Christian Ahlmann en maître à Stuttgart
Stuttgart a décidemment du mal à tomber dans des mains étrangères. Comme c'est bien souvent le cas dans ce Grand Prix, la victoire est tombée dans les mains d'un cavalier hôte, aujourd'hui Christian Ahlmann. Associé à Taloubet Z, le numéro un mondial a encore une fois prouvé qu'il était définitivement le maître dans l'art du tracé, remportant un barrage à dix-neuf partants. Il devance le Suisse Steve Guerdat sur Bianca et l'Irlandais Cian O'Connor sur Good Luck.
Jouer le chrono ou assurer le sans-faute
Finalement, ils seront dix-neuf puisque Roger-Yves Bost, dernier partant, ajoute son nom et celui de Pégase du Mûrier. Mais en attendant que le couple prenne le départ, c’est au tour du Néerlandais Leopold van Asten de s’élancer avec VDL Groep Zidane. Mais il ouvre sur un barrage à quatre points en 45’’69. Son compatriote Jeroen Dubbeldam, qui présentait SFN Zenith, commet lui aussi une faute sur le parcours avant de définitivement s’ôter toute chance de classement quand il en commet une seconde, sur l’ultime oxer (47’’96). L’Espagnol Sergio Alvarez Moya tente alors sa chance avec Arrayan, mais faute sur le mur après avoir tenté un tracé vraiment court avec un cheval pas toujours aux ordres (47’’02). C’est alors à Cian O’Connor de prendre le départ. Sur son exceptionnel Good Luck, l’Irlandais compte bien s’imposer et mêle d’emblée conduite précise et tempo d’enfer. Une technique payante puisqu’il signe le premier double sans-faute sur le très beau chronomètre de 45’’03. Une belle option sur la victoire. Mais le Suisse Martin Fuchs est bien décidé à faire mieux. Il lance Clooney à toute allure mais, pour quelques centièmes, laisse la victoire potentielle aux mains de son rival (45’’10). Qualifié au terme d’une belle première manche, l’Allemand Holger Wulschner tente sa chance sans forcément prendre tous les risques avec le respectueux BSC Skipper. Bien lui en prend puisqu’il signe lui aussi un parcours parfait (47’’40). L’Autrichien Max Kühner, semble adopter la même stratégie que l’Allemand. Bien que l’imposant Cornet Kuala semble abattre plus de terrain, le couple rentre en 51’’56, un chronomètre qui pourra sans doute être facilement battu par la suite. Et par Janne-Friederike Meyer, par exemple. L’Allemande, qui n’a jamais eu froid aux yeux, part très vite avec le bondissant Goja. Et, si elle peut compter sur lui pour signer un facile sans-faute, il manquera là encore quelques centièmes pour prendre la tête à Cian O’Connor (45’’34). L’Allemand Hans Dieter Dreher non plus ne lui volera pas, mettant rapidement une barre à terre avec Cool And Easy. Le Colombien Carlos Lopez, lui, pourrait bien être une menace avec le combatif Admara 2. Mais, s’il va vite, ce n’est pas assez pour donner des sueurs froides à l’Irlandais, puisqu’il signe un sans-faute en 47’’82. L’Allemand Markus Brinkmann, qui avait lui aussi été l’auteur d’une belle première manche bien maîtrisée avec Pikeur Dylon, préfère assurer le sans-faute et tenter d’attraper une place d’honneur (50’’71). Pour le Belge Olivier Philippaerts, les espoirs s’arrêtent très vite avec une faute dès les premières secondes puis une deuxième un peu plus tard avec H&M Legend of Love. Le Suisse Steve Guerdat, comme à son habitude, est venu pour marquer les esprits. Il lance Bianca à toute allure et parvient, tout en facilité, à voler quelques centièmes à Cian O’Connor, établissant le nouveau temps de référence à 44’’95. Après son tonitruant parcours, difficile d’imaginer faire beaucoup mieux. Mais cela n’effraie pas l’Allemand Christian Ahlmann, qui trace un barrage exceptionnel avec Taloubet Z. Et il n’en faut pas plus pour rentrer avec plus de deux secondes d’avance sur le Suisse (42’’85) ! À sa poursuite, le Belge Jérôme Guéry commet une faute avec Grand Cru van Rozenberg. L’Irlandais Bertram Allen aussi faute, à deux reprises, en courant après le numéro un mondial avec Hector van d’Abdijhoeve. 47’’11 mais un excellent sans-faute pour l’Italien Lorenzo de Luca et Armitages Boy, qui ont sans doute encore de très belles choses à montrer. Le Tricolore Kevin Staut manque lui aussi un peu de vitesse au sol avec Rêveur de Hurtebise*HDC (45’’78). On peut tout de même saluer la régularité du couple champion olympique, au barrage de tous ses Grands Prix Coupe du monde. Quant à Super Bosty, dernier barragiste, il lance Pégase du Mûrier à fond les manettes jusqu’à sa faute sur un oxer, qui dérègle ensuite la belle machine sur le mur. Le couple rentre finalement avec huit points et 54’’41.Pour ne pas déroger à la tradition, la victoire est donc allemande cet après-midi encore, à Stuttgart. Et quelle victoire puisqu’elle vient encore sacrer l’incroyable sens du tracé du numéro un mondial.
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