« JE SUIS TRES FIERE DE LA FORME DE SALINERO », ANKY VAN GRUNSVEN



Triple championne olympique en titre, la Néerlandaise Anky van Grunsven présentait une nouvelle fois sur un carré olympique son expérimenté Salinero. Devant des tribunes pleines, la tenante du titre a cette année un nouvel objectif, soutenir son équipe.


En proposant une reprise propre mais sans vraiment prendre de risques, [Anky van Grunsven] et [Salinero] sortent de cette première reprise avec une moyenne générale de 73,343% malgré des fautes sur la ligne de changements de pieds aux deux temps. Mais la triple médaillée d’or avouera ensuite n’avoir pas connu le meilleur début de compétition qu’elle pouvait espérer. « J’étais stressée car Sjef (Janssen, ndlr) était malade ce matin et j’ai dû tout d’abord organiser ses soins avec les médecins pour qu’il soit surveillé. Avec les soucis qu’il a eu l’année dernière (opération d’une tumeur au cerveau, ndlr) j’étais un peu inquiète. Heureusement notre médecin d’équipe est arrivé très vite et j’ai alors pu ensuite me concentrer sur la compétition. Sjef ne pouvant pas être présent pour ma détente, j’ai demandé à Patrik Kittel de m’accompagner car c’est un bon ami de la famille et Sjef l’entraîne donc il nous connait très bien. Je suis contente qu’il ait pu être là avec moi car il m’a aidé pour me dire ce qui allait ou pas et cela s’est très bien passé, il a été super », explique la Néerlandaise avec émotion. Et si Salinero connaît son métier et a parcouru la planète, il n’en reste pas moins un cheval au tempérament compliqué. « Je n’étais pas certaine de la réaction que pourrait avoir Salinero dans l’arène alors je n’ai pas voulu mettre trop de pression. Je ne voulais pas faire de fautes et particulièrement dans les trots allongés pour faire un bon début de reprise. Je sais que nous ne sommes pas le couple le plus fort de l’équipe cette année alors je dois aussi ne pas prendre trop de risques pour assurer les points. Après cette première reprise, je sens que je vais pouvoir lui en demander plus sur le Grand Prix Spécial, mettre un peu plus de pression. Le premier jour nous avons besoin de prendre des repères pour savoir s'il va être chaud ou au contraire un peu trop calme ».

 
En prenant donc un assez bon départ dans cette compétition par équipe, Anky van Grunsven revient sur les événements qui l’ont finalement convaincu de venir à Londres, une décision qui a souvent changé cette année. « En fait, il y a eu plusieurs petites choses. Pendant le championnat hollandais les premiers jours d’épreuves se sont vraiment très mal passés, je voulais même rentrer. Puis le dimanche matin mon fils m’a dit que si cela n’allait vraiment pas je devais peut-être prendre des leçons avec son moniteur pour voir si cela pouvait aider (rires).  Je lui ai répondu qu’en effet cela pourrait être une bonne idée car il voulait vraiment que je vienne ici à Londres. Et puis la reprise en musique s’est vraiment très bien passée et lorsque je me suis réveillée le lundi matin je me suis dit que cela n’était pas dans mon tempérament d’abandonner. J’ai donc décidé de participer aux dernières épreuves de sélections où le Grand Prix était correct, mais où j’avais le sentiment que je pouvais encore faire quelque chose. Salinero a une fois de plus été très bien dans la Libre et la foule était tellement enchantée que je me suis dit « ils veulent tous que j’y aille, le public, mon fils, Sjef, alors allons-y ». Et puis j’ai téléphoné à un ancien nageur hollandais qui était présent à Pékin où il n’avait pas décroché de médaille. Je lui ai demandé ce qu’il avait pensé du fait de rentrer bredouille après de nombreux podiums olympiques et il m’a répondu que les Jeux restent un moment incroyable. Je ne monte pas pour devenir célèbre, je monte car j’aime ça et je pense que c’est une très belle fin pour Salinero de conclure par des Jeux olympiques », sourit la cavalière.
 

Une fois de plus, Anky van Grunsven soulignera la grande forme de son cheval âgé de dix-huit ans, même si pour elle tout est évidemment très différent d’il y a quatre ans : « C’est tout à fait normal, il a déjà gagné deux fois les JO et je suis déjà très fière qu’il soit encore présent cette année. Je pense que je peux être d’un grand soutien pour mon équipe et c’est pour cela que je suis venue à Londres ».

 
A Greenwich Park, Londres, Elodie Muller