Avec une note de 68,87 sur le Grand Prix Spécial des Jeux olympiques de Londres, la cavalière du Haras de Hus Jessica Michel quitte l’Angleterre sur un bilan des plus positifs. Celle dont personne n’aurait imaginé la présence sur cette olympiade il y a encore quelques mois va désormais devoir s’atteler à cultiver la cote du couple qu’elle forme avec Riwera auprès des juges. Le sourire français de ces JO, avant la finale individuelle de CSO, c’est incontestablement le sien !
GRANDPRIXREPLAY.COM : Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous après cette deuxième reprise à Londres ? JESSICA MICHEL : Je suis très contente. Dans le Grand Prix, je ne m’étais pas sentie à 100%, mais là, sur le Spécial, j’ai monté ! Je n’étais pas impressionnée, la jument non plus. J’ai vraiment monté toute la reprise, même pendant les fautes. Je ne me suis pas laissé impressionner, déstabiliser. La première partie me semble très bonne. Au pas, en revanche, la jument se relâche très vite et il est très difficile, en général, de recommencer par le piaffer. Dans le piaffer, elle est à la hauteur de ce qu’elle a la capacité de faire. Ensuite, elle a semblé me dire « Tu exagères, j’ai déjà donné dans la difficulté ! » (rires). Du coup, elle a ralenti, j’ai continué à monter avec une jambe gauche qui arrive un peu rapidement et la jument est donc partie au galop. Ce sont des choses qui peuvent arriver, et elle comme moi devons encore apprendre. Demander un autre piaffer derrière une faute, c’est vraiment beaucoup pour Riwera. Il y a eu des fautes, mais malgré tout, je suis très satisfaite. Dans les deux temps, elle fait un petit pieds joints à la fin : ce n’est pas une surprise, elle l’a déjà fait auparavant. Cette reprise est représentative du caractère et du niveau actuel de Riwera, qui évoluera à force d’expériences.
GPR. : Quel bilan tirez-vous de ces Jeux, tant au niveau équestre que sur le plan de l’aventure humaine ? J.M. : Le bilan est très positif, et je ne parlerai certainement pas de déception. Nous savons que le piaffer n’est pas installé, et que ce n’est pas non plus la première fois que je pars au galop à partir du passage. Commencer par les JO, sans passer par d’autres circuits, c’était un challenge et je crois que je l’ai relevé. L’objectif est atteint : en 2005, quand Xavier Marie m’a embauchée, il m’a précisé que c’était dans le but d’être à Londres en 2012. Je n’y croyais pas tellement, et pourtant ! Je connais ma chance d’avoir couru cette Olympiade.
GPR. : Comment Riwera peut-elle désormais évoluer et quel va être son programme ? J.M. : Je sais que le piaffer ne sera jamais son point fort, ni la réaction aux jambes : elle reste une jument ! Mais elle peut bien entendu encore progresser. Elle a déjà énormément évolué et il n’y a aucune raison que ça ne continue pas dans cette voie, d’autant que moi aussi, je vais prendre de l’expérience et que je saurai de mieux en mieux la guider. Désormais, il va falloir organiser la suite de façon intelligente, notamment en gardant en vue la cote que l’on a face aux juges. Il est important, en dressage, d’être vu par les juges, d’être connu. Il y a encore quelque temps, on avait des petits problèmes avec les juges de côté, aujourd’hui réglés avec certains juges. Tout ceci évolue, il faut du temps.
A Greenwich Park, Londres, D.Ko et E.M.