“Je ne garde que le meilleur avec Timon”, Alexis Deroubaix

La nouvelle est tombée aujourd’hui, Timon d’Aure va quitter le haras du Plessis d’Annick et André Chenu et ne figurera plus sous la selle du Tricolore Alexis Deroubaix. Peu après cette annonce, le Nordiste a répondu aux questions de GRANDPRIX. Résolument tourné vers l’avenir, il ne garde que le meilleur de son association avec l’extraordinaire fils de Mylord Carthago. 



La vente de votre complice Timon d’Aure a été officialisée aujourd’hui. Dans quel état d’esprit êtes-vous ? 
C’est une page qui se tourne… Je ne garde que le meilleur, car Timon m’a permis d’acquérir énormément d’expérience. J’ai appris à amener un cheval au plus haut niveau grâce à lui, mais aussi bien sûr grâce à Annick et André. Tous deux ont l’habitude de conduire des chevaux d’exception jusqu’au sommet, ils l’ont fait à de nombreuses reprises. Nous avons désormais toutes les cartes en main pour mener nos chevaux d’avenir jusqu’à des championnats d’envergure. 
Cette vente était dans la suite logique des choses, car Timon a douze ans. S’il avait eu deux ans de moins, nous l’aurions gardé pour les prochains Jeux olympiques, mais la raison et le métier veulent cela. Nous nous y étions préparés, et nous disposons d’une bonne relève avec des chevaux prometteurs que nous valorisons. Je pense notamment à Bornthis Way Chapelle, qui va avoir neuf ans et qui montre énormément de bonnes choses pour prétendre au plus haut niveau et aux échéances majeures. Cela va faire avancer notre système, car nous pourrons miser sur de nouveaux chevaux. 
 
Quels sont les meilleurs souvenirs que vous gardez de votre histoire commune ? 
La deuxième place dans le mythique Grand Prix CSIO 5* de Dublin a été vraiment spéciale. C’était quelque chose ! Timon a eu tellement de performances que c’est franchement difficile à dire. Nous avons aussi réalisé un doublé dans les Grand Prix CSI 2* de Saint-Lô, il y a bien sûr eu les Jeux équestres mondiaux de Tryon (avec une neuvième place et la meilleure performance française à la clé, ndlr), notre victoire dans le Grand Prix CSI 5* de Dinard, devant notre public en France… Ce cheval-là, c’est toute une histoire. Je le montais depuis ses huit ans, et nous avons connu beaucoup de beaux moments, comme quelques passages à vide par ailleurs. Il a été extraordinaire, je ne saurais même pas dire combien de victoires il compte ! 
 
Outre les victoires, que retenez-vous de ce cheval ? 
Timon est très attachant, mais il a tout de même son caractère. Il n’est pas toujours docile au box, et peut être grincheux par moments. Il est très sensible, et donnait tout en piste. Le concours, c’est vraiment sa vie ! 
 
Pas question donc de se laisser abattre, vous regardez vers l’avenir… 
Absolument ! Je ne vois pas cela comme quelque chose de négatif, au contraire je vais me tourner vers les autres chevaux et tenter de construire un piquet plus étoffé. J’ai envie de faire avancer notre système et d’avancer. L’expérience engrangée va nous permettre d’aller plus loin. Aux côtés d’Annick et André, je suis dans un système bien huilé. En France, ce sont des références. 
 
En tant que cavalier, n’avez-vous finalement pas le sentiment d’un travail accompli en ayant valorisé ce cheval jusqu’au plus haut niveau ?  
Si, complètement ! Nous avons réussi à mener Timon jusqu’au plus haut niveau et à obtenir de belles performances. Il a pris part à deux des championnats les plus difficiles au monde. La seule petite frustration que j’aie concerne les Jeux olympiques qui se profilaient. Mais encore une fois, c’était le moment ou jamais de le commercialiser. La route est longue, il serait stupide et prématuré de dire que nous avons déjà des chevaux en vue des Jeux olympiques de Paris 2024, mais nous pourrons certainement en conserver davantage désormais.