Pedro Veniss et Quabri de l'Isle atteignent le Graal à Genève

Ce soir, Genève a vibré au rythme de l'hymne brésilien, entonné en l'honneur de Pedro Veniss et Quabri de l'Isle, vainqueurs de ce mythique Grand Prix. Une première place attendue pour un couple d'exception. Surprenants, Olivier Philippaerts et H&M Legend Of Love ont terminé deuxièmes, suivis de Scott Brash sur Ursula XII. 



14h30 a sonné le top départ de l'ultime temps fort de ce week-end genevois. C'est sur un parcours concocté par Luc Musette et le local Gérard Lachat, composé de quatorze obstacles montés à 1,60m, que les quarante couples se sont affrontés. Quarante duos d'une qualité et d'un niveau assez rares, comme d'habitude sur la piste de Palexpo.

Alors que les deux premiers partants, Paul Estermann et Robert Whitaker, se sont heurtés aux difficultés du parcours, notamment sur des verticaux très délicats, Niels Bruynseels a montré la voie. Le Belge, déjà vainqueur d'une épreuve ce week-end et très en forme en ce moment, a bouclé un superbe tour sur Cas de Liberté. Scénario contraire pour Jeroen Dubbeldam. Le champion du monde et d'Europe, si transcendé en championnats, n'a pas réussi à amener son SFN Zenith au score parfait. Le duo de médaillés a péché sur le vertical en sortie de triple, ainsi que l'oxer numéro onze. Une déception pour le Néerlandais, dont les participations en Grands Prix sont malheureusement rarement soldées de podiums. Après huit passages, ce sont, pour le plus grand bonheur des spectateurs, deux Suisses qui se sont qualifiés pour le barrage. Le champion national Martin Fuchs a déroulé un exceptionnel tour sur Clooney 51, tout comme Niklaus Rutschi avec son Windsor XV. Le Brésilien Pedro Veniss, qui avait terminé huitième de ce même Grand Prix l'an passé ainsi qu'à celui de Calgary en septembre, les a rejoint, bouclant une belle partition sur Quabri de l'Isle. Douglas Lindelöw, associé à un Zacramento de plus en plus étonnant, en a fait de même. Revenant à la compétition depuis quelques semaines, la Bonne Chance CW de Janika Sprunger s'est sortie du parcours sans aucune difficulté apparente.
La liste s'est évidemment allongée en deuxième partie d'épreuve, les favoris débarquant les uns après les autres. Harrie Smolders sur Don VHP Z et Olivier Philippaerts avec H&M Legend Of Love, plutôt moins attendus, ont signé de superbes partitions et se sont invités à la finale au chronomètre. Foulant pour la dernière cette mythique piste, le duo Rolf-Göran Bengtsson et Casall Ask ont signé une habituelle promenade sans sursis. Première Tricolore à prendre le départ, Pénélope Leprevost n'a pas eu beaucoup de mal non plus à sortir indemne du parcours, aux rênes de la parfaite Flora de Mariposa. Carton plein pour les Français puisque Simon Delestre sur Qlassic Bois Margot, de retour à haut niveau, Roger-Yves Bost avec Sydney Une Prince, ainsi que Kevin Staut et Rêveur de Hurtebise*HDC ont signé le score idéal. À noter que le dernier duo a livré quelques sueurs froides, l'alezan pédalant littéralement à deux reprises au-dessus de verticaux. Réglés comme des métronomes, Taloubet Z et Ursula XII ont franchi la ligne d'arrivée sans encombre, pilotés par Christian Ahlmann et Scott Brash. Beaucoup d'émotions à Palexpo. En piste pour la dernière fois, Steve Guerdat et Nino des Buissonnets ont fait trembler les tribunes comme jamais ! Le Jurassien, motivé et concentré comme il en a l'habitude, a été exemplaire sur son fidèle champion. Une qualification pour le barrage méritée et émouvante.

À noter, la frayeur lors du tour de Gregory Wathelet, où sa belle Corée a manqué de tomber à la réception de l'oxer numéro onze. Plus de peur que de mal. Déception également pour McLain Ward, qui a écopé de huit points avec HH Azur. Malgré une qualité évidente, la jument baie accumule quelques petites récentes contre-performances.


Un barrage en nombre mais pas sans encombre

Ils étaient donc seize à être qualifiés pour le barrage du Grand Prix 5* de Genève. Ouvreur de cette seconde manche au chronomètre, Niels Bruynseels n'a pas pris tous les risques, assurant son sans-faute en 40"52 sur Cas de Liberté. Le Belge a finalement terminé à la sixième place. Pas de barre à terre pour Martin Fuchs mais un refus de son coquin Clooney devant le mur numéro cinq. Le fils de Cornet Obolensky a en plus perdu son filet devant l'obstacle, contraignant son cavalier à mettre pied à terre. Même scénario pour Christian Ahlmann, qui a dû composer avec un refus de Taloubet Z sur l'oxer numéro quatre. Fort malheureusement, ce fut également un refus pour Steve Guerdat et Nino des Buissonnets. Applaudis comme des rois en entrée de piste, les deux champions olympiques ont bien commencé leur tour. Mais, abordant le vertical numéro deux, Steve Guerdat a dû essuyer un refus de son Selle Français. Un refus qui leur coute peut-être la victoire, mais qui ne salit absolument pas l'image de ce couple de talentueux, de caractériels et de précieux athlètes.
 
Alors que Janika Sprunger et Douglas Lindelöw fautent, Harrie Smolders puis Rolf Göran Bengtsson signent le score vierge, pasant tour à tour en tête de l'épreuve. Première Tricolore à partir, Pénélope Leprevost était l'une des favorites. Associée à Flora de Mariposa, l'amazone, manquant de chance ces derniers temps en Grands Prix, n'a pu éviter une faute sur la deuxième barre de l'oxer en entrée de double numéro six, péchant lourdement sur la sortie. Simon Delestre mettant à terre le numéro trois avec un Qlassic Bois Margot bien frais et Roger-Ves Bost déplaçant l'une des briques du mur, Kevin Staut était le seul à pouvoir emmener la France sur le podium sur Rêveur de Hurtebise*HDC. Le leader de l'équipe de France n'a malheureusement pas tout tenté, assurant son sans-faute notamment du un au deux. Olivier Philippaerts n'a lui pas laissé passer sa chance. Aux rênes de la bonne H&M Legend Of Love, le Belge a bouclé un score vierge en 39"21, se glissant juste derrière Pedro Veniss. Ultime partant, Scott Brash aurait bien pu réaliser le doublé après sa victoire à Calgary. Le Britannique, sous-estimant probablement le chronomètre du leader brésilien, a franchi la ligne d'arrivée sans pénalité à 39"41. Une troisième place amère pour un compétiteur.

Une fois encore, ce Grand Prix de Genève aura livré des émotions sans pareilles. À la remise des prix, Pedro Veniss essuie ses larmes de joie et remercie son crack Quabri de l'Isle. Un champion, deux champions, souvent loués mais jusque là jamais récompensés d'une victoire. Ce triomphe est donc mérité!