Jérôme Guéry prend une nouvelle dimension à La Baule

Jerome Guery a remporté la plus belle et grande victoire de sa carrière en triomphant dans le Grand Prix de France, cet après-midi à La Baule. Associé à Grand Cru van de Rozenberg, le Belge a tenté le tout pour le tout pour terrasser Pénélope Leprevost, deuxième avec Flora de Mariposa. De son côté, Meredith Michaels-Beerbaum avait tout pour être heureuse de sa troisième place avec Fibonacci 17.



Joli podium, une fois de plus, pour ce Grand Prix de France.

Joli podium, une fois de plus, pour ce Grand Prix de France.

© Scoopdyga

Lauréat l’an passé des Grands Prix CSIO 5* de Lummen et CSI 5* de Knokke avec Papillon Z, Jerome Guery a jouté une ligne de prestige à son palmarès, cet après-midi à La Baule, où il s’est magistralement adjugé le Grand Prix de l’Officiel de France. Un vrai bonheur pour le Belge, déjà très heureux d’honorer la deuxième sélection de sa carrière à La Baule, lui qui avait découvert l’ambiance si spéciale de ce stade François-André en 2011. Cette fois, c’est n’est pas avec le brillant Papillon, pénalisé de huit puis neuf points dans la Coupe des nations de vendredi – "Ayant repris tardivement, il n’était pas encore prêt à sauter de tels parcours", s’est-il excusé en conférence de presse – mais avec Grand Cru van de Rozenberg.

Bonne pioche que ce fils de Malito de Rêve et d’une mère par Heartbreaker, déniché en Belgique dans des épreuves à 1,20m il y a un an et demi. Depuis, le couple n’a cessé de progresser, enchaînant progressivement les classements en CSI 2*, 3*, 4* et 5*. Deuxièmes du Grand Prix de la ville à Malines fin décembre, puis troisièmes de celui de Bordeaux en février, Jerome et Grand Cru ont suivi une préparation très probante à Vejer de la Frontera, se classant dans les trois Grands Prix CSI 3* et 4* qu’ils ont courus. Lancé dans le très haut niveau outre-Atlantique, début avril, Grand Cru a terminé dixième à Miami avant de concéder trois fautes à Mexico. Bref, si elle peut surprendre au premier abord, leur victoire à La Baule n’a donc rien d’une totale surprise.

Sous un franc et beau soleil, quarante-neuf couples ont tenté leur chance dans ce Grand Prix de France, devant plus de neuf mille spectateurs. Sur un parcours plus technique et délicat qu’énorme dans les cotes, on a un temps pensé qu’on aurait droit à un barrage fleuve, six des dix premiers couples bouclant un sans-faute. Cependant, il faut dire, d’une part, que le premier quart de cette liste de départ comportait de nombreux favoris, et, d’autre part, que le terrain s’est sensiblement dégradé au fil des passages, notamment dans la zone où étaient placés le double d’oxers numéro quatre et le virage d’entrée de la dernière ligne. Les concours sur herbe sont ainsi faits, mais les choses auraient pu être bien pires si la pluie s’était invitée hier ou aujourd’hui.



Magnifiques Pénélope Leprevost et Flora de Mariposa

Pénélope Leprevost et Flora de Mariposa ont laissé une impression sensationnelle sur la piste.

Pénélope Leprevost et Flora de Mariposa ont laissé une impression sensationnelle sur la piste.

© Scoopdyga


Parmi les stars au départ dans la seconde partie de l’épreuve, on notera la grosse méprise de l’Allemand Ludger Beerbaum et Chiara 222 sur le vertical sept, les quatre points de Steve Guerdat et la géniale Bianca, déséquilibrés à l’abord du vertical douze, les trois fautes de Patrice Delaveau et Orient Express*HDC (lire également ici), la panne sèche de l’Irlandais Cian O’Connor et Good Luck au milieu du triple, les huit points du Marocain Abdelkebir Ouaddar avec Quickly de Kreisker sur la sortie du double d’oxers et le vertical douze, la faute de Simon Delestre et Qlassic Bois Margot sur l’oxer suivant la rivière, ou encore celle du Brésilien Doda de Miranda sur l’entrée du triple placé en numéro neuf.

Onze couple se sont retrouvés au barrage. À ce stade, Margie Goldstein Engle a parfaitement lancé les hostilités en signant un double sans-faute sur un Royce particulièrement disponible et spectaculaire. Elle ne terminera pourtant que cinquième. Bien décidé à effacer sa très relative contre-performance dans la Coupe des nations avec Rêveur de Hurtebise*HDC, Kevin Staut lance Elky van het Indihof*HDC dans un train d’enfer. Le Normand efface de plus de trois secondes et demie le chrono de l’Américaine, mais ne peut sauver deux fautes sur l’oxer huit surmontant un bidet et l’oxer neuf du triple réduit en double. Ces huit points lui coûtent très cher, puisqu’il devra se contenter de la onzième place.

Bertram Allen et Romanov tentent de rééditer le barrage qui leur avait permis de finalement remporter ce Grand Prix l’an passé – après la disqualification de Steve Guerdat et Nino des Buissonnets. Cependant, même si l’alezan de dix-huit ans semble encore en pleine forme, l’Irlandais écope de quatre points sur le même oxer d’entrée du double, et terminera neuvième. Pénélope Leprevost et Flora de Mariposa ne se font pas prier pour accélérer. L’osmose est parfaite et le parcours semble quasiment imbattable compte tenu du train et du tracé. En délire, le public croit d’ailleurs tenir ses lauréates, mais il reste encore sept prétendants…

Plus sage que Pénélope, Cédric Angot tente d’assurer un double sans-faute avec le brillant et délié Saxo de la Cour. Hélas, le duo renverse le vertical sur bidet numéro dix, avant-dernier obstacle de ce barrage, ce qui le repousse à la dixième place. On le retrouvera sûrement dans trois semaines au CSIO 5* de Saint-Gall. Le Néerlandais Johnny Pals, lui, boucle son affaire sens encombre avec Fernando, un fils Holsteiner de For Pleasure âgé de dix ans, et nouveau venu à ce niveau. Une bonne affaire qui lui offre un bien belle quatrième place. Le Colombien René Lopez, en route vers les JO de Rio, signe un barrage acrobatique avec le puissant Con Dios III. Sa faute sur l’entrée du double le classe septième.



Une belle première pour Meredith !

Meredith Michaels-Beerbaum a fait mieux que sauver l'honneur allemand en terminant troisième avec Fibonacci 17.

Meredith Michaels-Beerbaum a fait mieux que sauver l'honneur allemand en terminant troisième avec Fibonacci 17.

© Scoopdyga


Lucy Davis, elle, est bien décidée est à ajouter un nouveau Grand Prix à son tableau de chasse. Cependant, l’Américaine voit ses chances s’envoler quand son Barron renverse l’oxer huit. Elle doit se contenter de la huitième place. La Belge Gudrun Patteet, autre invitée surprise de ce barrage, assure à son tour un double sans-faute lui offrant la sixième place avec Sea Coast Pebbles Z. Elle ouvre la voie à Jerome Guery, son compatriote, qui rabote au maximum son tracé et trouve les meilleurs contrats de foulées. Au fil des sauts, le public de La Baule comprend qu’il n’aura pas droit à une Marseillaise, mais à une Brabançonne. Dès la ligne d’arrivée franchie, Jerome et Grand Cru reçoivent une ovation majuscule. Un beau vainqueur pour un beau public.

Sachant bien qu’elle ne peut égaler une telle performance, Meredith Michaels-Beerbaum assure à son tour son double sans-faute avec un Fibonacci 17 totalement retrouvé après ses deux fautes en première manche de la Coupe des nations. Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’Allemande, spectatrice anonyme des championnats d’Europe de 1991 qui avaient sacré les inoubliables Éric Navet et Quito de Baussy, n’avait jamais eu l’honneur de se produire à La Baule. Troisième de ce Grand Prix, elle ne regrette pas d’être venue! Les organisateurs et le public de cet Officiel de France l’attendent de pied ferme en 2017!