“Une décision prise à contrecœur”, Emmanuelle Schramm-Rossi

Nous l’avons appris ce matin, la France n’enverra aucun dresseur à Tryon pour les Jeux équestres mondiaux. Pour GRANDPRIX-Replay.com, la Directrice technique adjointe en charge du dressage Emmanuelle Schramm-Rossi est revenue sur cette décision difficile à prendre. 



C’est un coup de théâtre auquel peu étaient préparés. La Fédération française d’équitation a annoncé ce matin qu’aucun cavalier français de dressage ne traversera l’Atlantique pour défendre la bannière tricolore lors de Jeux équestres mondiaux de Tryon, en septembre. Une décision précipitée par le forfait d’un couple. “Nous avons dû prendre la décision de ne pas envoyer de français à Tryon à contrecœur bien sûr. La semaine dernière, Pierre Volla nous a fait part de son désistement”, nous a expliqué Emmanuelle Schramm-Rossi. “Nous avons pris le temps de réfléchir aux conséquences que cela entrainerait. Pierre et sa jument Badinda Altena représentaient notre meilleure cartouche ; il s’agit du seul couple pour lequel nous pouvions espérer une note supérieure à 72%”, poursuit la Directrice technique adjointe en charge du dressage
 
Sans le Rhônalpin et son explosive alezane, le staff français a donc jugé impossible pour les Bleus de remplir l’objectif fixé. “Nous avions comme objectif initial de nous qualifier pour les Jeux olympiques - nous nous sommes rapidement rendus compte que ce ne serait pas vraiment réalisable – ou au moins de figurer dans les huit meilleures équipes. Pour cela, nous avions évalué qu’il faudrait que le score moyen de l’équipe tourne autour de 70%, une moyenne qui nous semble inatteignable sans Pierre”, expose Emmanuelle Schramm-Rossi. “Les autres chevaux n’ont pas réussi ces performances dans l’année donc nous avons trouvé plus sage de ne pas envoyer d’équipe, afin d’éviter de risquer d’être en fond de classement. Cette décision n’a pas été facile à prendre bien entendu, nous avons longuement pesé le pour et le contre car nous voulions choisir l’option la plus profitable pour la France”, continue-t-elle.
 
Pour les quelques cavaliers en lice pour les Mondiaux,“il s’agit bien sûr d’une déception, comme pour toute l’équipe tricolore”, expose celle qui chaperonne le dressage français. “Néanmoins, nous en avons parlé avec eux et ils peuvent comprendre la décision. C’est aussi pour les protéger que ce choix a été fait”.
Malgré ce coup dur, Emmanuelle Schramm-Rossi ne perd pas son objectif de vue :“nous devons nous recentrer sur les performances à réaliser ; elles doivent aujourd’hui être au-dessus de 72%. Pour une grande nation équestre comme la France, il faut vraiment signifier que nous nous inscrivons dans cet objectif. Nous ne voulions pas refaire un championnat en terminant au-delà de la dixième place, ce qui nous pendait au nez avec des chevaux pour certains jeunes et pour d’autres manquant d’expérience”.
 
Afin d’obtenir une qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020, la France n’aura donc d’autre choix que de bien figurer aux prochains championnats d’Europe qui se dérouleront l’été prochain à Rotterdam.