APRES L?OR EUROPEEN L?OR OLYMPIQUE
On les annonçait comme les grands favoris à la médaille d’or par équipe et ils l’ont fait ! Laura Bechtolsheimer, Charlotte Dujardin et Carl Hester ont réalisé leur rêve et celui de toute une nation en remportant une médaille historique chez eux à Greenwich Park, après s’être emparés du titre européen il y a tout juste un an.
Le ton avait été donné à l’issue des deux jours de Grand Prix puisque les trois ténors anglais prenaient la tête du classement par équipe devant l’Allemagne et les Pays-Bas. Pour la première fois dans l’histoire des Jeux olympiques le Grand Prix Spécial, raccourci pour l’occasion, comptait lui aussi pour le classement par équipe. Et le suspense aura été intense jusqu’au dernier groupe de cette deuxième épreuve, après quatre jours d’interruption, mais [Charlotte Dujardin] en selle sur [Valegro], scellera le sort des Allemands en sortant de piste avec une moyenne de 83,286%. En effet, un peu plus tôt, [Carl Hester] présentait [Uthopia] sous son meilleur jour, plus actif et prenant plus de risques que dans le Grand Prix. Les progrès sur le piaffer et les pirouettes auront permis au vice-champion d’Europe 2011 d’obtenir une note de 80,571% et de prendre la tête de l’épreuve provisoirement. Deuxième de l’équipe à entrer en piste aujourd’hui dans un stade complètement acquis à sa cause, [Laura Bechtolsheimer] aura tout donné pour tenter de décrocher cette médaille historique qui ferait de la Grande-Bretagne la nouvelle nation forte du dressage mondial, après une domination incontestable de l’Allemagne sur les sept derniers Jeux olympiques. Plus détendu que dans le Grand Prix, [Mistral Hojris] déroulera une reprise seulement ponctuée d’une faute sur les temps, même si le contact reste toujours difficile pour la jeune anglaise. Les 77,794% du couple ajoutés aux moyennes de Carl et Charlotte offriront au public une deuxième médaille d’or par équipe consécutive après le sacre des Anglais du saut d’obstacles lundi. « On m’a souvent posée la question de savoir ce que cela me ferait de remporter la médaille d’or olympique chez moi à Londres », sourit Laura Bechtolsheimer avant d’ajouter, « maintenant je peux enfin y répondre, c’est indescriptible. J’étais très émue dans les tribunes en voyant la reprise de Charlotte et ce n’était pas juste une question de battre les Allemands mais plutôt de battre tout le monde. Les Anglais n’avaient jamais gagné de médaille en dressage aux Jeux olympiques, nous sommes donc très fiers de nous et de nos chevaux », continue la jeune femme.
Les Allemandes dans le coup, les Néerlandais sauvent l’honneur
Il y a encore deux ans, après les Jeux équestres mondiaux de Lexington, personne n’aura pu penser que les Pays-Bas ne monteraient pas sur la plus haute marche du podium à Londres, forts de deux piliers [Totilas] et [Parzival]. Mais voilà, les championnats se suivent et ne se ressemblent pas. Troisièmes à l’issue du Grand Prix, les Néerlandais jouaient gros sur le Spécial avec dans leurs rangs le couple double champion olympique en individuel, [Anky van Grunsven] et [Salinero], le couple champion d’Europe 2011 et numéro un mondial, [Adelinde Cornelissen] et Parzival, et le jeune couple formé par l’expérimenté [Edward Gal] mais l’inexpérimenté [Undercover]. Ce dernier participait à son premier international à Saumur en avril dernier et aura prouvé une fois de plus à son cavalier qu’il pourra désormais compter sur lui. Anky et Salinero auront présenté une très belle reprise, plus active que quelques jours plus tôt, pour sortir de piste avec la note de 74,794%, leur permettant de se qualifier pour leur troisième finale individuelle olympique de rang. Edward Gal fera une nouvelle fois preuve d’une véritablement démonstration de technique et de précision avec un Undercover encore très jeune à ce niveau. Véritable métronome au passage et au piaffer, le cheval a aussi beaucoup progressé au galop et notamment sur les pirouettes (75,556%). Mais la lutte pour la médaille d’argent reposait sur les épaules d’Adelinde Cornelissen. Après trois reprises de qualité mais entachées à chaque fois de petites fautes, les Allemandes laissaient une petite fenêtre ouverte aux cols oranges. En effet, [Dorothee Schneider] avec [Diva Royal] (le couple vit à Londres sa dernière compétition ensemble), [Kristina Sprehe] avec [Desperados] et [Helen Langehanenberg] avec [Damon Hill], ne parviendront pas à dépasser les 78%. Mais cela restera malgré tout suffisant pour s’emparer de l’argent même si la numéro un mondial sortira de piste avec une note de 81,968%. Pourtant, Parzival semblait plus fluide et moins fermé que d’habitude mais les notes ne parviendront pas à s’envoler plus que cela. « Parzival a déroulé une bonne reprise aujourd’hui mais il peut encore mieux faire », prévenait d’ailleurs Adelinde à l’issue de l’épreuve. De son côté, Helen Langehanenberg, qui vit à Londres ces premiers JO, tout comme ses coéquipières, soulignait le très bon esprit d’équipe qui règne dans les rangs allemands. « Nous profitons vraiment de notre médaille et l’avons vraiment gagnée. Nous formons une vraie équipe avec de jeunes cavalières et des chevaux très frais. Nous avons fait un très bon travail et sommes très fiers du résultat d’aujourd’hui ».
Si pour certains couples l’aventure ne fait que commencer, d’autres comme Anky et Salinero participeront jeudi à leur ultime reprise ensemble. A son retour de Londres Salinero pourra en effet profiter d’une retraite bien méritée. Mais cela sera aussi peut-être le cas pour Carl Hester et Uthopia ou encore Charlotte Dujardin et Valegro puisque les deux chevaux devraient être à vendre à l’issue de la compétition. Une motivation supplémentaire pour finir en beauté sur la finale individuelle ? La réponse jeudi en fin d’après-midi.
A Greenwich, Londres, Elodie Muller