Édouard Coupérie a réussi le contrat rempli de l’année

En cette période de fêtes, GRANDPRIX (re)met en lumière les cavaliers, chevaux, éleveurs, couples, meneurs d’Hommes, ou encore événements qui ont marqué 2025. Nommé chef d’équipe et sélectionneur de l’équipe de France en février, Édouard Coupérie a depuis franchement rempli son contrat, même s’il reste bien sûr des axes d’amélioration.



Le 4 février, dans son premier entretien publié le jour de sa prise de fonction, Édouard Coupérie se disait “fier et assez ému” de prendre les rênes de l’équipe de France et de notamment succéder à Henk Nooren, Thierry Pomel, Philippe Guerdat, Laurent Elias, Gilles Bertran de Balanda, ou encore le regretté Jean-Maurice Bonneau. 

Sélectionneur national adjoint de 2019 à début 2025, le sexagénaire a ainsi obtenu une promotion méritée, mais qui n’est pas arrivée sans une dose de pression. Si la France avait conclu son dernier championnat international – les Jeux olympiques de Paris – avec une belle médaille de bronze collective, l’événement quadriennal avait mobilisé une grande partie de l’énergie des acteurs de la performance française pendant plusieurs mois. Force était donc de constater qu’un plus large vivier était à reformer, ce à quoi s’est immédiatement attelé Édouard Coupérie. “En 2025, il nous faut désormais ouvrir les portes à de nouveaux couples, pour qu’ils découvrent le haut niveau, toujours encadrés par des paires chevronnées. Il convient donc trouver le bon mélange”, disait-il il y a encore dix mois. 

318 jours plus tard, ayant profité d’une saison dépourvue de pression pour la qualification olympique en vue de Los Angeles 2028, celui qui est l’un des cofondateurs des écuries du Grand Veneur a pu ouvrir grand les portes de l’équipe de France et du haut niveau. Si les Bleus n’ont guère brillé par équipes lors de deux des grands rendez-vous de l’année qu’ont été les Européens Longines de La Corogne et la finale de la Ligue des nations Longines de Barcelone, chacun conclu au septième rang, de nombreux motifs de satisfaction sont à noter. 

La moisson avait particulièrement bien débuté en avril à l’occasion de la victoire historique de Julien Épaillard dans la finale de la Coupe du monde Longines de Bâle, associé à Donatello d’Auge. S’en sont bien entendu suivis de très grands succès pour la jeunesse tricolore, à commencer par de remarquables prestations d’Antoine Ermann, Nina Mallevaey et Jeanne Sadran en épreuves collectives. Les deux premiers ont notamment été impeccables dans les Coupes des nations des CSIO 5* de Rome et Bruxelles, respectivement sur Floyd des Prés et Nikka vd Bisschop. Bien sûr, le Bourguignon d’origine a aussi été le meilleur tricolore des Européens et de la finale de la finale de la Ligue des nations Longines, tandis que la championne de France venue du Nord a multiplié les podiums individuels, allant même jusqu’à ravir son premier Grand Prix 5* avec Dynastie de Beaufour à Bruxelles, le 31 août. Jeanne Sadran a quant à elle signé un double zéro déterminant dans l’étape de la Ligue des nations de Rotterdam avec le génial Dexter de Kerglenn, ce qui avait scellé sa sélection pour les Européens. “Les jeunes ont été vraiment performants et ont démontré que nous avions besoin d’eux”, résumait le boss de la délégation française. 



“Je trouve cette nouvelle dynamique prometteuse”, Philippe Rozier

À la suite de l’échéance continentale et de la finale de la Ligue des nations, Édouard Coupérie avait tiré un bilan positif de la saison extérieure. “Les résultats ne se sont pas exactement ceux que j’espérais, mais il y a eu du bon et du moins bon. Ce que je remarque, c’est qu’à chaque fois que nous avons connu un mauvais résultat, le ou les concours suivants se sont bien passés. Cela prouve que nous savons réagir, mais que nous devons gagner en régularité. […] Je vois du positif car une dynamique s’est créée. […] Il y a eu des hauts et des bas et nous devons parvenir à nous stabiliser”, analysait-il. 

Enclin à l’autoévaluation, Édouard Coupérie compte aussi parmi ses réussites de la saison le fait d’avoir instauré un échange constructif avec de nombreux cavaliers français. Il s’appuie par ailleurs sur le soutien apprécié d’Olivier Guillon, ancien membre de l’équipe de France et nommé sélectionneur adjoint. Cet hiver, tous deux allient d’ailleurs leurs connaissances à l’occasion de stages fédéraux à destination de cavaliers ayant participé à des Coupes des nations en 2025. 

“À mon avis, sa plus grande force est qu’il connaît tous les cavaliers par cœur”a notamment exprimé Philippe Rozier au sujet du sélectionneur national. “Il a beaucoup de recul sur chacun d’eux et sait exactement comment les approcher. Cependant, il n’est pas non plus leur ami intime, ce qui est tout aussi important… […] Son objectivité lui permettra sûrement de pouvoir garder le contrôle. […] En tout cas, je trouve cette nouvelle dynamique prometteuse.” Jeanne Sadran a elle aussi un avis positif sur la prise de fonction d’Édouard Coupérie : “Avant de prendre son nouveau poste, Édouard s’est pas mal occupé des jeunes, donc j’entretiens un très bon rapport avec lui depuis longtemps et me sens très à l’aise à ses côtés”. Du côté des propriétaires, qu’Édouard Coupérie espère fédérer et fidéliser, les retours semblent également positifs. “Je suis très satisfait de la communication et de l’écoute dont fait preuve le staff fédéral, ce qui n’a pas toujours été le cas”a notamment commenté Vincent Goudin, copropriétaire de Floyd des Prés dans un portrait consacré à son alezan. 

Plus que des résultats, le nouveau meneur des Bleus a réussi à insuffler une dynamique vertueuse dans les rangs tricolores, notamment en mettant l’accent sur la communication entre tous les partis. En mélangeant les jeunes pousses et les cavaliers d’expérience, Édouard Coupérie est parvenu à suivre la feuille de route de la Fédération française d’équitation (FFE). “Si j’avais à refaire toutes les sélections, il me semble que je choisirais quasiment les mêmes. Cette première année m’a aussi donné l’opportunité de connaître tout le monde, ce qui va me permettre d’avancer”, affirme le chef d’équipe, qui a connu un grand motif de satisfaction à l’issue du CSI 5*-W de Lyon. Dans la capitale des Gaules, les Bleus ont en effet signé un triplé tricolore inédit mené par Olivier Perreau et suivi de Julien Épaillard et Antoine Ermann. De quoi lancer idéalement la saison indoor et d’envisager la saison 2026, dont le point d’orgue sera les Mondiaux d’Aix-la-Chapelle, avec ambition. 



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