À tout juste vingt-trois ans, Alizée Froment a pris la tête de l’équipe de France poney en dressage. Le week-end dernier, à Zwolle, ses « nouveaux » cavaliers participaient au premier international de la saison à Zwolle. Morgane Euriat et Clarissa Ruffin ont fait le déplacement aux Pays-Bas avec Italic des Landes et Dacapo. Mais Alizée Froment n’a pu les suivre qu’à distance : « Ma nomination s’est faite relativement tard, et j’avais déjà pris des engagements à ces dates que je ne pouvais pas annuler », explique-t-elle à Grand Prix Replay.
À Zwolle, les cavalières françaises ont obtenu des résultats mitigés. Pas de qualification pour la reprise libre. Une vingtième place pour Morgane dans la reprise par équipe (l’imposée) et une vingt-septième pour Clarissa. « Il faut dire qu’à Zwolle, les meilleurs cavaliers poney d’Allemagne et des Pays-Bas étaient réunis. Elles n’ont pas démérité. Elles sont aussi les deux plus jeunes cavalières de l’équipe. Morgane débute son année des treize ans ; et Clarissa n’a que onze ans. Leurs objectifs là-bas étaient donc de mettre en application ce qu’on a vu au stage de Saumur, et de prendre de l’expérience. »
Même si elle n’était pas au bord du carré, Alizée Froment a vu les vidéos des reprises : « La reprise de Clarissa était propre, bien qu’on sente qu’elle manque de métier. Je pense qu’elle pourra facilement gagner des points sur les doublés ou les coins. C’était son premier international, je trouve qu’elle a bien réagi, d’autant plus que son poney n’est pas facile car un peu froid à la jambe. Elle a montré beaucoup de motivation ». Quant à Morgane, Alizée Froment connaît bien sa monture, Italic des Landes, puisqu’elle l’a elle-même monté. « C’est un très bon partenaire dans une équipe. Même s’il ne sera pas champion d’Europe, car il manque un peu d’allure, il répond toujours présent et est très fiable. Il est gentil et sérieux ».
Pour le prochain international à Saumur, la nouvelle coach espère voir ses cavaliers participer à la libre. « Cette saison, on ne vise pas spécialement des médailles, même si ce serait évidemment formidable, mais l’objectif est de prendre le temps de reconstruire une équipe. Beaucoup des cavaliers expérimentés de la saison dernière sont passés à cheval », explique Alizée. Et pour y parvenir, elle compte mettre l’accent sur la préparation mentale et physique du cavalier, « car il n’y a pas que le cheval qui travaille ! ». Et de suggérer : « J’aimerais bien aussi qu’on mette les enfants en conditions de juger. C’est une expérience très enrichissante, à faire en présence des parents, des entraîneurs, et d’un juge international ». Par ailleurs, la jeune coach prévoit un programme chargé de concours pour ses cavaliers, avec les Tournées des As, Jardy, Le Mans, les CDIP de Saumur et Compiègne et le CDIO de Moorsele, ainsi que Lamotte-Beuvron.
Et entre tous ces concours poneys, Alizée Froment n’en oubliera pas pour autant sa propre carrière. « Cette année, j’intègre le groupe Elite mis en place par la Fédération, dans le cadre du projet dressage 2011. Toujours avec Mistral, je participerai aux internationaux – de 25 ans, aux Grands Prix Nationaux, et aux CDI 3* ». Bref, un emploi du temps bien chargé pour la jeune cavalière... « Je ne m’attendais pas du tout à ce qu’on me propose ce poste de sélectionneur national, confie-t-elle. Une aventure comme celle-là, ce n’est pas toujours facile mais c’est toujours constructif. Ce n’était pas possible de refuser ! »
ACL