Sacré à Rome, Jur Vrieling tient déjà son nouveau crack!
Jur Vrieling a triomphé du difficile Grand Prix d’Italie, cet après-midi à Rome, offrant sa toute première victoire aux Pays-Bas dans cette épreuve de prestige. Associé à VDL Glasgow van het Merelsnest, son nouveau crack étalon, le Néerlandais a signé le seul double sans-faute, devançant les deux meilleurs Italiens de ce CSIO 5*, Alberto Zorzi et Lorenzo de Luca, deuxième et troisième avec Fair Light van’t Heike et Ensor de Litrange LXII. Retour sur une sacrée après-midi de sport.
Ce retour au tout premier plan, et ce qu’il faut bien considérer comme le plus beau triomphe individuel de sa carrière, le Batave, tout sourire ce soir en conférence de presse, les doit à VDL Glasgow van het Merelsnest, son nouveau crack, un étalon propriété du grand haras néerlandais VDL, pour lequel il monte depuis plus de dix ans. Il n’aura pas échappé aux passionnés d’élevage que ce beau cheval noir de onze ans est issu de Nabab de Rêve et Wendelina van’t Merelsnest, laquelle n’est autre que la propre sœur de l’exceptionnelle Sapphire (Darco x Hedjaz), lauréate d’une multitude de Grands Prix avec l’Américain McLain Ward… dont celui de Rome en 2010! Le succès de ce couple, déjà vu en Coupe des nations l’an passé, n’est pas si surprenant en soit, mais le scénario de ce Grand Prix l’a sans aucun doute été.
Mathieu Billot encore dans le bon wagon
En effet, Vrieling et Glasgow ont signé l’unique double sans-faute de cette exigeante épreuve dessinée par Uliano Vezzani. Compte tenu de son chrono plutôt moyen, le futur vainqueur, septième des douze partants de la seconde manche, n’a pas manqué de reconnaître qu’il se serait même contenté d’une place d’honneur. Non pas parce qu’il a cherché à assurer ce double zéro, mais surtout parce qu’il a revu à la dernière seconde son contrat de foulées devant le triple réduit en double. Avant son entrée en piste, Rob Ehrens, le chef d’équipe des Pays-Bas, lui avait suggéré de l’aborder en neuf foulées contre dix pour les concurrents précédents. Lorsque le pilote s’est ravisé, estimant l’affaire impossible, son étalon s’est quasiment arrêté sur ses quatre fers, avant d’accepter de franchir ce maudit double et de reprendre sa chevauchée victorieuse! Impressionnant.
À vrai dire, tout le monde a souffert dans cette seconde manche. Sans doute la chaleur et la fatigue ont-elles joué leur rôle, puisque six des douze chevaux finalistes avaient déjà sauté les deux manches de Coupe des nations vendredi. Tentant pourtant de s’assurer un accessit, les deux premiers concurrents de ce second round, les Italiens Emanuele Gaudiano et Giulia Martinengo Marquet, précédemment pénalisés d’un point de temps, ont concédé six et neuf points avec Caspar 232 et Fine Edition. Premier sans-faute à repartir, Mathieu Billot, déjà aux avant-postes hier avec ses deux autres montures, avait un coup à jouer avec un Shiva d’Amaury plutôt frais. Le Normand a tout tenté, mais échoué sur le vertical 8 et l’oxer 9c de sortie du double, et dû se contenter de la neuvième place.
Les Italiens prennent date
Par la suite, les expérimentés Néerlandais Marc Houtzager et Gerco Schröder en ont terminé avec huit et quatre points, le premier renversant le 9c et le vertical sur bidet 10 avec Sterrehof’s Baccarat, et le second le vertical 15, dernier obstacle du parcours, sur Glock’s Lausejunge 16. La route semblait se dégager pour les héros italiens de la Coupe des nations, mais Alberto Zorzi et Fair Light van’t Heike n’a pas été en mesure de rééditer leur double sans-faute de vendredi, cédant eux aussi sur le fichu dernier vertical, tandis que l’oxer 6, avant-dernière difficulté du tracé, a privé de triomphe romain son compatriote Lorenzo de Luca, pourtant brillant avec Ensor de Litrange LXII. Les deux acteurs de la renaissance du jumping transalpin ont néanmoins glané les deuxième et troisième places, et sûrement pris date pour l’avenir.
Entretemps, l’Espagnol Sergio Alvarez Moya a demandé à son tout bon Arrayan de galoper ventre à terre, ce qu’il a payé cash par deux fautes sur l’antépénultième et le dernier obstacles. Son compatriote Eduardo Alvarez Aznar s’est montré nettement plus prudent avec l’excellent Rokfeller de Pléville, mais l’oxer 6 est tombé, ce qui l’a relégué au cinquième rang. Même cause et même conséquence pour l’Irlandais Mark McAuley, finalement quatrième avec le brillant Miebello, qu’il monte par intérim pendant la convalescence de la Franco-Suédoise Charlotte Mordasini, et déjà deuxième dimanche dernier du Grand Prix CSI 4* de Bourg-en-Bresse. La victoire tendait enfin les bras au Suédois Douglas Lindelöw, dernier concurrent en piste avec Zacramento, auteur d’un magnifique double sans-faute vendredi. Hélas, le couple n’a pas trouvé la bonne distance pour aborder le vertical 5, une hésitation qui a entraîné une chute spectaculaire mais apparemment sans gravité pour le pilote comme le hongre. Que d’émotion, quel scénario!
Trois autres cavaliers français ont pris part à cette épreuve. Les deux premiers, Pénélope Leprevost et Roger-Yves Bost, ont déroulé de fort beaux parcours avec Vagabond de la Pomme et Sangria du Coty, ne cédant que sur le vertical de palanques placé en 12 par ce diable d’Uliano Vezzani. Les choses se sont avérées plus compliquées pour Kevin Staut, battu sur l’oxer 3, le vertical 4a d’entrée du double et l’oxer 9c de sortie du triple avec Silver Deux de Virton*HDC, qui a connu et connaîtra des jours meilleurs avec le Normand.
Les résultats ici