LA GRANDE-BRETAGNE SACRÉE, JOSÉ LETARTRE EN BRONZE



A l’issue de quatre jours de compétition, les médailles européennes par équipes ont été remises samedi soir dans le championnat para-dressage. Une journée qui, comme la veille, récompensait les premiers titres individuels avant les reprises libres en musique de dimanche.


 
Alors que les premières médailles des championnats d’Europe de para-dressage de Herning ont été remises hier en individuel, en Grade Ib et en Grade IV, la journée de samedi a permis aux nations d’en terminer avec la compétition par équipes.
Ainsi, la Grande-Bretagne continue de briller et remporte le titre de championne d’Europe par équipes 2013, devant l’Allemagne et le Danemark. Du côté des individuels, trois couples ont été sacrés champions d’Europe ce samedi en Grade III, II et Ia. La France s’en tire avec les honneurs en Grade III, grâce une fois de plus aux bonnes performances de José Letartre. En selle sur Warina*ENE, le Tricolore présente une bonne reprise entachée par deux fautes qui lui coûtent beaucoup de points.  « C’est dommage pour mes fautes; car je trouve que le reste de la reprise n'était pas mal. Je rentre trop fort dans le virage du coin au galop, et du coup elle se retrouve avec la tête dans la lice, ce qui me vaut une petite faute au moment de partir au galop allongé. Pour ce qui est du départ au galop dans le trot allongé, j’ai eu du mal dans la transition et nous avons fauté. J’espère que ma note est suffisante pour rester sur le podium », confie José juste après sa reprise. Un souhait qui sera réalisé, puisqu’avec une moyenne de 69,683% le Français s’empare de la médaille de bronze, comme l’année dernière.
« José a déroulé une bonne reprise. Sans ses deux fautes, il aurait pu venir tutoyer la tête, mais c’est le sport », explique l’entraineur des Bleus, Philippe Célérier. La victoire est allemande grâce à Hannelore Brenner, en selle sur Women of the World (72,610%), tandis que la Néerlandaise Sanne Voets décroche l’argent avec Vedet Pb (71,927%). Un autre cavalier tricolore était au départ de cette épreuve : Samuel Catel, qui présentait Sable. Avec son joli noir, Samuel débute sa reprise de la meilleure des manières avant d’enchaîner quelques fautes et surtout, pour la deuxième fois en deux reprises, de commettre une erreur de texte. Le couple termine cinquième avec une moyenne de 64,463%. « Samuel a déroulé un très bon début de reprise, je pense qu’il était même parti pour être devant José. Mais il manque de métier et il ne connaît pas encore très bien son cheval. Du coup, dès qu’il se passe quelque chose, qu’il a une faute, il est déstabilisé et se perd. C’est un cheval qui a du métier, ils vont apprendre à se connaître », analyse Philippe Célérier après coup.

 
Des conditions difficiles

 
En Grade II, comme chez les Seniors, la médaille d’or revient à la Grande-Bretagne, grâce à la performance de Natasha Baker et Cabral. Avec une moyenne de 72,114%, le couple devance deux couples allemands, Angelika Trabert avec Ariva Avanti (71,571%) et Britta Näpel avec Aquilina 3 (71,286%). En Grade Ia, la France ne compte qu’un seul représentant, Thibault Stoclin avec Nice Guy. Le couple sort de piste avec une moyenne de 63,826% et prend la douzième place. Il sera le seul des quatre français à ne pas repartir dimanche dans la Libre (seuls les sept premiers sont qualifiés pour l’ultime épreuve, ndlr).
« Thibault a un cheval vieillissant, qui manque d’amplitude, mais nous le savions parfaitement. Cependant, techniquement il a fait très fort et il a même été félicité par plusieurs juges », précise l’entraineur national avant d’ajouter : « A ce niveau de Grade, on recherche des chevaux qui marchent à 8 ou 9, avec un look, qui sont en avant mais très calmes, très sereins, car évidemment ils ne doivent absolument pas bouger. En revanche, en Grade III et IV les chevaux sont de vrais chevaux d’un très bon niveau ». Philippe Célérier en profite aussi pour revenir sur les performances sur ce championnat, d’Anne-Frédérique Royon, qui terminait sixième vendredi en Grade Ib avec J’Adore. « Anne-Frédérique a eu deux bonnes journées, mais elle manque elle aussi de métier et sa jument est encore jeune dans sa tête. Elle manque aussi parfois d’activité, et son handicap ne lui permet pas de régler cela en piste. Je suis très content, car je l’attendais plus sur des moyennes à 66% et hier elle a tourné à plus de 68%. C’est un couple avec un gros potentiel à venir, et la jument plaît beaucoup ». Si l’ensemble des cavaliers et de leur entourage se dit ravi de cette triple organisation, le problème de la sécurité et de l’organisation reste présent dans les conversations autour du carré de présentation. En effet, plusieurs couples ont été contraints à l’abandon, et une cavalière danoise a même chuté, l’environnement de la carrière semblant peu propice à un championnat de para-dressage : une foule qui passe dans le dos des chevaux, un public qui bouge en gradin, des parasols trop instables, des conditions donc difficiles pour les cavaliers. « Le fait qu’ils aient rattaché le championnat d’Europe de para-dressage aux championnats des valides montrent que l’on entre vraiment dans le monde de l’équitation. Cependant, les installations ici ne se prêtent pas entièrement à l’organisation d’un tel championnat. Le niveau de sécurité est quand même un peu limite avec les parasols qui bougent beaucoup ou encore le public qui navigue beaucoup dans les gradins. Mais en même temps, nous avons la chance d’être avec les cavaliers des autres disciplines, et pour nous c’est énorme car ils viennent soutenir les cavaliers du para-dressage », tempère Philippe Célérier. « On imagine même assez mal les cavaliers de Grand Prix dérouler dans de telles conditions », lancent d'ailleurs plusieurs cavaliers ou chefs d’équipe.

 
La journée de dimanche est maintenant consacrée aux reprises en musique pour les cinq Grades. Il y aura donc trois Français au départ de ces épreuves, en parallèle de la finale en musique des Seniors.

 
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A Herning, Elodie Muller