Romain Potin et Tzigano Massuère maîtres à domicile

Installé à Fiennes, à seulement quarante kilomètres de Neufchâtel-Hardelot, Romain Potin a réjoui le public des Internationaux du Pas-de-Calais, cet après-midi, en s’imposant avec la manière dans la deuxième épreuve majeure du CSI 3*, une Vitesse à 1,50 m, associé au très prometteur Tzigano Massuère. Jérôme Hurel et Michael Whitaker ont complété le podium.



Au fil des années, Tzigano Massuère ne cesse de confirmer son potentiel mis en évidence dès son plus jeune âge. Labellisé Excellent à cinq et six ans à l’issue des finales nationales SHF de Fontainebleau, il avait notamment terminé quatrième du championnat du monde des six ans à Lanaken avant de réussir de très bons championnats de France et du monde des sept ans, toujours sous la selle de Romain Potin, qui l’avait acquis dès ses quatre ans. Désormais âgé de neuf ans, cet étalon Selle Français aux origines très européennes, puisque issu du croisement entre Cassini II et Kiara (Burggraaf), la propre sœur de l’étalon Luccianno, arrive progressivement à maturité. Cela s’est déjà illustré par une belle série de classements en CSI 2* et 3*, fin février et début mars à Vilamoura au Portugal. Cette fois, Romain et Tzigano ont franchi une nouvelle étape en s’imposant dans la deuxième épreuve majeure du CSI 3* de Neufchâtel-Hardelot, cet après-midi dans le Pas-de-Calais.
Cette victoire conquise avec la manière, le cheval offrant une belle démonstration de souplesse et de force, a eu la vertu de réchauffer les cœurs et les corps, mis à rude épreuve par le vent frais et la bruine printanière. Elle a évidemment ravi son cavalier, un homme des Hauts-de-France partageant son temps entre ses chevaux et l’entreprise familiale de matériel d’équitation. "C’est sa première victoire à ce niveau, donc je suis très heureux. Tout me laissait penser que cela arriverait un jour. Depuis que je l’ai acheté, il a toujours fait partie des meilleurs de sa génération."
 


De belles promesses tricolores

 
Pour autant, pas question de brûler les étapes. Ainsi, le couple ne sautera pas le Grand Prix du CSI 3*, demain après-midi. On devrait le voir à l’œuvre dans cet exercice lors des CSI 3* de Maubeuge et du Touquet, deux autres beaux rendez-vous de la région. "Si tout continue comment ça, c’est le programme. Nous n’avons pas envie d’aller trop vite. Avec Nicolas Delmotte, mon coach, nous avions convenu de ne pas sauter le Grand Prix ici. Nous en avons disputé un à Vilamoura (quatre points, ndlr), mais sur herbe, d’autant plus avec ces conditions climatiques assez difficiles, ç’aurait peut-être fait trop." En tout cas, le cavalier de vingt-huit ans peut nourrir de belles ambitions, avec Tzigano, mais aussi avec Impressario van de Heffinck (BWP, Diabeau x Cartier van de Heffinck), huit ans, également classé régulièrement à Vilamoura. Dès cet été, il pourrait même viser une sélection pour un CSIO de Division 2 européenne.
Cet après-midi, il a infligé une correction de près de deux secondes à demie à ses meilleurs poursuivants, au premier rang desquels figurent Jérôme Hurel, deuxième avec Ohm de Ponthual, et le Britannique Michael Whitaker, troisième avec Daedalus van T&L. Belle performance d’un autre régional de l’étape, Valentin Marcotte, quatrième avec I’m Quite Bright. Il a devancé le cavalier de Jump Five, Franck Schillewaert, excellent avec Salto des Nauves*HDC. Avant de défendre son titre demain dans le Grand Prix, le Néerlandais Willem Greve a pris une bonne sixième place avec le jeune Carrera. Six autres couples parmi les quarante-neuf au départ sont parvenus sans faute au terme du parcours dessiné par Jean-François Morand. Parmi eux figurent trois autres paires françaises à suivre : Nicolas Deseuzes associé à Tatoo des Trambles, Thomas Lambert avec Tycoon d’Argences et Alexandre Fontanelle sur Quaprice de l’Étivant.
Demain après-midi, le Grand Prix s’annonce assez ouvert. On devrait assister à un beau match entre les pilotes du groupe France et quelques très belles cravaches étrangères dont Michael Whitaker, le Belge Jos Lansink, le Suisse Paul Estermann ou l’Allemand Felix Hassmann.