“Dans la vie d’un sportif, tout n’est pas toujours rose”, Charlotte Chalvignac
Après une progression fulgurante cette saison avec Lights of Londonnery, Charlotte Chalvignac prenait le départ de ses tous premiers championnats d’Europe Longines en milieu de journée, à Rotterdam. Malheureusement, la représentante française a été éliminée en raison d’une irrégularité de son alezan, ce qui a prématurément mis fin à son échéance continentale. Quelques heures après ce coup de tonnerre, Charlotte Chalvignac a bien voulu mettre des mots sur ce qu’il s’est passé dans le rectangle de Rotterdam.
J’étais tellement concentrée que je n’ai pas entendu la cloche la première fois. C’est un coup de malchance, et malheureusement cela arrive ici ! Je le prends avec du recul, tant que mon cheval n’a rien c’est le plus important. Bien sûr, c’est embêtant pour l’équipe mais il faut rester terre à terre, personne n’est mort. Cela arrive à tout le monde, même aux meilleurs. Un Luxembourgeois vient de se faire éliminer pour du sang dans la bouche de son cheval (Nicolas Wagner associé à Quater Back Junior, ndlr). Mon cheval est un être vivant, il se peut qu’il aille moins bien et s’il s’est mis un coup, c’est la faute à pas de chance. Il a prouvé sa bonne forme toute la saison.
Le vétérinaire fédéral a déjà examiné Lights en sortie de piste, mais il faut l’observer à nouveau à froid. Mon vétérinaire est déjà au courant, nous ferons un check up complet en rentrant. Il faut juste espérer qu’il n’y ait pas d’entorse, mais je ne pense pas que ce soit le cas car je n’ai pas eu l’impression qu’il se soit tordu le pied.
Je vais de toute façon suivre le Grand Prix demain mais je ne pense pas rester toute la semaine, afin que nous puissions faire des examens complémentaires. Je pense que nous partirons demain, après le passage des Françaises. Mes coéquipiers avaient de toute façon prévu de donner le meilleur d’eux-mêmes, donc cela ne changera pas leur plan. J’espère que le chat noir ne touchera que moi, et qu’ils auront de la chance.
Nous avons eu une très bonne saison, sinon nous ne serions pas ici. J’ai récupéré ce cheval assez tard, en mars, et nous nous sommes tout de suite très bien entendus. Nous sommes sortis de notre premier Grand Prix à presque 70%, nous avons dépassé les 70% à Jardy, Lights a été incroyable à Geesteren et Vierzon. Si nous avions eu le moindre doute, nous n’aurions pas pris le risque d’abimer le cheval. Dans la vie d’un sportif, tout n’est pas toujours rose, et pour moi la saison avait jusque-là été très rose. Ce qui m’importe, c’est que mon cheval ne se soit pas fait mal. Jappeloup a été éliminé lors de ses premiers Jeux olympiques, et pourtant il a été médaillé d’or quatre ans plus tard… ! C’est dommage que cela arrive ici…”