“Je veux essayer de réparer ce qui s’est cassé il y a trois ans à Rio”, Rodrigo Pessoa

Ouf ! Le 6 octobre à Barcelone, l’Irlande a décroché la dernière qualification olympique collective que pouvait encore convoiter une nation européenne pour Tokyo 2020. Après deux échecs aux Jeux équestres mondiaux de Tryon et aux Européens Longines de Rotterdam, Rodrigo Pessoa est donc parvenu à remobiliser ses troupes pour vaincre le signe indien qui frappait le Trèfle, dont l’équipe n’a plus concouru aux Jeux depuis 2004. In extremis et non sans remous, le Brésilien a donc rempli la mission que lui avait confiée la Fédération irlandaise. Et comme on le sentait poindre depuis quelques mois, il va à l'avenir davantage se consacrer à nouveau à sa carrière de cavalier. Ce come-back pourrait le conduire jusqu’au Japon, où il espère dépasser la « trahison » qui l’avait privé des JO de Rio de Janeiro – ses derniers, prévoyait-il – il y a trois ans. À la table d’un café parisien, par un pluvieux matin d’octobre, le légendaire multi-médaillé de quarante-six ans s’est confié comme rarement il ne l’avait fait par le passé.



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Depuis l’arrivée de Philippe Guerdat au poste de sélectionneur en début d’année, on parle beaucoup de votre retour en équipe nationale en vue des JO de Tokyo. Dans quelle mesure cela vient-il de vous ? De vos coéquipiers ? De Philippe Guerdat lui-même ?
Quand Philippe a donné sa première interview (le 22 février dernier à GRANDPRIX- replay.com, ndlr), il a directement dit qu’il souhaitait mon retour dans l’équipe… (Rires) C’était un sympathique clin d’œil ! Mes coéquipiers aussi me poussaient à revenir. Tout s’est déclenché au mois de mars, quand mon propriétaire (Louis Cohen, de la société floridienne Artemis Farm) m’a dit qu’il me fallait trouver un cheval pour Tokyo. Je veux essayer de réparer ce qui s’est cassé il y a trois ans à Rio. Je reviens humblement, décidé à bien travailler au service de mon pays. Toutefois, je conserve une certaine méfiance, même si les acteurs ont changé depuis et qu’ils me semblent honnêtes. Je me suis fait avoir une fois, pas deux !
 
Que s’est-il réellement passé en juillet 2016, lorsqu’on vous a désigné remplaçant aux Jeux olympiques de Rio, au profit de Stephan de Freitas Barcha ? George Morris ne croyait pas suffisamment en vos chevaux ?
Dès l’annonce de la sélection, j’ai immédiatement compris et accepté ce qui se passait. Il s’agissait simplement d’une divergence d’opinion. Et on ne peut pas revenir en arrière. J’ai fait trop confiance et j’ai été bien trop honnête vis-à-vis du staff fédéral. J’ai été naïf, je me suis fait avoir comme un bleu, parce que je ne pensais vraiment pas que cela puisse m’arriver… J’ai toujours eu de très bons rapports avec George Morris. J’avais même milité pour sa venue en janvier 2016 ! Quant au président de la Confédération brésilienne (Luiz Roberto Giugni, remplacé en janvier 2017 par Ronaldo Bittencourt Filho, ndlr), j’ai gardé les messages où il m’assurait que je demeurais bel et bien le leader de l’équipe et que rien ne changerait. J’avais pris cela au pied de la lettre… […]



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Contrairement à ce que Rodrigo Pessoa laissait entendre dans le magazine, il n'est pas encore acté que sa relation avec la Fédération irlandaise est terminée. Comptant relancer sa carrière de cavalier, il lui semblait naturel de ne pas poursuivre sa mission de chef d'équipe d'Irlande. Toutefois, aujourd'hui, nombre de cavaliers demandent à ce qu'il reste. Actuellement, les parties en jeu étudient les possibilités de poursuite de sa carrière sportive, conjointement à celle de sélectionneur, avec dans les deux cas la perspective les Jeux olympiques de Tokyo.