'UN NOUVEAU CHALLENGE', JESSICA MICHEL



Dès jeudi, l’Ecole nationale d’équitation de Saumur accueillera pour la première fois en parallèle les Masters Pro de dressage et la Grande Semaine de l’élevage. Si le niveau Grand Prix n’a pas attiré les cavaliers pour cette édition 2012 des championnats de France, cette double organisation pourrait permettre à l’ENE de connaitre une affluence plus grande de la part du public. L’occasion donc de prendre des nouvelles de Jessica Michel dont le programme à Saumur s’annonce chargé.  


GrandPrix-Replay.com : Comment s’est passé votre retour de Londres ? Quel a été votre programme depuis ?
Jessica Michel : Je suis directement partie en vacances dans le sud chez mes parents où j’en ai profité pour ne pas monter à cheval (rires). Cependant, je me suis occupée du travail administratif que je préférais faire à ce moment là plutôt qu’en rentrant au Haras de Hus. Depuis Londres, nous avons eu beaucoup de chevaux vendus. En effet, cinq jeunes sont partis en trois semaines, ce qui est une bonne chose. C’est très étonnant et je ne sais pas si l’effet Londres a motivé les gens à venir chez nous, mais habituellement les ventes de chevaux aux Haras sont assez calmes sur la période d’été.

 
GrandPrix-Replay.com : Vous participez aux  Masters Pro qui débutent jeudi avec Riwera, comment va-t-elle ?
Jessica Michel : A son retour de Londres, [Riwera] a profité d’une semaine vraiment tranquille, mais cela étant, elle n’était pas du tout fatiguée de ses péripéties à Londres. Le voyage était court et il y avait pas mal de temps avant la première épreuve et beaucoup de temps entre les deux reprises donc elle n’a pas du tout souffert. De plus, je suis restée jusqu’à la reprise en musique, elle a donc encore eu deux jours de repos sur place avant de rentrer en France. Elle n’a pas voyagé sur ses courbatures et est arrivée en forme au Haras de Hus, d’ailleurs je ne l’avais jamais vu comme ça après un concours.

 
Grandprix-Replay.com : Pourquoi avoir décidé de la sortir à Saumur sur le championnat et quel est votre objectif ?
Jessica Michel : Et pourquoi pas en fait ? Je trouve que c’est important que les cavaliers de Grand Prix participent au championnat. Je pense que nous avons notre responsabilité par rapport au développement de la filière et je suis du coup un peu triste de voir qu’il n’y a qu’une dizaine de couples engagés sur le niveau Pro Elite. Ce n’est pas représentatif du nombre de couples au niveau Grand Prix en France puisqu’ils peuvent être plus de vingt-cinq sur le Grand National. Il y a de bonnes dotations, un bon terrain, tout est fait pour attirer les cavaliers, alors peut-être que la date n’est pas la meilleure, je ne sais pas. Pour ce qui est de l’objectif, nous allons faire de notre mieux mais je pense avoir les possibilités de monter sur le podium. Nous verrons comment sera Riwera une fois sur place.

 
GrandPrix-replay.com : Vous avez aussi engagé Daimler dans le Critérium Grand Tour alors qu’il n’est pas sorti de l’année. Pourquoi un tel choix ?
Jessica Michel : [Daimler] va très bien et j’ai choisi de le sortir à Saumur car il faut malgré tout commencer un jour. J’ai pris le temps de le former donc nous verrons comment il va se comporter en épreuve. Il fait déjà tous les mouvements du Grand Tour depuis quelque temps, mais la difficulté est de les enchainer en reprise, surtout le passage-piaffer. Il a pris de la force dans le passage, cependant entre la maison et le concours il y a une différence. Il est complètement différent de Riwera, il est fantastique à la maison mais en concours je n’arrive à le monter qu’à 50%, voire même parfois 30% de ce qu’il est capable de faire. C’est un premier essai et dans le Critérium il n’y a pas besoin de qualifications, de plus c’est un terrain qu’il connait donc c’est un bon concours pour le lancer sur ce niveau.

 
GrandPrix-Replay.com : La Grande Semaine et les Masters Pro se déroulent en même temps pour la première fois. Comment allez-vous gérer les deux événements ?
Jessica Michel : Rien que le premier jour, le jeudi, j’ai cinq chevaux à monter en épreuves (rires). J’emmène en plus de Riwera et Daimler, deux chevaux de quatre ans et deux de cinq ans. Cela va être compliqué mais il est vrai que j’ai quand même repris un rythme plus soutenu depuis mon retour de Londres. Mais j'avoue être un peu inquiète pour le premier jour puisque j’attaque par les deux quatre ans, les deux cinq ans et le Grand Prix, je risque donc d’être un peu fatiguée. Les deux jeunes de quatre ans sont tous les deux des étalons, ce qui demande une certaine concentration en plus de la force physique, au moins dans les jambes. Enfin, le Grand Prix reste toujours une épreuve fatigante avec Riwera (rires). C’est en quelque sorte un nouveau challenge.

 
GrandPrix-Replay.com : Quel sont vos objectifs avec les jeunes chevaux sur cette semaine ?
Jessica Michel : Dans les quatre ans j’ai engagé Don Juan de Hus sur lequel je compte beaucoup. Il reste malgré tout un étalon donc on ne sait jamais comment il va se présenter mais c’est un cheval spectaculaire et hors du commun, je serai déçue s’il ne gagne pas, à moins qu’il y ait un cheval que je n’ai pas vu évoluer en épreuves présent à Saumur. J’ai aussi un autre superbe quatre ans, Hermes de Hus, un étalon approuvé au Hanovre que je n’ai jamais monté en concours. Pour moi c’est un Swing numéro deux. Pour les cinq ans, je vais monter Starlett de Hus et Dimension de Hus, qui étaient premier et troisième en quatre ans l’année dernière. Les deux vont très bien mais il reste à voir comment ils se comporteront dans la Finale qui est une épreuve difficile à cinq ans. Le niveau sera d’ailleurs très élevé chez les cinq ans comme il l’avait été en quatre ans l’année dernière. Il faudra compter entre autres sur le cheval de Bernadette Brune, Di Magic, sur Symphonie de Hus avec Guillaume Recoing (la jument est vice-championne l’année dernière, ndlr) et Danciero de Hus absent en 2011 de la Grande Semaine en raison d’une hernie inguinale.

 
GrandPrix-Replay.com : Quel est votre programme pour les mois à venir ?
Jessica Michel : Je serai présente à Lyon car c’est un concours que je n’ai évidemment jamais fait et dont tout le monde me dit le plus grand bien. De plus, je trouve cela important d’être présente sur la seule étape Coupe du monde organisée en France. L’objectif de cette fin d’année n’est pas de sortir sur plein de concours car nous en avons déjà fait beaucoup. Nous sommes plutôt sur la fin de saison. Pour moi donc, les Masters Pro et Lyon sont incontournables ainsi que la finale du Grand National, à St Lô, car je me suis engagée dans ce circuit en début d’année. Ce sont des concours auxquels je ne me voyais pas ne pas être présente, mais pour 2012 cela sera tout.

 
Propos recueillis par Elodie Muller