’’J’entraînerai Kevin et Patrice tout en me mettant au service de Philippe Guerdat’’, Jean-Maurice Bonneau

Quelques jours après que la Fédération brésilienne a mis un terme à son contrat d’entraîneur et de sélectionneur national de la Seleção, le Vendéen coachera désormais Patrice Delaveau et Kevin Staut, les deux cavaliers de très haut niveau de Jump Five. À l’image de l’arrivée d’Henri et Katie Prudent au service de Pénélope Leprevost il y a un an, cette collaboration privée vient renforcer le travail effectué par Philippe Guerdat au bénéfice de l’équipe de France, avec pour objectif de donner toutes les cartes en main aux deux pilotes en vue des Jeux olympiques de Rio.



GrandPrix-Replay.com : Comment ce rapprochement avec Jump Five s’est-il opéré?
Jean-Maurice Bonneau : J’ai déjà travaillé avec Armand et Emmanuèle Perron-Pette lors du lancement de Jump Five, le team HDC. C’était une collaboration très constructive. Par la suite, mes engagement auprès de l’équipe brésilienne m’ont contraint à prendre du recul afin qu’il ne puisse pas y avoir de conflits d’intérêt. Il y a quelques temps, quand la rumeur selon laquelle le Brésil allait mettre fin à mon contrat a commencé à courir, il y a eu un nouveau rapprochement avec le haras des Coudrettes. Armand et Emmanuèle avaient envie d’étoffer leur équipe avec mon expérience. C’est pourquoi tout cela s’est fait si vite. Ce n’est pas un projet nouveau.
 
GPR. : Comment va se dérouler votre collaboration avec Kevin Staut et Patrice Delaveau?
J.-M. B. : Il faut que les choses soient bien claires : je ne suis pas là pour interférer dans le travail de Philippe Guerdat pour l’équipe de France. J’entraînerai Kevin et Patrice tout en me mettant au service de Philippe Guerdat. D’ailleurs, quand le projet s’est mis en place, je l’ai immédiatement appelé. Il n’est absolument pas question de le gêner dans sa mission de sélectionneur. Kevin et Patrice sont deux cavaliers exceptionnels. Nous avons pour objectif les Jeux olympiques. Nous allons donc travailler en ce sens. Je vais être présent auprès d’eux en concours, notamment aux CSI 5* de Paris et Genève pour le mois de décembre. Auparavant, je veux voir où en sont leurs chevaux et les étudier un peu plus attentivement. Cette collaboration va s’appuyer sur un échange permanent. Je dois être extrêmement prudent.
 
GPR. : Avez-vous fixé une limite dans le temps à cette collaboration?
J.-M. B. : D’un point de vue sportif, nous connaissons tous le calendrier. Bien sûr, nous avons tous envie des Jeux olympiques, mais j’arrive avec beaucoup d’humilité : Patrice et Kevin sont deux diamants bruts que je dois être capable de tailler un peu plus finement. Nous n’avons pas fixé de limite dans le temps : si cette collaboration venait à ne pas répondre aux attentes des uns et des autres, nous en reparlerions. Ce n’est pas comme avec les fédérations où l’on fixe des dates.
 
GPR. : Après cinq années passées avec le Brésil, quel sentiment vous habite au moment de servir à nouveau la France?
J.-M. B. : D’une part, ma blessure liée au fait d’avoir dû laisser l’équipe brésilienne, à laquelle j’étais très attachée, n’est pas cicatrisée. D’autre part, je ne veux pas que ma présence aux côtés de Kevin et Patrice soit mal comprise. D’un côté, il y a la Fédération française d’équitation avec son système et son sélectionneur, Philippe Guerdat, qui s’occupe de l’équipe, au moins jusqu’aux Jeux olympiques. De l’autre, il y a deux cavaliers soutenus par une organisation, le haras des Coudrettes, et qui veulent être encore meilleurs afin de s’assurer une sélection aux Jeux olympiques. Aujourd’hui, ils sont sélectionnables, mais pas encore sélectionnés. Je suis là pour essayer de répondre à cette attente, mais je tiens à ce qu’il n’y ait aucune ambiguïté: je ne suis qu’un plus par rapport au système de Philippe Guerdat. C’est pour cela que j’ai voulu le prévenir tout de suite. Nous sommes là pour préparer les JO, ce n’est pas le moment de plaisanter.