Kevin Staut et Alexis Deroubaix enflamment Lyon avec deux cracks que la France doit CON-SER-VER!

Les Français ont gâté le public d’Eurexpo ce soir, en clôture de la première des trois journées du CSI 5*-W de Longines Equita Lyon. En effet, Kevin Staut et Alexis Deroubaix ont signé un superbe doublé dans le Grand Prix Longines, épreuve à 1,60m qualificative pour l’Equita Masters de demain et le Grand Prix Coupe du monde de dimanche, associés respectivement à Urhelia Lutterbach et Timon d’Aure. Le Suisse Martin Fuchs, champion d’Europe, a complété le podium sur Silver Shine.



Urhelia, ne t’en va pas !

Le cru 2019 de Longines Equita Lyon ne pouvait pas mieux débuter pour les cavaliers français. En effet, après la victoire en début d’après-midi de Julien Épaillard et Queeletta dans la Vitesse à 1,50m d’ouverture du CSI 5*-W, Kevin Staut a fait retentir une nouvelle Marseillaise sur la carrière internationale d’Eurexpo. Avec Urhelia Lutterbach, ancienne partenaire de Grégory Cottard, qu’il a récupérée en juin avec un objectif initial de commercialisation, le Normand a remporté sa deuxième victoire de l’année après avoir dominé une Vitesse à 1,55m au Longines Global Champions Tour de Valkenswaard. Ces deux-là se sont véritablement bien trouvés et rapidement qui plus est, puisqu’ils s’étaient classés quatrièmes du Grand Prix LGCT de Chantilly quelques semaines après leur association, puis dix-septièmes du très sélectif Grand Prix Rolex du CSIO 5* d’Aix-la-Chapelle, et neuvièmes du Grand Prix CSI 5* de Dinard. À la fin de l’été, la paire a fini troisième d’une épreuve majeure du CSIO 5* de Calgary, avant de boucler un très bon tour à quatre points lors de la finale mondiale des Coupes des nations Longines le 6 octobre à Barcelone.
 
Au repos pendant trois week-ends consécutifs, Urhelia, Selle Français de onze ans par Hélios de la Cour II et une mère par Emilion née dans le Bas-Rhin chez Jean-Emmanuel Schmidt, est donc réapparue en pleine forme ce soir pour la première épreuve du couple en indoor. Dans le Grand Prix Longines à 1,60m, qualificatif pour l’Equita Masters de demain et le Grand Prix Coupe du monde de dimanche, elle a comblé de bonheur Kevin Staut, très ému, lui qui attache tant d’importance à bien figurer dans ces épreuves de prestige des grands rendez-vous français. La paire a offert du beau spectacle, faisant surtout preuve d’une très belle harmonie. A-t-elle un potentiel, voire un destin olympique? Sans doute la jument a-t-elle renforcé les convoitises d’acheteurs potentiels, sur un marché du très haut de gamme où l’offre est clairement inférieure à la demande, en vue notamment des Jeux de Tokyo 2020. Sera-t-elle vendue ou bien Marie-Caroline Besins, propriétaire des écuries de Wy, décidera-t-elle de poursuivre cette belle aventure jusqu’à une éventuelle sélection au Japon? Les supporters de l’équipe de France penchent forcément pour la deuxième possibilité.
 


Timon, reste avec nous !

Peut-être faut-il y voir un signe du destin – chacun se raccroche à ce qu’il peut! – mais le deuxième meilleur couple de ce Grand Prix du vendredi soir évolue lui aussi dans cette incertitude. En effet, le génial Timon d’Aure, neuvième des Jeux équestres mondiaux de Tryon avec Alexis Deroubaix, qui aurait déjà pu être vendu fin 2018, a bien failli quitter le haras du Plessis il y a quelques semaines. Après de bons championnats d’Europe Longines à Rotterdam, le couple n’avait d’ailleurs pas pris part au CSIO 5* de Barcelone. Mais la possibilité d’une transaction a vraisemblablement été repoussée, au moins momentanément, puisque le duo a enchaîné deux CSI 4* lors de l’Hubside Fall de Grimaud, avant d’arriver à Lyon. Ce soir, le Nordiste et le fils de Mylord Carthago ont montré une vraie volonté de bien faire, un très bel état de forme et eux aussi une sincère harmonie. Pour la France, que l’on espère évidemment aussi forte et expérimentée que possible aux JO, souhaitons là aussi que ce couple ne soit pas séparé.
 
Cinquante couples ont pris part à cette épreuve technique et modérément sélective. De fait, seize, soit près d’un tiers d’entre eux, se sont qualifiés pour le barrage. Ce ne fut pas le cas de Mathieu Billot et Quel Filou 13, pénalisés d’un point de temps au terme d’un nouveau très bon parcours. Côté tricolore, sept autres paires ont concédé quatre points. Roger-Yves Bost et Sangria du Coty ont en lâché cinq ; Marc Dilasser et Arioto du Gèvres, huit ; et Simon Delestre et Hermès Ryan des Hayettes douze… Hélas, on en a même compté quinze pour la Portugaise Luciana Diniz et une Fit For Fun 13 pas aussi flamboyante qu’à l’accoutumée. D’ailleurs, les deux athlètes auraient pu se faire très mal en sortie de piste. Dans le couloir menant au paddock, l’alezane s’est cabrée, éjectant sa cavalière, avant de retomber sur le dos. Heureusement, aucune des deux ne s’est visiblement blessée. Même bilan pour Yuri Mansur et Casantos. En raison d’un mauvais abord du vertical 5, le hongre a freiné de quatre fers et s’est retrouvé à genoux sur un chandelier renversé, puis a déposé le Brésilien, perdu son filet et son mors, dans lesquels il aurait se prendre les pieds, ce qui n’est heureusement pas arrivé.
 


Bonne soirée pour Pénélope Leprevost, très bonne pour Félicie Bertrand

Belle troisième place du Suisse Martin Fuchs, très facile sur Silver Shine.

Belle troisième place du Suisse Martin Fuchs, très facile sur Silver Shine.

© Scoopdyga

Dans ce barrage à seize, hormis l’ouvreur belge Pieter Devos, auteur d’un double sans-faute et finalement quatrième avec Jade van de Bisschop, les premiers concurrents ont peiné sur le tracé sinueux et technique du parcours réduit imaginé par le Français Grégory Bodo. On a vu de vilaines fautes, notamment de l’Allemand Daniel Deusser, si impeccable d’habitude avec Scuderia 1918 Tobago Z, pénalisé cette fois de quatorze points. Après le double sans-faute probant de l’Italien Emilio Bicocchi et Evita SG, cinquièmes, Pénélope Leprevost, première des quatre Français à revenir en piste, a concédé huit points sur un Vancouver de Lanlore en grande forme, mais pas encore parfaitement à l’aise à très grande vitesse, d’où une bonne douzième place.
 
Quelques minutes plus tard, l’oxer 12a, qui défendait l’entrée du double au tour initial, est tombé au passage de Félicie Bertrand et Sultane des Ibis, huitièmes au terme d’une épreuve sincèrement réussie. Pour le Suisse Martin Fuchs, champion d’Europe, et Silver Shine, hongre OS de dix ans fils de Califax et petit-fils de Balou du Rouet, le double clear round a semblé fabuleusement facile. C’est dire s’ils ont mérité leur troisième place! Leur chronomètre semblait battable… et il l’a donc été, par Alexis Deroubaix d’abord, parfait dans le train et dans le dessin avec Timon, puis par Kevin Staut et Urhelia Lutterbach, épatants de volonté. Même le Suisse Steve Guerdat et l’Allemand Marcus Ehning ont dû s’avouer vaincus avec Vénard de Cerisy et A la Carte NRW. Cocorico!
 
Les résultats
Le parcours