« UNE MARGE DE PROGRESSION ENORME », EDWARD GAL
Le Hollandais Edward Gal, en selle sur Undercover, signe un beau démarrage dans ce Grand Prix olympique. Pas en vue d’une médaille individuelle, le cavalier le sait, mais dans l’objectif de donner à sa jeune monture une expérience nécessaire à sublimer son réel potentiel. Pour GrandPrix-replay.Com, Edward Gal revient sur le Grand Prix et l'histoire d'Undercover.
GRAND PRIX-REPLAY.COM : Comment s'est comporté Undercover dans cette immense arène olympique ? EDWARD GAL : Il a onze ans et je ne le monte que depuis sept mois. Ensemble, nous n’avons couru que cinq compétitions, c’était la sixième. Il est donc assez inexpérimenté à ce niveau, et je ne savais pas tellement ce à quoi je devais m’attendre. Il n’a jamais couru dans une telle arène. J’ai l’habitude, moi, mais pas lui ! En entrant, s’il avait pu me dire quelque chose, c’est certain qu’il m’aurait lâché un « Oh my God » ! Petit à petit, il s’est relaxé. Puis il s’est lancé ! C’est un sentiment merveilleux que de l’avoir sous sa selle : il est particulièrement volontaire ! Parfois un peu trop, ce qui ici peut poser un problème, mais qui, dans l’absolu, est une très grande qualité.
GPR. : Quelles étaient vos attentes avant d’entrer en piste ? Sont-elles à la hauteur de votre note ? E.G. : Je n’avais aucune attente précise, car vraiment, je ne savais pas du tout ce à quoi je pouvais m’attendre en entrant en piste. La dernière fois que nous avons pris un départ, c’était de nuit, il était donc stressé par les éclairages et avait été plutôt difficile à monter. Et on ne sait jamais quel souvenir un cheval peut garder d’un épisode comme celui-ci. Donc, après qu’il s’est relaxé et notre bon démarrage, j’ai commencé à me dire que le résultat pouvait être intéressant.
GPR. : 75,395%, c’est donc une moyenne honorable ? E.G. : Tout à fait, même s’il est vrai que ça aurait pu être un tout petit peu supérieur. Pour autant, ce sont les Jeux olympiques, alors oui : c’est bien ! La plupart des juges ne l’avaient jamais vu et ne savaient pas, eux non plus, ce à quoi ils pouvaient s’attendre, ce qui ne rend jamais simple leur tâche.
GPR. : Pensez-vous qu’il puisse encore progresser ? E.G. : Oh oui ! Enormément ! Je sais ce dont il est capable à la maison et je peux vous assurer qu’il est vraiment brillant ! J’ai préféré ne pas trop le mettre en danger ici : la faute est si vite arrivée. Et comme je ne vise pas de médaille individuelle, mais juste l’expérience… Il est très important de le familiariser avec toutes les configurations. Je pense que dans le Spécial, il peut encore être un peu meilleur. Et peut-être même encore plus dans la Kür, avec notre nouveau thème musical. Mais chaque chose en son temps : j’adorerais monter la Kür, mais avant ça, voyons ce que le Spécial donnera ! (rires)
GPR. : Y a-t-il des points précis sur lesquels vous devez particulièrement travailler pour le faire encore progresser ? E.G. : Je travaille surtout les transitions, de façon à ce qu’il reste un peu plus sur les postérieurs, particulièrement au moment d'allonger le trot. Il démarre toujours très bien, mais petit à petit, il se porte de nouveau vers l’avant. C’est là son principal défaut, à améliorer. A la maison, son trot allongé peut parfois être vraiment top : j’espère donc vous le montrer l’année prochaine (rires).
GPR. : Avait-il de grandes chances de terminer sous votre selle ? E.G. : Non. Quelqu’un m’avait dit de bien le regarder, parce qu’il lui semblait fort susceptible de me plaire. A l’époque, Undercover réalisait à peu près tous les mouvements du Grand Prix, mais de façon isolée. C’était alors bien difficile d’enchaîner les mouvements. Puis il y a eu un déclic, où j’ai senti que le cheval prenait du plaisir et allait tout enchaîner rapidement et bien plus facilement.
A Greenwich Park, Londres, propos recueillis par Elodie Muller.