réunion de débriefing. Par exemple, nous allons tâcher d’ajouter une douche supplémentaire aux écuries. Il s’agit de détails, mais tout compte. Beaucoup d’éléments peuvent encore être améliorés collectivement, et je crois que nous sommes sur la bonne voie pour espérer obtenir une étoile supplémentaire.