Bernardo Alves, le come-back

Disputé hier, le Grand Prix SAR La Princesse Lalla Amina, deuxième étape de la Ligue arabe de la Coupe du monde, était la plus importante épreuve individuelle du CSIO 4*-W de Rabat, au Maroc. Courue en deux manches, cette épreuve a souri au Brésilien Bernardo Alves (avec El Torreo de Muze), qui n'avait plus remporté la moindre épreuve à 1,60 m depuis 2015 et dont la dernière victoire en Coupe du monde remontait au CSI-W de Vérone en 2010.



Soixante-huit cavaliers étaient au départ de ce Prix SAR La Princesse Lalla Amina, deuxième étape de la Ligue arabe de la Coupe du monde mais aussi du Grand Prix de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. On en a retrouvé dix-sept pour la seconde manche décisive sur un parcours dessiné par Alan Wade. L’Irlandais est un habitué des pistes ensoleillées, ayant notamment construit les parcours des Palm Beach Masters Series, l’hiver dernier en Floride. Cette épreuve s'est avérée particulièrement internationale puisque cinq continents étaient représentés.

La victoire a finalement été une bataille entre les deux terres les plus éloignées du Maroc, le Brésil et la Nouvelle-Zélande, arbitrée par l’Arabie Saoudite. En effet, le Néo-Zélandais olympique Bruce Goodin, en selle sur son hongre KWPN Backatorps Danny V, a le premier a donné le ton d’une deuxième manche qui avait tendance à ronronner. Personne ne semblait vouloir prendre le risque de gagner. L’ancien coéquipier de Mark Todd, à l’époque où celui-ci brillait également au niveau olympique en saut d’obstacles, a donc été le premier à jouer complètement le jeu en signant un double sans-faute en 41"84.

La réplique de Bernardo Alves et de son étalon gris El Torreo de Muze (sBs, Taran de la Pomme x Vigo d'Arsouilles) ne s’est pas fait attendre, le couple améliorant le chrono du Néo-Zélandais de 1"37! Le Saoudien Abdullah al-Sharbatly (Larry 210), réputé pour ne pas traîner en chemin quand il s’agit d’un barrage, a bien tenté de s’attaquer au chrono du Brésilien : en vain, il lui a manqué 45 centièmes de seconde!

"El Torreo de Muze n’est pas spécialement un cheval fait pour la vitesse. C’est un cheval de Grand Prix, certes, mais dans un barrage, il n’est pas encore assez rapide. Mais j’aime gagner et quand je suis dans un barrage, je veux tenter ma chance jusqu’au bout. J’avais déjà la chance que cette piste est très grande qui convient à mon étalon qui a une grande foulée. De plus, j’avais décidé de boucler la dernière ligne en sept foulées au lieu de huit. C'était une folie, mais cela a fonctionné. Je suis d'autant plus heureux que c’était le premier Grand Prix 4* du cheval!», a déclaré le Brésilien de quarante-quatre ans.

Cela faisait près de cinq ans que l’on n’avait pas revu le champion brésilien à ce niveau : «C’est un retour qui me fait particulièrement plaisir, c’est vrai que j’ai été longtemps absent du circuit. El Torreo de Muze est actuellement mon seul et unique cheval. Comme son nom l'indique, il est né chez - et appartient à - Joris de Brabander qui est un véritable ami. Maintenant, j’espère retrouver de nouveaux sponsors qui me fassent confiance, peut-être ici, au Maroc. En tout cas, ce circuit est vraiment merveilleux.»

Deux fois cavalier olympique, trois fois dans l’équipe du Brésil aux championnats du monde, cinq fois aux Jeux Panaméricains, avec deux médailles d’or, une d’argent et deux de bronze, vainqueur du Prix de l’Europe à Aix-la-Chapelle - "Mon résultat le plus important devant Rodrigo Pessoa et Baloubet et Nick Skelton et Arko III", juge-t-il - Bernardo est un habitué des grands rendez-vous… qu’il pourrait bien retrouver l’an prochain aux Jeux olympiques de Tokyo. «El Torreo de Muze en a les capacités, il n’a que neuf ans. Le travail avec Philippe Guerdat, ici pour la première fois, a été fructueux et me laisse de bons espoirs pour Tokyo, mais la route est encore longue...» Et elle passera déjà par la Coupe des nations de Rabat ce dimanche !
 
Côté tricolore, la meilleure performance a été l'œuvre d'Olivier Perreau et GL events Dolce Deceuninck, pénalisés de quatre points en première manche puis de huit points en seconde manche. Crédités du même score en première manche,
Pierre-Alain Mortier (Uruguay Courcelle) et Tony Cadet (Tolède de Mescam) n'ont pas été assez rapides pour accéder à la seconde. On a compté six points pour Simon Delestre et Qopilot Batilly Z, tandis que Julien Champailler et Kielekoo Van T Et L ont abandonné.
 
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