’’C’est fantastique de voir Scandic en si bonne forme’’, Patrik Kittel

Présent parmi l’élite mondiale du dressage depuis de nombreuses années, Patrik Kittel a brillé cet hiver encore. Comptant sur l’expérimenté Watermill Scandic avec lequel il a fini troisième du Grand Prix, le Suédois compte bien jouer les vedettes dans la Reprise Libre en Musique de la finale de la Coupe du monde, qui se tient cette année chez lui, à Göteborg. Avant l’ultime reprise d’aujourd’hui, le chef de file du dressage suédois a accepté de se livrer à GrandPrix-Replay.



GrandPrix-Replay : Pouvez-vous revenir sur votre Grand Prix de vendredi ? Êtes-vous entièrement satisfait de votre performance ?
Patrik Kittel : Oui je suis très heureux ! Je ne suis qu’à 0,100% de Tinne (Vilhelmon-Silfvén, sa compatriote deuxième du Grand Prix avec Don Auriello, ndlr) et très proche de Hans Peter (Minderhoud, le Néerlandais vainqueur du Grand Prix avec Glock’s Flirt, ndlr). Et Scandic, qui, je dois l’avouer, n’est plus mon cheval de tête, s’est très bien comporté, il a été incroyable. Être si proche de la victoire dans ce Grand Prix est fantastique, je n’attendais pas un résultat pareil. Je ne peux être que plus que ravi !
 
GPR : Cette année, vous êtes chez vous pour la finale de la Coupe du monde. Cela change-t-il quelque chose ? Vous étiez littéralement porté par le public, vendredi !
P. K. : Je ne sais pas si cela change quelque chose quand on déroule une reprise, mais, à titre personnel, c’est fantastique ! Cela veut dire que je suis populaire et que les gens ont envie de me voir, et de voir des reprises. Ça c’est fantastique ! Je ne pense pas que le public influence les juges, qui ont un travail à faire, mais cela me fait sentir que je fais les choses bien et que les gens obtiennent ce qu’ils sont venus chercher. C’est ce qui fait aussi que les gens reviennent voir du dressage, et c’est une réelle satisfaction pour moi.
 
GPR : Vous avez choisi de monter Watermill Scandic pour la finale. Est-ce simplement pour garder Deja fraîche en vue des Jeux olympiques ?
P. K. : Effectivement, je souhaite aller à Rio avec Deja. Elle était à Doha il y a quelques semaines et j’aime qu’elle est un bon repos après un si long voyage. J’aurais pu monter Delaunay, qui était également qualifié, mais, pour moi, c’était un peu tôt pour lui, il n’est pas prêt à faire un si gros concours. Scandic était en très bonne forme et j’ai toujours souhaité le monter pour cette finale. C’était mon plan depuis le début. Il n’a pas fait beaucoup de concours cette saison, et j’avais envie de l’emmener ici, à Göteborg, pour qu’il profite de son public et que les gens qui l’apprécient puissent voir la bonne forme dans laquelle il est malgré ses dix-sept ans. 

GPR : Scandic, qui n’a plus rien à prouver puisqu’il vous a déjà offert énormément de victoires au plus haut niveau, est désormais âgé de dix-sept ans. Envisagez-vous de mettre un terme à sa carrière bientôt ou refera-t-il une autre saison ?
P. K. : Pour être franc, je n’en sais rien. Je ne veux pas m’avancer tant que la décision n’a pas été prise. Quand le moment sera venu, je sais que j’aimerais qu’il fasse ses adieux à Falsterbo, où nous nous sommes imposés plusieurs fois. Après, je ne sais pas combien de concours il fera encore et à quelle fréquence, nous verrons.
 
GPR : En plus de Scandic et Deja, vous avez également récupéré la jeune Well Done de la Roche CMF CH, qui évoluait auparavant avec Marc Boblet. Est-elle prête pour le Grand Prix ? Quand allez-vous démarrer la compétition avec ?
P. K. : Well Done connaît tous les mouvements du Grand Prix mais pour moi elle n’est pas encore prête pour le dérouler. C’est une jument fantastique, elle est très sensible et a besoin de temps, mais je pense que si je prends ce temps, elle deviendra une superbe jument. Je ne sais pas encore quand nous démarrerons la compétition, je préfère la construire doucement. Je vais surement l’emmener sur quelques concours pour l’entraîner. Les propriétaires sont très heureux de ce que nous faisons pour le moment. Mais je suis certain qu’elle est exceptionnelle.
 
GPR : Après des championnats d’Europe plutôt décevants, avez-vous à cœur de bien figurer à Rio, cet été ?
P. K. : Je dois avouer que ces championnats d’Europe ne m’ont pas vraiment souri. Deja a pris peur, quelque chose est arrivé, ce qui a donné le résultat que tout le monde connaît (Patrik s’est vu disqualifié dans le Grand Prix Spécial après que sa jument ait présenté du sang dans la bouche, ndlr). Mais j’ai beaucoup appris de cette expérience et je poursuis le travail avec Deja. Je crois sincèrement que l’on n’apprend que de ses erreurs. Quand tout se passe bien, vous n’apprenez jamais rien car vous êtes simplement heureux, tout va bien et vous ne réfléchissez pas. Mais quand les choses vont mal, vous vous interrogez : qu’ai-je fait de mal ? Que dois-je changer ? Et je pense que cela nous pousse à être créatif et à se surpasser.
 
GPR : Le Grand Prix a eu lieu vendredi, hier était une journée de repos pour vous. Quel a été le programme de Scandic ?
P. K. : Scandic a travaillé un peu sur la grande piste. J’ai fait quelques quelques tours de piste en faisant les coins, car c’est la base du dressage ! Pour avoir des points, il faut faire correctement les coins ! (rires) Le travail a vraiment été tranquille, ici, ce n’est que du bon temps !