« ZEN, POUR L'INSTANT ! », JESSICA MICHEL
Arrivée samedi matin à Greenwich Park avec sa jument Riwera de Hus, Jessica Michel a livré ses premières impressions olympiques à GrandPrix-Replay.com.
GRANDPRIX-REPLAY.COM : Jessica, comment vous sentez-vous depuis votre arrivée sur le site de Greenwich Park ? JESSICA MICHEL : Jusqu’à hier (samedi) j’étais très fatiguée car le voyage a été très long pour arriver à Greenwich Park. Nous avons voyagé durant la nuit du 27 au 28 en partant du Touquet à une heure du matin pour arriver à 6h30 sur le site. [Riwera] a dû passer divers contrôles ainsi que le camion. Nous arrivions d’abord au SF où la jument a été inspectée par des vétérinaires avec prise de température, tandis que toutes les malles étaient débarquées à ce moment là. Après de nombreuses vérifications, la jument a pu remonter dans le camion, scellé jusqu’au prochain contrôle. Une fois arrivée sur le site de Greenwich Park, le camion a été une fois de plus inspecté. En revanche nous avons attendu très longtemps pour que les malles avec la nourriture de Riwera parviennent jusqu’au box. La journée a donc été vraiment longue. J’ai ensuite fait une petite reconnaissance des lieux et puis un petit tour à la maison des cavaliers français située à quelques minutes du terrain. J’ai aussi un peu sortie Riwera dans l’après-midi après son arrivée et comme d’habitude elle a été très froide dans sa tête, pas du tout perturbée.
GPR. : Quelle a été la dernière ligne droite dans votre préparation pour cette première échéance olympique ? J.M. : Après Aix-la-Chapelle nous avions fait une pause pour reprendre ensuite au fur et à mesure un travail plus intensif. Hans Heinrich Meyer Zu Strohen est ensuite venu au Haras du Hus pour trois jours de stage avec un premier jour plus axé sur le galop, puis nous nous sommes plus concentrés sur le trot le deuxième jour. Enfin, le troisième jour, Riwera a retrouvé la bride et nous avons travaillé sur un mixte des deux premiers jours. Tout allait très bien. Ce qui est bien est qu’après le voyage un peu fatiguant pour tout le monde, nous avons du temps pour récupérer puisque le Grand Prix ne commence que le 2 août.
GPR. : Quelles sont vos premières impressions sur le site de Greenwich Park ? J.M. : Il faut se mettre au violet (rires) ! Ce n’est pas ma couleur favorite mais à Aix nous avions déjà du violet de partout donc c’était une bonne préparation (rires). J’avais vu des photos du stade sur Internet et je trouve que cela paraissait finalement plus impressionnant qu’en vrai. Lorsque j’ai découvert la carrière de dressage je me suis dit que cela allait, alors que j’avais vu une photo prise du dessus qui donnait l’impression d’avoir une carrière toute petite au milieu d’un grand stade. Il faudra maintenant attendre de voir le ressenti que l’on a une fois à l’intérieur, avec les tribunes, car le bruit vient souvent s’engouffrer au milieu, c’est d’ailleurs ce que disait Denis Mesples. Cependant, je trouve que ce genre de piste en milieu de carrière est plus simple à gérer par rapport à des tribunes presque collées au carré et où les chevaux voient les gens bouger. Le bruit n’est pas trop un problème pour Riwera donc je ne m’inquiète pas trop non plus et le sol ressemble beaucoup à celui que l’on a à la maison.
GPR. : Quelques mois avant les Jeux, vous sembliez inquiète du peu d’entourage qui pourrait vous accompagner à Londres. Qu’en est-il finalement ? J.M. : J’ai beaucoup de chance car je serai entourée des mêmes personnes que d’habitude : HHMZS, Ariane Pourtavaf, Simon mon groom et Gilles (Botton, ndlr), qui a aussi pu rentrer alors que ce n’était pas prévu au départ. Le fait d’être seule n’est pas forcément toujours facile alors que les cavaliers en équipe sont toujours ensemble, ils partagent leurs épreuves, donc il est vrai que j’ai un peu une vie parallèle par rapport à eux. C’est pour cela que je suis contente que mes proches soient présents.
GPR. : Avez-vous un peu suivi les performances des cavaliers de complet tricolores depuis votre arrivée ? J.M. : Je suis allée voir les reprises de dressage de tous les Français du complet sauf celle de Lionel car je n’en pouvais plus et j’avais vraiment besoin de me reposer après le voyage. Mais je compte bien les soutenir tout au long des épreuves, c’est normal. Et puis l’accueil est plutôt sympa puisque j’ai longtemps groomé en complet, alors je les connaissais déjà un peu même si pas forcément personnellement.
GPR. : Quel est votre sentiment autour de toute l’émulation que vous créez en étant présentée comme le renouveau du dressage français et toute la popularité que vous avez aujourd’hui ? J.M. : Je me sens toujours comme étant la même Jessica et je n’ai d’ailleurs pas encore le sentiment d’être aux Jeux olympiques. J’ai l’impression d’être sur un concours normal et tant mieux. Je pense juste que je ne me rends pas compte de l’événement comme peuvent le sentir d’autres cavaliers qui ont déjà fait face à ce genre d'échéance et qui ressentent du coup peut-être plus la pression. Maintenant j’y suis vraiment, même si nous n’avons pas encore passée la visite vétérinaire (rires), mais pour le moment je ne ressens pas d’influence. Nous avons encore quelques jours avant le début des épreuves. Les conditions sont bonnes, rien n’est stressant et je suis une cavalière parmi tant d’autres et parmi de grands noms, j’ai d’ailleurs vu [Adelinde Cornelissen] pour la première fois en vrai (rires).
A Greenwich Park, Londres, Elodie Muller